| Retour

Fin de cet événement Mai 2015 - Date du 11 avril 2015 au 3 mai 2015

Paris-New York - 1967-1986 Hommage à Pierre Houlès, photographe

Vendredi 10 avril 2015 à 17 heures 30 à l’Espace Miramar, David Lisnard, Maire de Cannes, inaugurera le vernissage de l’exposition « Paris-New York, 1967-1986 - Hommage à Pierre Houlès, photographe » en présence de Thomas de Pariente, adjoint au Maire délégué à la culture, Jean-Paul Houlès, frère de Pierre Houlès, Simone Corda, leur cousine, ses amis photographes : Claude Guillaumin, André Carrara, Isi Veleris, et le modèle Viviane Fauny. La collection de photographies présentées retrace une période où la création artistique faisait écho à une jeunesse éprise de liberté au travers de nombreux clichés de Pierre Houlès, et de ses compagnons d’objectif et amis.

Plus de 80 photographies de Pierre Houlès, Claude Guillaumin, André Carrara, Isi Veleris, Guy Bouchet, Steve Hiett et Michel Momy seront exposées sur les cimaises de l’Espace Miramar du 11 avril au 3 mai 2015. Des clichés qui sont représentatifs de ces années de totale liberté à New-York de 1967 à 1986 et qui rendent hommage à l’un des photographes les plus flamboyants et séduisants de sa génération, mort prématurément à 40 ans.

Ses amis se souviennent d’un homme beau, charmeur, intelligent, précurseur, esthète, exigeant, plein d’initiatives et qui aimait la vie par-dessus tout. C’est lui qui, au milieu des années 60, a ouvert le chemin de l’immigration des photographes français à New York. C’est lui qui, complice de Jean-Paul Goude, l’accompagnait comme metteur en images dans ses premières années. Pierre Houlès percevait le monde avec un regard affûté, clairvoyant, créatif et artistique. Aujourd’hui ses photographies reviennent à la lumière ; son talent est ainsi totalement apprécié et permet de témoigner d’une période charnière à la fois socialement et artistiquement.

Biographie de Pierre Houlès

Pierre Houles est né le 27 octobre 1945 à Béziers (France). Il arrive à Paris en 1958. En 1962, il fait un stage de photographie au Studio Guégan puis devient son assistant jusqu’en avril 1964. À cette date, il effectue ses seize mois de service militaire à l’Établissement Cinématographique des Armées, dans le service photographie, compte tenu de sa formation dans ce domaine. Il y rencontre Claude Guillaumin qui à l’époque souhaite devenir architecte, mais qui, au contact de Pierre, découvre la photo et en particulier la mode et ses mannequins.

Après leur service militaire, ils s’envolent ensemble pour New York à la rencontre des plus grands photographes. Nous sommes à la fin de l’année 1966, au début de 1967. Peu de « frenchies » sont à New York avant l’arrivée des photographes tels que Patrick Demarchelier, Mike Reinhardt, André Carrara, Gilles Bensimon, Alex Chatelain, des amis Philippe Van Montagu, Duc, Jacques Davis, Olivier Bensimon, Albert Velli, Jean-Jacques Naudet et Jean-Paul Goude en 1970 au poste d’Art Editor du magazine Esquire.

L’installation de Pierre et Claude à New York fut sommaire dans un premier temps puisqu’ils étaient assistants en photographie pour 50 dollars par semaine. Cependant, cela ne les empêchait pas de profiter pleinement de la vie que leur offrait New York City : les concerts en été à Central Park et à Woodstock, les premiers pas sur la lune en 1969 en direct sur écran géant, les soirées à Max’s Kansas City, au Small Paradise à Harlem, à l’Electric Circus, au Club 54 et à La Dancétéria, les matches de boxe au Madison Square Garden, les rencontres avec les artistes de l’époque : John Chamberlain (artiste plasticien), Alain Jacquet, Richard Serra, Arman, Venet Bernar, Christo, Keith Harring, Basquiat, Andy Warhol, Ultra Violet et Jim Morrison…

Cathée et la Cadillac verte - Copyright Pierre Houlès

Peu après, Pierre Houlès et Claude Guillaumin déménagèrent au Carnegie Hall où ils se lient d’amitié avec Antonio Lopez, un illustrateur de mode qui leur fait découvrir le milieu Portoricain ainsi que l’univers de la boxe. Dans le même temps, ils rencontrent Bill Cunningham (photographe de la vie new yorkaise), Art Kane Photographe, le studio photo dirigé par Edita Sherman et les mannequins Cathee Dahmen, Viviane Fauny, Valérie Vidal, Christie Brinkley, etc… et Josie Borain que Pierre Houlès épouse incognito en 1984 et qui lui rend hommage dans son livre intitulé « Josie you & me » paru en 2003.

Dans les années 1970, Pierre fait des photos pour Esquire à l’époque où Jean-Paul Goude travaille pour ce magazine ; il travaille également pour Oui, Vogue Italien, et à Paris pour Elle et Madame Figaro.

De 1980 à 1986, sa vie se partage entre Paris et New York.

Le 4 août 1986, au cours de son jogging quotidien en préparation du marathon de New York, il est retrouvé mort d’un accident cardio-vasculaire dans le bois de Boulogne à Paris. Son enterrement a lieu à Béziers en présence de sa famille, et de ses nombreux amis new-yorkais et parisiens.

Malgré une carrière très courte il laisse de très belles photos et de beaux souvenirs.

Témoignage de son ami Claude Guillaumin

« Pierre et moi sommes arrivés à New York en 1967. À l’époque, la petite communauté française occupait essentiellement les secteurs de la restauration et de la mode. Ces premières années de 1967 à 1970 furent un choc permanent tant ce monde était différent de celui du vieux continent et nous étions noyés dans une multitude d’événements artistiques et contestataires dont nous ne pouvions imaginer l’ampleur tant cela paraissait normal à vivre au quotidien.

Chaque weekend end avait son lot de manifestations.
Contre la guerre du Vietnam, la colère gronde à Washington en novembre 69 et chaque weekend end à Manhattan.
Contre le racisme et pour le droit des Noirs, les Black Panthers à Harlem.
Pour la libéralisation de la drogue, « be in » à Central Park.
Pour l’avortement. Pour la reconnaissance de l’homosexualité.
Pour la libération de la femme. Pour la liberté sexuelle.

New York est une bouilloire en ébullition avec ses artistes, sa musique et sa créativité ; un vent de liberté traverse la ville d’Ouest en Est de Washington Square à l’East Village.

La jeunesse, la fleur aux cheveux, conteste l’impérialisme américain, la contreculture s’épanouit, la presse underground propose une nouvelle vision du monde. Cette contreculture, apparue à l’université de Berkeley (Californie) est d’abord politique en faveur d’une démocratie représentative et libérale, et par la suite à la recherche d’une nouvelle conception de la culture avec ses maitres à penser comme Allen Grinsberg, le contestataire, Jack Kerouac et son sens du sacré, William Burroughs et la drug culture, et Thimoty Leary, le libérateur de l’inconscient. Le mouvement hippie grandit dans un monde qui change au milieu d’une société figée. La jeunesse aspire à vivre autrement, les consciences s’éveillent avec la drogue, la musique, la vie communautaire, la spiritualité.

Pierre, moi et d’autres amis, ayant travaillés à New York, ont vécus ces années de jeunesse avec bonheur et curiosité. »

Photo de Une : (détail) Studio au Canergie Hall © Pierre Houlès

Renseignements pour le public : 04 97 06 44 90

Espace Miramar, Angle Croisette et rue Pasteur à Cannes.
Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h.

Artiste(s)