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Fin de cet événement Octobre 2015 - Date du 12 juin 2015 au 4 octobre 2015

#9 PromenadeS des Anglais : Les Fêtes d’Art, Hôtel Ruhl Promenade des Anglais, 1924-1926 - PALAIS LASCARIS

Neuvième halte pour notre balade découverte qui vous présente les 14 expositions proposées dans le cadre de PromenadeS des Anglais, Nice 2015, l’événement culturel phare de l’été niçois 2015.

Le Palais Lascaris vous présentera les Fétes d’Art, Autour de la collection d’instruments de musique Fondation Gisèle Tissier Grandpierre - Institut de France !


Les Fêtes d’Art de Gisèle et Paul Tissier.

En 1923 les fêtes « artistiques » mondaines sont très en vogue et Alfred Donadéi, à la tête de la Société des Grands Hôtels de Nice, souhaite mettre sur pied un programme attractif, pour réaliser des spectacles aussi splendides que ceux de Cannes, Biarritz ou Paris. Il décide alors de s’en remettre à un artiste de renom : Paul Tissier. Celui-ci, qui peut se prévaloir de son expérience de président, de 1909 à 1913, du Comité du Bal des Quat’Z’Arts, célèbres fêtes non officielles de l’Ecole des Beaux-Arts, met alors au service de la conception des Fêtes d’Art sa vision et ses méthodes d’architecte. Epris de conceptions novatrices dans ce domaine, à la fois pionnier du néo-provençal et de l’art déco, il est aussi l’auteur d’une dizaine de maisons sur la Côte d’Azur.

Jean Carlu, illustration publicitaire de la saison 1925-26, impression sur papier, Collection privée, photo Lothaire Hucki

Pour les Fêtes d’Art, le Ruhl, fleuron des hôtels de luxe à la mode, sur la Promenade des Anglais, apparaît l’adresse toute indiquée. Splendeur architecturale signée Charles Dalmas, construit en 1913 à l’emplacement de l’Hôtel des Anglais et quasiment face au Palais de la Jetée-Promenade, il s’inscrit, entre Casino municipal et établissements du bord de mer, dans un luxueux périmètre dédié à la déambulation de la haute société. Exploité par Emmanuel Martinez, l’hôtel est l’adresse favorite des touristes mondains qui apprécient son style, ses salons, son immense salle à manger, ses bars et terrasses.

Les Fêtes d’Art sont conçues comme un art total, thème, architecture, décors, danse, musique, costumes, mise en scène et doivent aux multiples talents du couple Tissier autant qu’à leur personnalité d’avoir marqué l’histoire de la Promenade par leur démesure et leur beauté. Gisèle et Paul Tissier rapprochés par leurs passions communes pour l’art et la musique, se sont aussi unis dans la vie. Gisèle, née Grandpierre, est premier prix de harpe du Conservatoire National de Paris à quatorze ans, élève de Gabriel Fauré, Marcel Tournier, Alphonse Hasselmans ; son père finance un petit orchestre pour elle et ses soeurs, également musiciennes et c’est dans le salon de musique des Grandpierre, vers 1912, qu’elle rencontre son futur époux, architecte tout juste diplômé et aquarelliste prometteur.

En 1913, Paul Tissier associe Gisèleau troisième concert, salle Gaveau, du Violon d’Ingres, société musicale qu’il a fondée en 1909 à l’Ecole des Beaux-arts. Leur réputation est rapidement établie.

Dès la première Fête d‘Art, le 30 janvier 1924, les Tissier obtiennent un grand succès critique et mondain. Henri Matisse vient dîner en leur compagnie. Les fêtes se succèdent. La presse, Comoedia, L’Illustration, Fémina, L’Eclaireur de Nice, annonce ces événements très attendus et les réservations sont parfois si nombreuses que malgré les quelque huit cents places disponibles, la soirée doit être rapidement reprogrammée.

A chaque épisode, le temps d’une nuit, le hall du Ruhl est entièrement transformé par des décors fabuleux choisis sur des thèmes prisés des arts décoratifs : Orient (Fête russe ; Oasis), Asie (Fête des lanternes), Antiquité (Le banquet du proconsul) ou encore basés sur des fantaisies (Les Joujoux, Le couronnement de l’élégance). Les fêtes s’étendent à l’Hôtel Impérial. Rien n’est laissé au hasard, des programmes sont distribués, affiches, cartons d’invitation, menus, illustrés par Paul Tissier, ou par les célèbres affichistes Charles Cox et Jean Carlu. Les illusions lumineuses de Loïe Fuller, les danseurs et chanteurs des opéras de Tokyo ou de Saint-Pétersbourg, les montreurs d’ours, charmeuses de serpents, gymnastes et fauves, tous participent au spectacle. Le couple Tissier, toujours déguisé, se glisse parmi les acteurs et les musiciens et incite ardemment les clients à participer au spectacle. Des costumes réalisés par Gisèle se louent sur place.

De l’extérieur les commandes affluent : Chamonix, Biarritz, San Sebastián, Paris, Londres, Ostende, Evian…

Fête Romaine, le Banquet du Proconsul, Hotel Ruhl, Nice, 30 janvier 1924 les Tissier et les Donadei, Studio Mosesco, Nice

D’une soirée à l’autre Paul fait varier les projets, ses immenses décors modulables se déclinent au cours de quelque cent dix fêtes jusqu’à son décès brutal, en juillet 1926.

Gisèle poursuit les Fêtes quelques temps encore et acquiert aussi une renommée personnelle en créant des poupées de luxe.

A la fin des années 1920 elle ouvre une maison de couture sous le nom de Gisèle Paul-Tissier, tout en continuant à donner quelques concerts. En 1948, Gisèle décide de s’installer définitivement à Nice, emportant dans ses malles, les décors des fêtes, les costumes brillants, les plans, dessins et maquettes de Paul. Les robes et les précieux instruments de musique anciens prennent place tout autour d’elle, témoins d’une vie chargée de prestigieux souvenirs.

Le 14 juillet 1988 Gisèle Tissier Grandpierre, ou Gisèle Harpa, son nom de scène, s’éteint à Nice. Son instrument fétiche, sa harpe Erard, s’est tue... Elle a légué la remarquable collection d’instruments de musique anciens qu’elle avait constituée avec Paul, classée Monument Historique, à l’Institut de France. La collection vient d’être déposée au Palais Lascaris et c’est à cette occasion que le musée a choisi de mettre en lumière ces deux personnages fascinants et de raconter l’un des plus étonnants épisodes qu’ait connus la Promenade des Anglais des Années Folles : les Fêtes d’Art de Paul et Gisèle Tissier.

Photo de Une : La Fête Russe 1924, tenture de fond “ville russe”, 1924, peinture à la colle sur tarlatane,Collection privée, photo Lothaire Hucki

Présentation générale et programme complet en cliquant ici

#1 L’exposition à la Galerie des Ponchettes

#2 L’expo au Musée archéologique de Cimiez

#3 L’exposition au MAMAC

#4 L’exposition au Musée d’Art Naif

#5 L’exposition au Musée des Beaux Arts

#6 L’exposition au Musée Masséna

#7 L’exposition au Musée Matisse

#8 L’exposition au Musée Chagall

#9 L’exposition au Palais Lascaris

#10 L’exposition au TPI

#11 L’exposition à la Villa Arson

#12 L’exposition associée à la Galerie de la Marine

#13 L’exposition associée au MAMAC

#14 L’exposition au Musée National du Sport

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