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Fin de cet événement dans 3 semaines - Date du 1er octobre 2025 au 31 octobre 2025

« Un simple accident », de Jafar Panahi

Le film commence par un trajet en voiture : à l’avant un couple et à l’arrière une petite fille plutôt agitée : elle a envie de danser. Soudain la voiture subit un petit choc : un chien est écrasé « Un simple accident ! » dit le conducteur. Mais ensuite la voiture fait des ratés : il faut la réparer et dans l’échoppe où ils vont demander de l’aide, l’homme reconnaît son ancien bourreau ! Puis, il est pris de doute face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau.

Il contacte aussitôt d’autres victimes et s’ensuit une succession de rencontres et de retrouvailles, car un lien s’est créé entre eux suite à leur captivité et à leurs tortures d’alors.
La colère s’est ajoutée à la douleur toujours présente, et sont ainsi réunis une photographe, un couple le jour de leur mariage (la mariée toujours dans ses tulles blancs) et leurs proches, etc … Tous tassés dans un genre de camping –car, réunis dans cet espace réduit.
Celui qu’ils ont enfermé dans une malle, est-ce bien leur ancien tortionnaire, Eghbal, dit « la Guibole » du fait qu’il boîte et a une jambe de bois ? Tous rêvent de vengeance, car tous ont tellement souffert sous les tortures !

Le film n’est pas dénué d’absurdité : les personnages sont discordants, réunis dans cet espace réduit, ce qui donne des situations parfois comiques et réserve de multiples surprises. Elles ont peut-être influencé le Jury du Festival de Cannes qui lui a accordé la Palme d’Or au Festival de Cannes en mai dernier.

Le film reste toutefois dramatique, et, malgré la contrainte de cet espace minuscule, Jafar Panahi réussit un film politique palpitant : tout ce qu’il y est dit est inhabituel sur la vengeance.
Jafar Panahi a toujours réalisé des films dénonçant les contraintes subies dans l’Iran des mollahs. Comme ses précédents films, « Un simple accident » a été tourné clandestinement dans son pays, l’Iran, qu’il ne veut pas quitter.
Devant ce film insolite et passionnant, on ne peut que souhaiter que Jafar Panahi continue de réaliser des films, clandestinement ou pas.

Caroline Boudet-Lefort

Sortie en salles : 1 octobre 2025 | 1h 42min | Drame
Photo de Une © Les Films Pelleas

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