Afanador est le nom d’un photographe colombien qui se passionne pour le flamenco. Ses photos ont été la source d’inspiration de Marcos Morau, brillant chorégraphe espagnol et tout particulièrement pour ce ballet en noir et blanc qui a fait l’ouverture, le 22 novembre 2025, du Festival de Danse de Cannes.
Sur le plateau du Grand Auditorium, 40 danseurs et musiciens du Ballet National d’Espagne, créé en 1978 par Antonio Gades. Marcos Morau lui donne un nouveau souffle en jouant avec les codes de l’Espagne.
Les danseurs s’échangent les genres – hommes en jupons, femmes aux cigares – avec des couronnes de bras et de mains en mouvements perpétuels dans ce spectacle époustouflant.
On admire la fusion irrésistible des langages de la photo et du flamenco qui bouleversent les sens dans cette chorégraphie contemporaine de Marcos Morau.
Les tableaux sont nourris de rêves et de fantasmes, ce qui donne une large latitude, sans avoir des limites imposées.
Pour les spectateurs, impossible de ne pas être époustouflés par la coordination des mouvements des danseurs. Tout est impeccable, aucun dérapage même minime.
Jeux d’ombres, jeux de jambes, jeux de mains, silhouettes immobiles ou en mouvements, des ensembles sont réglés à la perfection, restituant ainsi un univers fantasmé. Grâce aussi aux éclairages de Bernat Jansa qui met en valeur la chorégraphie de Marcos Morau pour ce spectacle ne cessant d’osciller entre surréalisme et flamenco traditionnel.
Caroline Boudet-Lefort
