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Fin de cet événement Octobre 2015 - Date du 18 septembre 2015 au 31 octobre 2015

Exposition Thierry Lagalla à l’Espace à Vendre

"L’art, c’est ce qu’on ne peut pas expliquer autrement". Quand aucune discipline ne peut rendre compte du statut d’un artefact, d’un objet créé de la main ou du cerveau de l’homme, alors on est ailleurs, un ailleurs indéfinissable qui se situe pour Lagalla entre picturalité et lexique, entre visible et intelligible, dans un lieu qu’il nomme "atelier mental" où "la parole intervient entre les œuvres dans l’interstice laissé entre elles".

Je me souviens…
Technique mixte sur papier, 21 x 29,7 cm, 2015
© Thierry Lagalla

Les œuvres présentées à la galerie Espace à Vendre apparaissent diverses, disparates : peintures "entre croûtes et chefs d’œuvre", métaphores retournées (peinture impressionniste d’une usine à gaz), autoportraits (du jour où il a compris qu’il était lui), jeux de mots matérialisés (l’hêtre et l’étang), dessins avec bulles (comme dans cette petite peinture d’un plat de saucisses de Strasbourg qui dialoguent entre elles : "ce qui ne tue pas fait grandir" dit l’une, l’autre lui répond : "oui, mais ça esquinte"), et aussi beaucoup d’autres objets ou installations improbables.

Tous ces éléments prennent vie dans un show, une performance, où l’artiste les articule les uns aux autres, nous éclairant d’une narration où tous ont leur place dans une logique implacable avec comme fil rouge "l’espériança plata" (expérience plate).

Vanité saucisse purée, acrylique sur toile, 27 x 15 cm, 2015 © Thierry Lagalla

Partant de la sole, un poisson plat qui se fond dans son environnement, l’artiste développe ses théories sur les deux côtés, les deux versants très différents d’une même réalité (ou vérité).

De la sole (mot décliné en sol, solea, sandale, voire saudad), à la tranche (de rôti), au disque style années 50 (face A : Coin-coin, face B : Pouet-pouet), au ready-made d’une tranche de bois (tranche de la nature), à la tarte à la crème, aux rayures, etc., Lagalla nous entretient de la platitude.

Mortadella pintura, finda ieu (me Too),
acrylique sur toile, 80 x 80 cm, 2015
© Thierry Lagalla

La tranche de mortadelle tient une place particulière dans son œuvre : métaphore parfaite de la peinture (pigments colorés sur fond monochrome) et annonce toujours reportée de la mort de l’art (morta dell’art), elle constitue l’alpha et l’oméga de toute re-présentation.

Dans sa mise en relation du quotidien avec l’histoire de l’art et des idées, avec sa culture niçoise, Lagalla interroge le statut de l’œuvre d’art dans son rapport avec le langage.

Vue de l’atelier (Podium #1), acrylique sur toile,
46 x 33 cm, 2014
© Thierry Lagalla

Photo de Une : L’usine à gaz, 54 x 65 cm, acrylique sur toile, 2015 © Thierry Lagalla

Artiste(s)

Thierry LAGALLA

Thierry Lagalla est né le 23 janvier 1966 à Cannes. Diplômé de l´école de la Brossalhas en 1983, il est transféré d´urgence à Nice où il obtient brillamment, en 1991, son diplôme d´artiste néo folklorique préparé à l´ESRP. Aujourd´hui, il vit et travaille dur à Nice. C´est ainsi que débute le curriculum vitae (...)

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