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Fin de cet événement Mars 2017 - Date du 15 février 2017 au 5 mars 2017

Lion, de Garth Davis

Dans le cadre des Rencontres Cinématographiques de Cannes qui ont eu lieu du 11 au 17 décembre 2016, Art Côte d’Azur a particulièrement suivi pour vous le "Panorama des Festivals", une sélection, effectuée par Pierre de Gardebosc, de huit longs métrages internationaux, en avant-première : nous vous invitons à découvrir ces œuvres qui ont été récompensées dans d’autres festivals en France et à l’étranger. Cette sélection est une belle opportunité de se confronter au « goût des autres » et nous sommes heureux de partager avec vous ces regards d’ailleurs qui étendent nos horizons. Après vous avoir présenté "The Birth of the Nation" et "Tempête de sable", "Anna", "Pawno", Citoyen d’honneur, "Hedi, un vent de liberté", nous vous proposons aujourd’hui de découvrir Lion, de Garth Davis, primé aux festivals du film d’Austin 2016, de Chicago 2016, de Denver 2016…

Copyright Mark Rogers

Ce film bouleversant est basé sur l’histoire vraie des retrouvailles d’un enfant Saroo, perdu quand il avait 5 ans au bord d’un train en Inde, et de sa famille 25 ans plus tard à l’aide de Google Earth.

Saroo vit avec sa mère qui élève seule ses trois enfants et qui travaille dans une mine de pierres. Saroo et son frère ainé Guddu sillonnent les voies ferrées autour de leur village et cherchent de quoi subsister. Un jour, Saroo accompagne son frère la nuit pour travailler dans un champ de foin mais, épuisé il choisit de l’attendre sur un banc. À son réveil, Guddu n’est toujours pas là. Persuadé que celui-ci se trouve dans un train, il monte à l’intérieur et se retrouve coincé pour 1500 km jusqu’à Calcutta.
Affolé, il crie à l’aide et implore le nom de son frère. À Calcutta, il s’aperçoit que personne ne comprend sa langue ou le nom de son village ; il essaie de survivre bien malgré lui dans cette immense ville et y fait même l’apprentissage de la vie. Ill se rend compte que les enfants abandonnés et perdus dans les grandes villes ne sont pas à l’abri des adultes malsains qui les attrapent avec force et violence pour les vendre comme esclaves ; Saroo se méfie de tout et essaie d’anticiper le danger.

Puis il rencontre un adolescent qui l’emmène au poste de police local. Malgré les efforts pour essayer de retrouver la trace de ses parents et de sa ville natale, il est déclaré perdu par les autorités.

Saroo est transféré à la Société indienne de parrainage et d’adoption (Indian Society for Sponsorship and Adoption) où il est adopté par une famille à Hobart en Tasmanie (Australie).

Il s’adapte rapidement et oublie même sa langue natale. Néanmoins, l’immense fossé culturel se fait lourdement ressentir.

Copyright Mark Rogers

C’est à la vue d’un « jalebi » (dessert typique indien) que les fantômes de son passé lui reviennent en mémoire.

Armé de quelques rares souvenirs et d’une inébranlable détermination, il commence à parcourir des photos satellites sur Google Earth, dans l’espoir de reconnaître son village.
Ses rêves le hantent et le font souffrir cruellement ; il passe toutes ses nuits sur Google Earth, délaissant l’amour de ses parents adoptifs et de sa petite amie qui souhaiterait l’aider ; il voit sa mère et son frère partout. Avec lui, nous parcourons les ruelles tortueuses de son village ; avec lui, nous courrons sur les paysages déserts ; avec lui, nous sentons sur nos épaules les feuilles mortes et le poids des pierres ; et avec lui, nous gardons aussi espoir même si son projet parait insensé.

Peut-on retrouver une simple famille dans un pays d’un milliard d’habitants ?

Deux acteurs m’ont marquée dans ce film : Sunny Pawar qui joue le rôle de Saroo enfant et Dev Patel, celui de Saroo Adulte. Sunny Pawar est un enfant magnifique, attachant, avec un regard doux et profond ; il interprète parfaitement son rôle ; nous le suivons et sommes avec lui jusqu’au bout.

Dev Patel nous avait déjà bouleversé dans « Slumdog le millionnaire » de Danny Boyle, même si ce film est beaucoup plus bollywoodien que réaliste. Avec ce film, nous sommes à nouveau frappés par son jeu remarquable.
L’Inde est fortement marquée par les inégalités entre les différentes régions indiennes et les différents groupes de population. Les plus touchés par les inégalités sociales et la pauvreté sont les enfants. Nous en sommes déstabilisés tout au long du film : nous pleurons de douleur ou de joie. Nous sommes marqués par la force de l’esprit humain et l’amour qui émane des personnages.

Dev Patel | Copyright Mark Rogers

Pour rendre cette histoire remarquable au plus proche de la vérité, le réalisateur, dont c’est le premier film, a passé beaucoup de temps en Inde pour s’imprégner de la véritable identité du pays.

Aujourd’hui en Inde, plusieurs milliers d’enfants disparaissent ou se perdent tous les jours ; très peu retrouvent leur véritable famille.

LION DE GARTH DAVIS
États-Unis, Australie, Grande-Bretagne
(Sortie prévue en France le 15 février 2017)

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