Il y avait du monde lundi soir chez Maud Barral. Beaucoup d’artistes, leurs amis, ceux de la brocante du lundi à Saleya, tous content d’être là. Quelle bonne idée, une expo un lundi de Pâques ! Une sacré ambiance, verres de champagne et de vin. Tous les participants un peu allumés, mais juste ce qu’il faut pour que la parole circule, pour que les rires fusent.
C’est toute une génération d’artistes qui est présentée, celle de Moya, celle qui a suivi les historiques de l’Ecole de Nice : Ben, Mas, Serge III et les autres, une génération différente qui a eu un peu de mal à trouver (et à faire) sa place. Mais ça vient. Cette exposition les reconnaît, les consacre. Elle est originale, foisonnante, niçoise, festive. Elle ne s’encombre pas de théories, de tiroirs, de classifications. Elle montre des singularités, des regards différents, décalés. Tous ces artistes sont nés quand les petits écrans ont envahi le monde. Ils ont vu des milliards d’images (sans filtres). Après ça, comment représenter autrement ? Dire autre chose ? Tout est ouvert. À chacun sa mythologie, sa pratique. Le détail peut remplacer l’objet. Il l’agrandi, le déforme, avec presque toujours une pointe d’humour.
Chez Maud Barral, dans son superbe local sur le port, c’est une "Galerie du Lundi" puissance dix. Les œuvres sont présentées comme elles l’étaient sur le Cours Saleya, étalées par terre ou posées contre les murs, quelques unes accrochées.
Chaque artiste à apporté une dizaine de ses œuvres et il y a une trentaine d’artistes, près de deux cent œuvres. Elles sont incomptables, inclassifiables. il y en a pour tous les goûts et les couleurs. Un foisonnement hétéroclite, voulu comme tel. L’ensemble donne une impression de vie, de ville, de vie en ville... C’est bruyant, vivant, intéressant.
Même si elles semblent enfouies, certaines œuvres appellent le regard, attirent, interrogent. On reconnaît les têtes hiératiques de Maubert et ses doux visages en sépia, les chewing gums poétiques et politiques de Guichou, un très beau et grand diptyque de Thierry Boussard, les portraits très colorés en terre de Louis Pastorelli, les céramique de Catherine Ferrari, les stéréotypes de l’histoire de l’art et de la mythologie de Véronique Champollion, les petites choses en voile, cotons et et épines de Sandrine Sangot, les très jolies gravures de Gérard Sérée, les autoportraits en Pinocchio de Moya, etc. (voir liste ci—dessous).
Et bien sur les sculptures fumeuses de Alpi, l’original brocanteur galeriste qui, pendant vingt ans a montré ses amis sur le Cours. C’est un mixeur de mondes. Art contemporain, brocante et antiquités ne font pas toujours bon ménage.... Ne faisaient... parce que ça change aussi. L’Art Contemporain se marie bien avec tout. Dans les maisons, comme dans les hôtels ou les vignobles.
Les 32 artistes exposés : Mauro Alpi. Géraldine Bianco, Thierry Boussard, Vincent Calassi, Louis Casties, Gilles Chaix, Véronique Champollion, Aïcha Chibane, Conception Sound Design, Roland Coquerille, Lydie Dassonville, Marco Dattero, Béa de Domenico, Jean de Fabron et Lola Lalilola, Dan Deschâteaux, Sébastien di Natale, Véronique Doukhan, René Galassi, Giovannetti, Sonia Grdovic, Alexi Gourdon, Jo Guichou, René Jené, Thierry Lagalla, Lorenzo, Maurice Maubert, Patrick Moya, Louis Pastorelli, Sandrine Sagot, Gérard Sérée, Monique Thibaudin, Mijlian Tihojevic.