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CHRONIQUE LITTERAIRE : De Arles à Rome, une tranche d’Histoire…. - par Daniel Schwall - Librairie Quartier Latin Nice

Patrick de Carolis, journaliste TV talentueux, avait déjà étonné son monde en se hissant au rang de président de France Télévisions … et on y avait vu l’effet bénéfique d’un livre d’entretiens avec Bernadette Chirac. Faut-il voir là également l’inspiration de ce qui semble devenir son fil conducteur d’écrivain : chercher la femme derrière les grands hommes ? Après les « Demoiselles de Provence » qui ont consacré sa légitimité d’auteur, voici donc « la Dame du Palatin », qui consacre éventuellement un historien en devenir.

Paulina, la figure centrale de ce roman historique, entre dans l’Histoire comme épouse de Sénèque, dont on célèbre encore aujourd’hui les écrits philosophiques et politiques, et qui apparaît ici dans un rôle moins connu de précepteur et de « conseiller » de l’empereur Néron.

Ce qui semble avoir déterminé le choix de Patrick de Carolis est l’origine de cette Paulina dont l’Histoire n’a pas retenu grande cause. Native d’Arles, ville chérie du journaliste, elle donne à celui-ci l’occasion rêvée de revenir sur les origines de la ville, qui naquit et prospéra comme une conséquence de la rivalité entre César et Pompée, résolue notamment dans cette bataille navale décisive gagnée par César, et pour laquelle les Arlésiens avaient fourni les galères.

C’est donc ce qui explique que le récit de Patrick de Carolis se divise en deux époques : mariée d’abord, contre son gré, à un notable, sa Paulina se morfond pendant des années dans une Arles romaine, que Patrick de Carolis prend un plaisir avoué à décortiquer et à faire revivre pour nous. Ayant perdu son fils et son mari, notre héroïne se jette ensuite dans Rome, où elle se retrouve vite épouse de Sénèque, ce qui permet le second volet de l’histoire, où Patrick de Carolis en profite pour dérouler l’écheveau des intrigues et vilénies de la classe dirigeante d’une Rome déjà déclinante.

Sans doute cette seconde partie est-elle plus intéressante pour le lecteur non Arlésien, et le pitch promotionnel de l’ouvrage qui s’émerveille du rôle d’une Arlésienne au centre du pouvoir de la Rome Antique est largement tiré par les cheveux. Ce n’est pas une Arlésienne qui épouse Sénèque, mais bien une femme de la bonne société romaine, dont seuls quelques antécédents et son lieu de naissance rattachent à l’Arelate antique.

N’empêche ! Le style de Patrick de Carolis est limpide quoique parfois un peu paresseux et l’histoire de cette femme parvient à nous intéresser suffisamment pour faire assez bien passer les incidentes historiques dont Patrick de Carolis aime truffer son récit. C’est sans doute le principal reproche qu’on peut faire à l’inventeur des « Racines et des Ailes » : son parti-pris didactique qui prend sans cesse le dessus. Un brin trop démonstratif pour le lecteur pressé. Mais c’est l’été et nous n’avons pas besoin de dévorer tout livre comme un thriller, n’est-ce pas ? En laissant le grand Patrick nous promener dans une Rome spectaculaire et intrigante (dans tous les sens du terme), nous ne boudons donc pas notre plaisir et le rythme de l’ouvrage représente un intéressant compromis entre le roman historique vaguement documenté et le traité d’historien illisible pour le simple mortel.

C’est ce mélange au dosage inhabituel qui fait attendre le prochain ouvrage de Patrick de Carolis avec curiosité : de quel côté tombera-t-il ? Du côté de l’historien, remplissant simplement les blancs de la documentation historique (l’image est de Carolis lui-même) ou du côté du conteur qui s’approprie une époque et un contexte pour y tisser sa propre toile… ?

Paulina, la figure centrale de ce roman historique, entre dans l’Histoire comme épouse de Sénèque, dont on célèbre encore aujourd’hui les écrits philosophiques et politiques, et qui apparaît ici dans un rôle moins connu de précepteur et de « conseiller » de l’empereur Néron.

Ce qui semble avoir déterminé le choix de Patrick de Carolis est l’origine de cette Paulina dont l’Histoire n’a pas retenu grande cause. Native d’Arles, ville chérie du journaliste, elle donne à celui-ci l’occasion rêvée de revenir sur les origines de la ville, qui naquit et prospéra comme une conséquence de la rivalité entre César et Pompée, résolue notamment dans cette bataille navale décisive gagnée par César, et pour laquelle les Arlésiens avaient fourni les galères.

C’est donc ce qui explique que le récit de Patrick de Carolis se divise en deux époques : mariée d’abord, contre son gré, à un notable, sa Paulina se morfond pendant des années dans une Arles romaine, que Patrick de Carolis prend un plaisir avoué à décortiquer et à faire revivre pour nous. Ayant perdu son fils et son mari, notre héroïne se jette ensuite dans Rome, où elle se retrouve vite épouse de Sénèque, ce qui permet le second volet de l’histoire, où Patrick de Carolis en profite pour dérouler l’écheveau des intrigues et vilénies de la classe dirigeante d’une Rome déjà déclinante.

Sans doute cette seconde partie est-elle plus intéressante pour le lecteur non Arlésien, et le pitch promotionnel de l’ouvrage qui s’émerveille du rôle d’une Arlésienne au centre du pouvoir de la Rome Antique est largement tiré par les cheveux. Ce n’est pas une Arlésienne qui épouse Sénèque, mais bien une femme de la bonne société romaine, dont seuls quelques antécédents et son lieu de naissance rattachent à l’Arelate antique.

N’empêche ! Le style de Patrick de Carolis est limpide quoique parfois un peu paresseux et l’histoire de cette femme parvient à nous intéresser suffisamment pour faire assez bien passer les incidentes historiques dont Patrick de Carolis aime truffer son récit. C’est sans doute le principal reproche qu’on peut faire à l’inventeur des « Racines et des Ailes » : son parti-pris didactique qui prend sans cesse le dessus. Un brin trop démonstratif pour le lecteur pressé. Mais c’est l’été et nous n’avons pas besoin de dévorer tout livre comme un thriller, n’est-ce pas ? En laissant le grand Patrick nous promener dans une Rome spectaculaire et intrigante (dans tous les sens du terme), nous ne boudons donc pas notre plaisir et le rythme de l’ouvrage représente un intéressant compromis entre le roman historique vaguement documenté et le traité d’historien illisible pour le simple mortel.

C’est ce mélange au dosage inhabituel qui fait attendre le prochain ouvrage de Patrick de Carolis avec curiosité : de quel côté tombera-t-il ? Du côté de l’historien, remplissant simplement les blancs de la documentation historique (l’image est de Carolis lui-même) ou du côté du conteur qui s’approprie une époque et un contexte pour y tisser sa propre toile… ?

La dame du Palatin, roman, par Patrick de Carolis, 442 p, Plon, 22€.

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