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Lire Proust avec son café

D’avance, je vous demande pardon. Pardon de profiter d’ une nouvelle chronique par un exercice insensé d’autopromotion. Mais que voulez-vous, cet automne les sujets littéraires sont nombreux à la radio et dans la presse, mais bien moins inspirants dans la production éditoriale. Va donc, en attendant les prix, pour une initiative sympathique qui, à bien y réfléchir, n’est pas aussi anodine.

Je prends souvent mon café dans une brasserie face à l’Hôtel des Postes. L’endroit est charmant et de bon goût, sans faire dans le prétentieux, il s’appelle bizarrement « chez Swann ». Non, pas de tenancier de ce nom, et quand j’ai interrogé Gisèle , la souriante propriétaire, elle me confirme que cela n’a rien non plus à voir avec la chanson de Dave.

Quoi alors ? Quand vous saurez qu’on y mange d’excellentes madeleines, vous me direz qu’il y a là une insaisissable remontée de l’inconscient collectif. Il y a des mots, des noms, qui évoquent en nous... sans que nous n’y prenions garde, sans que nous sachions comment. Les élèves en marketing des diverses écoles de commerce de la ville y trouveront leur leçon de subliminalité et d’analyse socio-psychologique.

Pour Gisèle, la rencontre d’un libraire autour du nom de son établissement a mené à cette conclusion si simple : pourquoi ne pas donner à lire, Proust ou autre chose, à ses clients. On rève bien ci-ou là de librairie-salon de thé - pourquoi pas des livres dans une brasserie ? Et donc, depuis quelques jours, chez Swann, on peut demander un petit Proust ou du Baudelaire avec son café. Prêté, bien sûr, ou devrais-je dire : partagé...

N’est-ce pas là une de ces petites choses qui entament bien une saison littéraire ? Un petit rien, que je voulais partager avec vous....

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