Des préhistoriques à la plage au Musée de Préhistoire Terra Amata

Les Néandertaliens, notamment, appréciaient les fruits de mer : crustacés, mollusques, coquillages (moules et des vernis) parfois même cuits à la braise. Ils se nourrissaient également de poissons, d’oiseaux de mer et de mammifères marins.

Nos préhistoriques, ceux de Terra Amata (quel beau nom !), il y a 400 000 ans, avaient l’habitude d’installer leurs cabanes sur la plage.

Ils avaient tout sur place : les galets qu’ils débitaient, utilisant leur bords tranchants pour découper les poissons, les holothuries (concombres de mer) ou à détacher du rocher les moules, huitres ou oursins qu’ils récoltaient à la main, les algues, qui, après les avoir séchées au soleil, étaient utiles pour allumer leurs foyers et fumer leurs poissons et viandes.
Ils devaient probablement pêcher avec des harpons faits de bois et de lames de pierre, mais peut-être avaient-ils des « filets » et des cannes à pêche ? (les premiers hameçons retrouvés datent de dix mille ans environ). On peut penser, même si nous n’avons pas de traces probantes, qu’ils savaient faire radeaux de troncs d’arbres ou de roseaux pour aller pêcher en mer ou rejoindre l’île du château juste en face.

S’ils se nourrissaient de produits de la mer, ils les utilisaient pour leurs parures.
Aux Balzi Rossi, près de Menton, on a retrouvé sur un crâne une magnifique coiffe faite de petits coquillages. Des colliers, des pendeloques, des bijoux faits de vertèbres de poissons ou de divers types de coquillages ont été mis au jour dans de nombreux sites, preuves du goût de nos ancêtres pour leur apparence (déjà !).
Dans leur art, les poissons ou les animaux marins (voir le beau phoque de la grotte Cosquer) sont souvent représentés sur les parois des grottes ornées.
Grâce aux grands coquillages, ils pouvaient aussi faire de la musique. Ajoutés aux flutes d’os séchés, aux troncs d’arbres creux pour les tambours, et aux chants, ils pouvaient former des orchestres. On aimerait pouvoir entendre leur musique…

DES PRÉHISTORIQUES A LA PLAGE, enfin une exposition qui nous donne une autre vision des hommes préhistoriques jusque là, le plus souvent représentés en train de courrir après de gros animaux avec leurs lances ou à découper des viandes saignantes. Une autre vision plus sereine et moins carnassière de ces hommes qui nous ont précédés. Les imaginer sur la plage de Nice comme le film en 3D le montre fait rêver.
Organisée par l’équipe de Bertrand Roussell, le dynamique directeur des musées d’Archéologie, cette exposition a bénéficié de l’apport de prêts de nombreux musées : Tautavel, Athènes, Monaco, Menton, Marseille, etc.

Le vernissage ouvert au public a lieu jeudi 24 avril à 19 h, une excellente occasion pour visiter ou revisiter ce musée bâti sur un superbe sol préhistorique de 400 000 ans.