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Frédéric Elalouf Disc & VidéoJockey : Cinémix : Danse avec les loops !

Godard, Truffaut, Tati, Oury réunis au même générique, Fantômas, Rabbi Jacob, Monsieur Hulot et Pierrot le fou invités à la même « party » ! C’est le pari lancé par un jeune niçois, Frédéric Elalouf à la ville, Vj Oof à la scène, Monsieur Cinémix pour tout le monde !

Frédéric Elalouf est Dj (Disc jockey) comme son frère, David, fondateur du Festival Nuziq dont la cinquième édition s’est déroulée en juin dernier au Théâtre de verdure et à la Villa Arson.

De directeur de production, Frédéric Elalouf devient l’artiste de "Ciné Oof-Cinémix " une sorte de « ciné-rave party »
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Dans la Capitale, où il débarque il y a quelques années, Frédéric s’occupe de la promotion de labels pour l’association Ping-Pong lorsqu’Universal Jazz lui propose en 2004 de superviser la production d’un album d’un genre particulier. Mission : revisiter avec les meilleurs performers électro du moment la collection « Ecoutez le cinéma » : 40 Bandes Originales de films français des années 1960-70 inscrites au prestigieux catalogue de la maison.

Une des couvertures du cinémix

Le boum de la B.O.F

Après avoir été séquestrée dans les bacs spécialisés des disquaires, la musique de film sous l’impulsion des disques de « trip hop » dont ceux de Portishead a brisé ses chaînes pour devenir un genre avec pignon sur rue. Ironie du sort, c’est grâce à ce saucissonnage savant que les originaux ont fini par prendre le pas sur leurs samples et que le génie de compositeurs tels qu’Ennio Morricone, John Barry ou Nino Rota a pu venir à la rencontre du plus grand nombre et sensibiliser toute une génération pour qui Pierre Tchernia ou Frédéric Mitterrand ne sont que d’aimables dinosaures.

Universal Jazz lui propose en 2004 de superviser la production d’un album d’un genre particulier. Mission : revisiter avec les meilleurs performers électro du moment la collection « Ecoutez le cinéma »
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Universal qui a flairé le filon décide alors de mettre au régime cinématique ces grands compositeurs français qui ont su marier l’écriture pop aux contingences de la dramaturgie fictionnelle. Michel Magne, Serge Gainsbourg, Charles Dumont, François de Roubaix, dont le thème de « Dernier domicile connu » a déjà été samplé par Robbie Williams, n’échappent pas à la cure de jouvence.
Un coup de jeune qu’une dizaine de compositeurs de la scène électro convoqués par Frédéric Elalouf (dont Sporto Kantes, Troublemaker, Rubin Steiner ou les Sofa Surfer) donneront aux Bande Originales de Films de Pierrot le fou, de Trafic, de La folie des grandeurs ou de Fantômas. Mais une autre surprise l’attend ! Lors de la soirée de lancement de l’album, il réalise un remix en live des extraits de ces films sur leurs B.O.F revisitées. Et là, ô Miracle ! : le cocktail images & sons, passé au tout numérique, accouche d’une nouvelle mixture aussi rafraîchissante que revigorante : le Cinémix !!!

« Disco-Cinérama »

De directeur de production, Frédéric Elalouf devient alors l’artiste de "Ciné Oof-Cinémix " une sorte de « ciné-rave party » de 90 minutes projetée parfois sur 3 écrans simultanément et avec laquelle il taille la route de clubs en salles obscures : Berlin, Paris, Belfast, Copenhague, New York, Mexico, la Chine, la Thaïlande, le Japon. « La musique, n’occupait alors que 10% du film, au Cinémix elle passe à 50 %, ce n’est plus du papier peint, c’est de la sculpture ! ». Sur le même concept le Dj devenu Vj (Vidéo jockey) creuse le sillon en créant une quinzaine de « cinéclips ».

l’Office National du Film Canadien lui donne carte blanche afin de remixer l’œuvre de Norman Mac Laren

Des bandes annonce traitées « Found Footage » et synchronisées comme une comédie musicale sous acide sur leurs B.O.F revitalisées. Belmondo et Omar Sharif dans « Le casse », Louis de Funès en homme orchestre, Lino Ventura dans « Dernier domicile connu » retrouvent tout leur punch…De quoi ébranler la cinémathèque de papa tout en jetant une passerelle entre les générations. Car Vj Oof vient d’offrir sur un plateau aux enfants du web un patrimoine réservé jusqu’alors aux « baby boomer ».

Le 7ème Art lui fait les yeux doux

Alerté par cette résurrection providentielle, le 7ème Art lui fait les yeux doux.

Le secret de Vj Oof ? Le cinéma avait une tête, il lui a donné des jambes !
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Il est contacté par les enfants de Robert Enrico, de José Giovanni, la famille de François de Roubaix lui demande de réaliser un
« cinéclip » pour le 30ème anniversaire de la disparition du compositeur. Puis l’Office National du Film Canadien lui donne carte blanche afin de remixer l’œuvre de Norman Mac Laren (1914-1987), l’un des pionniers de l’animation. Une sorte de Méliès américain couronné d’un oscar en 1952 : « Le cinéma sans caméra, c’est lui ! Il peignait sur les rushes, grattait les bandes son, ce qui produisait des blancs et des effets électro avant l’heure ».

Pendant quatre mois, reclus dans son laboratoire tel le Dr Frankenstein, Frédéric découpe, monte, remixe avec des samples d’Aphex Twin, Wagon Christ ou Noze pour accoucher du nouveau monstre : 14 « cinéclips » qui depuis 2007 tournent de l’Australie à la Nouvelle Zélande via le Canada, du Centre Pompidou au Festival Nemo en passant par ici : Le Hi hôtel, le Théâtre de verdure et le Short Film Corner festival de Cannes

L’accueil est tel pour ce « Disco cinérama » qui se joue des frontières linguistiques, que, son géniteur a fait depuis 5 ans plus de 300 dates aux antipodes, soit 1 par semaine ! « A Roskilde nous avons fait danser 150 000 danois de 7 à 77 ans ! Cet été j’étais en Serbie, au Mexique et en Israël. En septembre au Château de Fontainebleau en partenariat avec le Palais de Tokyo ».

Le secret de Vj Oof ? Le cinéma avait une tête, il lui a donné des jambes !

Se renseigner sur les dates de « CinéOof-Cinémix » en contactant l’association 49, Rue de Rochechouart 75009 PARIS Tel 01 48 78 12 79 www.myspace.com/cinemix

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