Le cinéma est la seule école qu’il a eue, dit-il. D’autant que le 7ème art l’a fait voyager au gré de cinéastes du monde entier.
Une voix off (celle de Jean-Claude Gallotta ?) raconte le cheminement de sa relation au cinéma, mais surtout aux cinéastes qui l’alimentaient chacun avec une nourriture différente : d’Audiard il a appris l’insolence, de Nanni Moretti l’élégance, d’un autre l’exigence et d’un autre encore l’audace … Patrice Chéreau était le cinéaste de l’intensité. Et Robert Guédiguian et sa saga méridionale à Marseille. Il cite Fellini, Anne-Marie Mieville, Godard dont il évoque avec émotion la mort volontaire, Léos Carax, Raoul Ruiz et tant d’autres ! Tous ceux qui l’ont marqué et ont formé son école, son apprentissage davantage que ne le fut sa scolarité.
Audace insolente
D’abord assis sur des sièges, sont alignés au fond de la scène, neuf danseurs et danseuses, tous assortis en costumes et cravates noirs d’où tranchent leurs chemises blanches, tandis que la voix off rend son ardent hommage au cinéma.
Peu à peu les danseurs occupent, d’un flux constant de mouvements, l’ensemble de l’espace scénique. Ils sont superbement accordés et la danse semble fluide, malgré les gestes saccadés sur des rythmes qui le sont aussi.
Avec une audace insolente et une immense vitalité, ils expriment la libération des corps grâce au cinéma qu’évoque les paroles du chorégraphe dans son vibrant hommage, soulignant que le cinéma est l’art le plus accessible à tout public. Mais la danse a des ressorts que le cinéma ne soupçonne pas.
Et c’est la danse qui a fait vibrer ce spectacle pour le moins insolite. Il a énormément emballé le public d’Anthéa qui s’est montré unanimement enthousiaste avec des applaudissements à l’infini dans l’espace électrisé de mouvements ! Jean-Claude Gallotta n’a pas fini de nous surprendre !
Caroline Boudet-Lefort