| Retour

La fée Anne Sila

Dénichée par The Voice - finaliste de la saison 4 – Anne Sila a depuis enregistré le disque « Amazing Problem » qui représente une étape décisive dans son jeune parcours et qui la porte à diffuser sa musique au contact direct avec le public. Elle était l’invitée ce jeudi du Théâtre de Grasse où elle est venue se greffer presque au dernier moment dans la programmation du théâtre.

Déjà plébiscitée par le public, la jeune fée s’est donc présentée devant cinq cents personnes convaincues d’avance d’être sur le point de vivre un joli, moment, tous les fauteuils ayant été loués comme… par magie.

Jugé trop court par beaucoup, le concert d’Anne Sila -seulement accompagnée par son pianiste - a collé des frissons à tout le public dès les premières mesures.

Même timide, la jeune femme n’a rien à craindre tant la justesse de sa voix est irréprochable. Tout le long du concert elle s’est adressée avec gentillesse et simplicité au public qui lui a répondu volontiers !

Son nom déjà sonne comme une gamme qu’on descend, et s’il fallait risquer une comparaison, son timbre et sa technique vocale évoque ceux de Sinead O’Connor dont elle a également adopté la coiffure. Ce sont pour beaucoup des compositions personnelles, par exemple, celles qu’elle a écrites - et très bien écrites - pour la série policière Falco sur TF1, dans laquelle elle interprète également le personnage d’une chanteuse de cabaret nommée Claudia.
Elle écrit la musique de la série et interprète deux chansons dans un anglais qui fait d’elle un tout autre personnage, selon elle, un peu plus « énervé ».

Son répertoire est visiblement traversé par la pop, et ayant tiré des leçons d’un instructif passage à New York certaines chansons ont conservé des allures de comédie musicale.

Quand elle se lâche dans des improvisations jazz on se prend à espérer qu’elle nous livre un peu plus « cet aspect caché de son art ». Il lui arrive de se mettre au piano, et une fois seulement elle sort son violoncelle. Elle reprend « Une femme avec une femme », de Mecano, et une version pleine de nuances de « Je t’aimais » de Cabrel. Au tout dernier instant, dans une suspension de silence elle risque une interprétation a cappella impeccable de la chanson de Barbara « Dis quand reviendras tu »…
Dans le domaine de la chanson il est rare d’assister à des expériences si minimalistes qui mettent si dangereusement à nu un artiste, et qui présentent l’avantage d’en révéler toutes les qualités.
On a adoré entendre la fée à Grasse !

seulement accompagnée par son pianiste

Photo de Une : AC

Artiste(s)