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Beatles : joyeux anniversaire, mon sergent !

L’album des "Fab Four" souffle ses cinquante bougies. Les ados des 70’s le réécouteront avec nostalgie. Ceux d’aujourd’hui découvriront un opus iconique !!!

Le Sergent Poivre vient de fêter ses cinquante balais ! à le voir tourner comme un bon petit soldat à raison de 33 tours par minute sur la platine vinyle, il n’a pas pris une ride, seulement quelques gratouillis d’usure qui ajoutent encore au charme...

Un album qui a marqué son époque et les suivantes par sa créativité et sa musicalité paroxystiques.
Cet opus d’anthologie a prouvé que l’on pouvait évidemment avoir les cheveux aussi longs que les idées, avant mai 68 ce n’était pas encore évident... Il a certes embourgeoisé les Beatles, quatre garçons devenus (presque) fréquentables par les filles de la bonne société british, contrairement au very bad boy Mick Jagger qui devra encore attendre quelques années avant d’être tout de même anobli par sa très gracieuse majesté.
Après une tournée américaine marquée par les cris hystériques des adolescentes en folie, Paul, John, George et Ringo retrouvent donc le chemin des studios d’Abbey Road- vous savez, la fameuse pochette de l’album éponyme - pour y enregistrer en 129 jours, autant de nuits et encore bien davantage de paquets de clopes ces treize titres poivrés.

Premier groupe au monde en terme de ventes et de popularité, les Fab Four disposent alors d’un crédit illimité chez EMI et de l’aide aussi précieuse que pointilleuse du sorcier George Martin qui signera les arrangements. Sans parler du soutien d’une quarantaine de musiciens "classiques", d’une tripotée d’ingénieurs du son qui purent s’éclater avec des technologies nouvelles (déjà !) pour produire cette perfection.
C’est alors l’apogée du "Swinging London", des pantalons "pattes deff", du psychédélique à chaque coin de rue et en particulier de celle de Carnaby Street. Du sexe débridé, des "cigarettes" interdites qui font rire les jeunes et courir les policiers, de la guerre du Vietnam honnie par la jeunesse peace and love, une autre époque quoi...
Les Beatles casseront les codes discographiques, en proposant sur Sergent Pepper des morceaux ni formatés ni réduits aux trois minutes réclamées par les radios. Ils laisseront leur imagination se développer dans une anarchie chromatique contrôlée, avec des arrangements complexes, plus fréquents dans une symphonie romantique que dans les décibels habituels de la pop.

Heureux hasard : tandis que Paul et consorts gravent "Sergent Peppers’lonely Hearts Club Band", "With a little help of my friends" et "When I’m sixty four", juste à côté d’eux de jeunes inconnus - déjà chevelus - enregistrent un album concept incroyable "The pipers at the gate of down". Ce sont les Pink Floyd. Il n’y a pas de hasard.

Aéropage kitsh

Autre sommet dans le genre kitsh, la pochette du Sergent. Autour des quatre Beatles en tenue de cirque ou de fanfare, on reconnait sur cette photo de famille des personnalités aussi improbables que WC Fields, Bob Dylan, Fred Astaire, Stan Laurel, un gourou, Marylyn et Sir Peel, politicien des années 1830. Aucune logique évidemment dans cet aréopage, sinon l’expression de l’anarchisme iconoclaste de John et Paul, les deux mâles dominants du groupe. Cinquante ans plus tard, le charme de cet album demeure intact. Écoutez le grattouiller en 33 tours, et si par un hasard malheureux vous l’auriez égaré dans un déménagement, courez vite en racheter un exemplaire pour le faire écouter à vos enfants et petits enfants... A day in (their) life...

Photos (détail) de la pochette de l’album (DR)

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