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Philippe Katherine - J’ADOOOORE !!!

Le Cri de Philippe Katherine - c/Thibaut Voisin...et je fais le con. C’est un peu ça Philippe Katherine, l’art de ne pas se prendre au sérieux et de vous en resservir une tartine quitte à endosser l’habit show-biz du débile de service. En tutu rose ou en dandy décavé, il s’amuse. Plutôt du genre goguenard et détaché, le bougre. On en oublierait presque l’artiste, créateur protéiforme surfant sur la légèreté (et non la facilité) au point d’exacerber les jalousies de certains de ses confrères et consoeurs vivant la chanson comme un sacerdoce. Lui qui se voit – comme un ananas passant sa vie à moitié en tranches, à moitié en entier – a tout du carafon porté à ébullition. Pour ce doux dingue, pas moins de dix albums en dix ans avec une lente ascension vers le succès ponctuée par un disque d’or en 2006 pour "Robots après tout" et de mégatubes "Borderline" et "Louxor j’adore" scandés sur les dance floor branchés de la planète Hexagone. Entre sa provoc déjantée et sa poésie névrotique (il faut écouter ses premiers albums), il y a l’acteur mi show mi timide, ce qui n’est pas pour déplaire au cinéma. Sympathique prestation dans "Gainsbourg (vie héroïque)" de Joan Sfaar (2008) ou égal à lui-même dans "Je suis un no man’s land" de Thierry Jousse (2009). Il y a aussi le plasticien, le dessinateur, le croque portrait alignant les hommes politiques (surtout de droite) comme des papillons sur le papier avec une ironie souvent lunaire et loin d’être désagréable. Son coup de crayon n’est ni docile ni féroce, il plane entre ses slogans, ses gags et l’autodérision dont il fait preuve tout au long de cette exposition nichée au cœur des galeries Lafayette. Quoi de plus logique d’ailleurs d’accueillir la délirante introspection de ce troubadour extravertie dans un temple de l’apparence et du prêt-à-porter. C’est du borderline cousu main, on ne s’attend à rien (pas à une rhétorique du genre "pourquoi le dessin et bla bla bla") mais avec Philippe Katherine tout est possible. Le meilleur comme le pire.

Expose jusqu’au 2 juin à la Galerie des Galeries LaFayette
40 Bd Haussman - 75009 Paris
www.galeriedesgaleries.com

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