Car c’est par là que nous allons pénétrer dans cet univers dont nous sortirons, sans mauvais jeu de mot, le cœur léger.
Par cette complicité réelle qui liait ces deux personnages attachants, ces deux amoureux du cirque qu’étaient Calder et Fernand Léger. Des toiles et des dessins à l’encre de Léger auxquels répond une série de sculptures en bronze pleines d’humour et de mouvement de Calder.
Ils sont nombreux les amis de Léger, et la liste n’est pas exhaustive, puisque ce sillon déjà creusé par ce musée risque de se poursuivre… Par ordre alphabétique : Jean Arp, Francis Bacon, Georges Braque, Alexander Calder, Mary Callery, Marc Chagall, Giorgio de Chirico, César Domela, Raymond Duchamp-Villon, Jean Fautrier, Jean Hélion, Vassily kandinsky, André Lhote, Roy Lichtenstein, Jacques lipchitz, Alberto Magnelle, Henri Matisse, Gino Severini, et Victor Servrancksx.
L’ambition de ce nouvel accrochage ne manquera pas de faire naître quelques sourire.
- Jean Hélion (AC)
Car à côté des noms d’artistes majeurs d’avant garde du début du siècle dernier que Léger a côtoyé, et avec lesquels il s’est lié d’amitié, se trouvent ceux de Francis Bacon ou Roy Lichtenstein, comme si nous pénétrions dans une faille spacio-temporelle où passé et présent se confondent. Preuves à l’appui, l’influence posthume du peintre sur nos contemporains est sous nos yeux. Par exemple une délicieuse peinture à l’encre, à l’aquarelle et à la gouache, de Bacon côtoie comme une ponctuation un grand format de Léger. La première œuvre connue de Bacon est à des années lumière de celles du peintre de la violence et de la cruauté qu’on connaît.
- Une petite oeuvre de Francis Bacon (AC)
De même qu’une éclatante et magistrale toile de Roy Lichtenstein peinte vingt-trois ans après la mort de Léger. Ou un bronze de Jean Arp qui joue en creux avec une forme repérable de Léger quand une tapisserie de Kandinsky reprend avec esprit quelques uns de ses codes.
- Un visiteur en vis à vis d’une oeuvre de Roy Lichtenstein (AC)
Ainsi le fil de la visite nous réserve son lot de surprises, comme si une âme aussi espiègle qu’érudite avait voulu nous faire sortir des sentiers battus de l’histoire de l’art.
Annick Chevalier