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CRITIQUE CINEMA : Le Gamin au Vélo - Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2011 - Par Robert Ceresola pour Art Côte d’Azur

Au revoir les enfants...

Après « le fils » en 2002, « l’enfant » en 2005, voici le « gamin au vélo », dernier opus des deux frères Dardenne les Dupont et Dupond du cinéma belge...

Grands chasseurs de prix cannois, Jean-Pierre et Luc Dardenne, valeur sûre du cinéma européen, deux fois Palme d’Or, nous content l’histoire de Cyril (Thomas Doret), bientôt 12 ans dont la seule obsession, outre son vélo, est de retrouver son papa (Jérémie Rénier), père indigne et cuistot improvisé qui l’a placé dans un foyer pour enfants.

Il rencontre par hasard Samantha (Cécile de France), coiffeuse méchée mais bienveillante qui accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. Le jeune garçon, tout à son obsession, mettra du temps à s’apercevoir de l’amour que Samantha lui porte. Avec cette enième histoire d’un enfant abandonné (un des thèmes centraux de nos préoccupations contemporaines), les frères Dardenne, à la maîtrise d’œuvre incontestable (style épuré, excellents cadrages, bonne direction d’acteurs) tentent une fois de plus de recycler leur thème de prédilection (l’enfance) avec cette fois ci moins de radicalité que précédemment.

Le recours à Cécile de France, actrice confirmée et grand public, n’empêche pas pour autant de douter de la réalité de cette histoire trop pleine de bons sentiments et dont les motivations du personnage de Samantha restent peu crédibles.

A défaut d’une Palme d’Or, les Dardenne ont malgré tout glané un Grand Prix du Jury ex aequo avec le magnifique « Il était une fois en Anatolie » du turc NB Ceylan, résultat somme toute excellent pour un film qui se laisse voir sans déplaisir mais sans grand enthousiasme.

Les frères Dardenne sont en réalité sauvés par la performance de Thomas Doret, très convancaint dans son rôle de petit garçon auquel il apporte une présence aigüe et persistante bien après la projection du film.

Et si Jean-Pierre et Luc Dardenne changeaient un peu de thème (au revoir les enfants) pour leur prochain long métrage, une fois ?

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