Elle apprend la fonderie, travaille chez un éditeur d’Art, fréquente un grand nombre d’artistes de toutes disciplines, et s’ouvre à différentes techniques. Elle fait notamment la connaissance de James Turrel, un maître de la lumière et de l’espace, et l’assiste sur une installation de pièces en fibre de verre translucide où la lumière est pensée comme matière.
Toutes ces rencontres lui ouvrent de nouveaux horizons et l’amènent à comprendre « qu’il existe un espace dans chaque individu où une alchimie potentielle peut être catalysée par des forces mystérieuses ».
Elle trouve progressivement son chemin dans un art cinétique personnel où elle réalise des mécaniques complexes en associant mouvements et matériaux.
En utilisant des petits moteurs (de micro-ondes, de tourne-disques, etc.) et des objets de récupération : engrenages, roues, déchets technologiques… qu’elle assemble pour exprimer des idées ou des émotions, elle recherche des nouvelles formes.
Afin de contrecarrer les mouvements réguliers et répétitifs, elle travaille à la mise en mouvement de trajets illogiques destinés à troubler le spectateur en créant de l’inattendu. Elle est attirée particulièrement par les mouvements lents, volontairement ralentis, qui lui permettent de réaliser des compositions spatiales étonnantes aux transformations inattendues.
Un grand nombre de boîtes à papillons données par une amie ont été réutilisées pour réaliser des œuvres où on peut suivre les déplacements de petits objets comme par exemple des lettres de l’alphabet issues des jeux comme le scrabble où le mot « change » se compose et se décompose indéfiniment.
Dans d’autres boîtes, un petit éventail se déploie, des pièces de machines à écrire, ou d’horlogerie, s’activent, souvent avec humour.
Elle utilise également de vieilles images, des gravures, des radiographies, etc., tout ce qui l’inspire peut servir à faire œuvre. C’est le regard et l’idée qui comptent.
Dans ces petites ou grandes compositions, elle mêle plusieurs moteurs à des roues de vélo et détourne les objets pour leur faire raconter d’autres histoires ou pour leur faire établir de nouvelles relations, des « cohésions spatiales ». Le mouvement est partout y compris dans ses dessins.
À l’entrée de la galerie, un coq de Bruyère trônant sur une mécanique nous accueille.