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Fin de cet événement dans 1 mois - Date du 11 août 2025 au 25 septembre 2025

Quand la mer nous parle - Étudier et protéger le patrimoine marin au Musée d’Archéologie de Nice-Cimiez

Si l’archéologie terrestre nous permet de retrouver les traces de civilisations anciennes, notre compréhension de ces vestiges est très souvent limitée par les activités humaines qui s’y sont produites. Le déplacement des objets, les bâtiments détruits ou réutilisés, les matériaux réemployés, etc., rendent la lecture difficile, incertaine, partielle, ambiguë.

En revanche, l’archéologie sous-marine, nous offrant des ensembles figés dans le temps, permet une meilleure connaissance, une appréhension plus fiable des vestiges retrouvés. Privés d’oxygène et à l’abri de la lumière, ils apportent des informations précises d’autant que de nombreux matériaux se conservent parfaitement dans l’eau de mer : bois, textiles, denrées alimentaires, etc.
Si les premiers bateaux remontent à environ 8000 ans, c’est à partir de l’Antiquité que la navigation devient un vecteur essentiel du commerce et des échanges culturels en Méditerranée. Aussi chaque épave retrouvée est un repère sur les routes maritimes, révélant les liens entre les peuples et les civilisations.

L’exposition actuelle du Musée d’Archéologie nous apporte à travers le réseau d’épaves retrouvées dans notre région des renseignents précieux sur les circulations maritimes et les biens échangés sur nos rivages.

C’est au sous-sol de notre beau Musée d’Archéologie, dans un espace bleuté, immersif que nous découvrons les précieux objets remontés de ces navires : jarres, vaisselles, objets du quotidien, mais aussi armes, bijoux, lingots de plomb, etc.
L’exposition documente grâce à de nombreuses photos et de films plusieurs épaves de différentes époques. La plus ancienne, celle du « Lequin 1A », retrouvée au large de Porquerolles, est datée de 515 avant notre ère. Cette épave archaïque contenant plus de 2000 coupes décorées, transportées depuis la Grèce et la Grande-Grèce, dans un système de stockage inédit, éclaire les débuts du commerce grec en Méditerranée occidentale.

Celle de « Fort Royal 1 » datant du IIe siècle avant notre ère, retrouvée au large de Cannes, contenait une importante cargaison de vin venu du Latium, ainsi que des ustensiles de cuisine et divers objets révélant les conditions de vie et le commerce direct entre l’Italie et la Gaule.
Celle du « Dramont E », datée du Ve siècle, était chargée de 600 amphores africaines et de céramique sigillée, témoignant de la richesse des liens commerciaux entre l’Afrique du Nord et la Narbonnaise.
La période antique n’est pas la seule représentée. Pour exemple, « La Lomellina », datée du XVIe siècle, qui était sous les eaux de Villefranche-sur-Mer et dont la charpente témoigne de la construction navale à la Renaissance.

Vue de l’exposition ©Julien Verran
Vue de l’exposition ©Julien Verran

Panorama géographique et chronologique du passé

De grands panneaux explicatifs ainsi que des notices et des jeux destinés aux plus jeunes, nous renseignent également sur les modes d’exploration et la technologie complexe nécessaire aux recherches en milieu sous-marin : des fouilles en scaphandre jusqu’aux robots et petits sous-marins qui permettent aux archéologues de repousser les limites de l’exploration sous-marine.

©Julien Verran

L’archéologie sous-marine, des épaves antiques aux vestiges contemporains du Casino de la Jetée, cher aux niçois, nous offre un panorama géographique et chronologique du passé de notre région. En reconstituant des routes, des échanges, des relations, elle révèle : « que la mer, loin d’être un obstacle, fut une matrice d’unité et de circulation, où les navires portaient bien plus que des marchandises : ils portaient les histoires croisées des peuples. »

©Julien Verran
Exposition en partenariat avec le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines et l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco). Jusqu’au 26 septembre 2025
Carte des principales épaves retrouvées dans la région (non exhaustive) ©DR

Visuel de Une ©Julien Verran

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