Les six Cannois choisis par le célèbre artiste britannique Jason deCaires Taylor pour prêter leurs traits à sa créativité ont découvert leurs immenses visages de pierre au Port Canto, où les sculptures finissent d’être polies et soclées avant leur immersion fin novembre 2020.
- Après un long travail en atelier, l’artiste présente ses oeuvres au Port Canto avant immersion, attention il vous faudra le masque de plongée pour les admirer une fois sous l’eau ! Dr et courtesy Mairie de Cannes
Enthousiasmé par l’invitation de David Lisnard qui avait convié le sculpteur à réaliser son premier écomusée sous-marin de France et de Méditerranée à Cannes, Jason deCaires Taylor, dont la démarche sociétale et environnementale a fait le tour du monde, a imaginé une œuvre inédite inspirée par le thème du masque. D’une hauteur de deux mètres et d’environ neuf tonnes chacun, ils sont fabriqués dans du matériau marin écologique à PH neutre offrant un refuge à la vie subaquatique. La thématique, choisie conjointement par le Maire de Cannes et par l’artiste, évoque le mystérieux Homme au masque de fer, qui fut emprisonné onze ans sur l’île, et rend aussi hommage au 7e art dont Cannes est l’écrin.
Dans quelques semaines, les six visages seront transportés par barge puis immergés à proximité du rivage sud de l’île Sainte-Marguerite, dans une zone réservée aux baigneurs qui sera agrandie pour les accueillir.
Une œuvre totalement nouvelle, créée en exclusivité pour Cannes, avec la participation d’habitants
Du 2 au 4 juillet 2018, à l’occasion d’une exposition estivale rétrospective des œuvres de Jason deCaires Taylor au Musée de la Mer, l’artiste international avait installé un atelier éphémère au Fort de l’île Sainte Marguerite. Pendant trois jours, l’artiste et ses deux assistantes ont réalisé 45 moulages de visages de Cannois volontaires.
Jason deCaires Taylor est un artiste britannique mondialement renommé pour la qualité de son travail et son engagement actif en faveur de la protection des milieux sous-marins. Il a peuplé de ses silhouettes troublantes les eaux de Lanzarote, de la Tamise, des Bahamas, de Cancun, d’Oslo et de Grenade (œuvre désignée par le magazine National Geographic comme l’une des 25 merveilles du monde) et c’est à Cannes que Jason deCaires Taylor installe ses nouvelles créations. La cité des festivals sera ainsi la seule ville de France et de Méditerranée à proposer un tel musée artistique et écologique sous-marin.
De nature évolutive, ses œuvres écologiques et poétiques constituent des récifs servant de refuge à la vie sous-marine et sensibilisent le grand public à la nécessité de préserver la biodiversité marine.
Un emplacement choisi pour restaurer la biodiversité sous-marine et augmenter la zone de baignade
Le projet consiste en l’immersion totale de six sculptures de deux mètres pesant environ dix tonnes chacune. Le choix de l’emplacement s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée. Son accès sera gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. La zone de baignade actuelle, c’est-à-dire interdite au mouillage, au sein de laquelle seront implantées les sculptures, sera doublée et étendue à 14 000 m2, ce qui représente une plus-value en matière paysagère et environnementale pour ce site classé Natura 2000.
Le musée immergé écologique sera en harmonie avec les activités de pêche et de plongée, et propice aux habitats des espèces animales et végétales à l’origine du classement du site. La mise en œuvre du projet s’accompagnera d’un suivi écologique régulier de l’écosystème sous-marin de l’archipel des Iles de Lérins. Il constituera un observatoire privilégié de l’évolution de la biodiversité marine, cohérent avec la volonté de la Mairie de protéger cet espace naturel qui a d’ailleurs fait l’objet d’un nettoyage complet en octobre 2019, en partenariat avec ENEDIS.
Les masques : un thème propre à Cannes avec des habitants pour modèles
Le thème des masques, choisi en collaboration avec la Mairie de Cannes, est un écho à l’histoire et au patrimoine culturel de la ville en faisant référence au fameux « Masque de Fer », célèbre prisonnier enfermé dans la prison d’État de l’île Sainte-Marguerite de 1687 à 1698. Figure emblématique de l’histoire locale, le Masque de Fer est également un symbole internationalement reconnu, invoqué depuis le 18e siècle pour dénoncer l’arbitraire du pouvoir absolu. En outre, ce thème entre en résonance avec le 7 e Art, dont Cannes est la capitale mondiale avec le Festival de Cannes, indissociable de l’histoire de la ville, et le projet de création d’une filière d’économie créative « Cannes on air ».
Les sculptures évolueront avec le temps, se recouvrant d’algues, de coquillages et de coraux, devenant ainsi partie intégrante de l’écosystème marin local car leur texture rugueuse et leurs recoins permettent à la faune et à la flore marines de s’y réfugier et d’y prospérer.
Exclusivité française et méditerranéenne de l’artiste, cette œuvre accessible à tous a pu aboutir grâce à la ténacité de David Lisnard face à de longues procédures d’autorisations administratives nécessaires à la concrétisation de ce projet municipal unique en France.