- Je me souviens…
Technique mixte sur papier, 21 x 29,7 cm, 2015
© Thierry Lagalla
Les œuvres présentées à la galerie Espace à Vendre apparaissent diverses, disparates : peintures "entre croûtes et chefs d’œuvre", métaphores retournées (peinture impressionniste d’une usine à gaz), autoportraits (du jour où il a compris qu’il était lui), jeux de mots matérialisés (l’hêtre et l’étang), dessins avec bulles (comme dans cette petite peinture d’un plat de saucisses de Strasbourg qui dialoguent entre elles : "ce qui ne tue pas fait grandir" dit l’une, l’autre lui répond : "oui, mais ça esquinte"), et aussi beaucoup d’autres objets ou installations improbables.
Tous ces éléments prennent vie dans un show, une performance, où l’artiste les articule les uns aux autres, nous éclairant d’une narration où tous ont leur place dans une logique implacable avec comme fil rouge "l’espériança plata" (expérience plate).
- Vanité saucisse purée, acrylique sur toile, 27 x 15 cm, 2015 © Thierry Lagalla
Partant de la sole, un poisson plat qui se fond dans son environnement, l’artiste développe ses théories sur les deux côtés, les deux versants très différents d’une même réalité (ou vérité).
De la sole (mot décliné en sol, solea, sandale, voire saudad), à la tranche (de rôti), au disque style années 50 (face A : Coin-coin, face B : Pouet-pouet), au ready-made d’une tranche de bois (tranche de la nature), à la tarte à la crème, aux rayures, etc., Lagalla nous entretient de la platitude.
- Mortadella pintura, finda ieu (me Too),
acrylique sur toile, 80 x 80 cm, 2015
© Thierry Lagalla
La tranche de mortadelle tient une place particulière dans son œuvre : métaphore parfaite de la peinture (pigments colorés sur fond monochrome) et annonce toujours reportée de la mort de l’art (morta dell’art), elle constitue l’alpha et l’oméga de toute re-présentation.
Dans sa mise en relation du quotidien avec l’histoire de l’art et des idées, avec sa culture niçoise, Lagalla interroge le statut de l’œuvre d’art dans son rapport avec le langage.
- Vue de l’atelier (Podium #1), acrylique sur toile,
46 x 33 cm, 2014
© Thierry Lagalla