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Aspirateur Jeff Koons Ouaaah ! Balloon Flower Titi et gros minet
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Aspirateur Jeff Koons Ouaaah !

Balloon Flower

Titi et gros minet

ART CONTEMPORAIN : Jeff Koons

Il en a fait couler de l’encre ce homard géant en aluminium polychrome exposé dans le salon de Mars au château de Versailles ! Rappelez-vous, c’était en septembre 2008. Son auteur Jeff Koons, sacralisé roi du kitsch pop par une certaine junte médiatique toute émoustillée, a toujours su se servir du scandale comme carte de visite.

La fascination du kitsch...

Les associations/cerbères de soutien au château se sentirent capable de montrer les crocs sans pour autant mordre ce trublion "officiel" de nos institutions culturelles si prévenantes contres les spectiques "réactionnaires".

Quatre ans plus tard, la polémique n’est plus de mise dans l’enceinte de la Fondation Beyeler à Bâle, dirigé par Sam Keller. On nous a appris à digérer à coups d’adjectifs fumeux, les délires "kitschomaniaques" de ce dandy de 57 ans, adulé des collectionneurs milliardaires. Et puis le puritanisme helvète en a vu d’autres… Quoique j’aurais aimé voir la trombine du suisse lambda devant ses photographies lascives et pornographiques issues de Made in Heaven (1991) avec la Cicciolina, ex-star du porno qui fut, un temps, son épouse. Les commissaires ont sans doute préféré choisir la carte de la prudence. Il faut souligner à juste titre, que la Fondation Beyeler aime jouer sur l’épure de son espace muséal, donc à l’opposé des exubérances ampoulées de Versailles dont le kitsch chromé de Koons pouvait faire redondance. Là, le clinique l’emporte sur la dorure. Très explicite dans la première salle avec sa période The New  : le jeune artiste fougueux (nous sommes en 1980, il a tout juste 25 ans), présentait ses séries d’aspirateurs immaculées sous vitrine, le plus souvent alignées par deux ou par trois, trônant sur des rangées de néons. De quoi l’étiqueter à l’époque de nouveau Warhol néo pop. Rien que ça !

Salle The News
Jeff Koons, l’enfant et l’adulte
© Harry Kampianne

Le panthéon de Koons ( j’emploie le mot panthéon pour souligner sa nostalgie de l’enfance ) s’apparente à la bande dessinée, à Disneyland, au monde câlin des Oui-Oui. Un univers que l’on retrouve dans ses sculptures polychromées mais aussi dans ses grands tableaux où il est question de jouets d’enfants, de rubans dorés, de vaisselle en plastique, de part épaisse de gâteau bien crémeux, enfin tout ce qui touche au quotidien pépère de l’enfance à mille lieues de la misère, de la saleté et de l’usure. Vive l’insouciance ! Jeff Koons surfe sur ce credo tout en suscitant sa part de malaise à travers l’étalage aseptisé et clinique de ses émotions... Et donc, de ses œuvres.

Jeff Koons à la Fondation Beyeler (Bâle) jusqu’au 2 septembre.
www.fondationbeyeler.ch

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