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CINEMA : Le Congrès - D’Ari Folman

Sortie en salles le 3 juillet 2013

Le Congrès est une adaptation très libre d’un roman, datant de 1971, de Stanislas Lem qui compte parmi les plus grands « philosophes » de la S. F. (comme Philip K. Dick). A l’époque, toute satire du totalitarisme russe et chinois avait sens. Mais Ari Folman – réalisateur du génial Valse avec Bachir - déplace le thème dans notre société d’aujourd’hui déformée par la consommation et le divertissement à tout va.
En résumé, une actrice sur le déclin accepte un dernier contrat très particulier qui l’engage à se laisser scanner par un studio qui pourra ainsi utiliser son image à sa guise. Vingt ans plus tard, alors que cette technique s’est développée, la star est l’invitée d’honneur d’un congrès organisé par le studio en question. Le film est coupé en deux parties : la première, incarnée, est émouvante, la deuxième en dessin d’animation déçoit.

Robin Wright dans Le Congrès
© ARP Sélection

L’actrice en question, c’est la merveilleuse Robin Wright qui joue donc son propre personnage face à Harvey Keitel, manipulateur directeur du studio « Miramount ». Il argumente en disant que, oubliés de tous, les comédiens deviennent des reliques inutiles et encombrantes, et il lui propose un pacte faustien : figer son image et ses expressions dans la mémoire d’un ordinateur pour garder son éternelle jeunesse au cinéma. Il n’y a que là qu’elle survivra puisqu’elle devra se tenir à l’écart pendant vingt ans, jusqu’à ce qu’elle soit convoquée en invitée d’honneur à un congrès de futurologie.
Des scènes bouleversantes ouvrent le film. On voit Robin Wright habiter un hangar d’avion pour que son fils, malade sans rémission, puisse jouer avec des cerfs-volants. Puis, l’actrice, les larmes aux yeux, se montre défaillante face à la peur de vieillir et de disparaître des écrans. On va donc la scanner tandis qu’elle se répand en sourires et en larmes jusqu’à ce qu’elle se dissolve corps et âme pour ne plus exister qu’au cinéma.

© ARP Sélection


Le récit fait un saut temporel de plusieurs années et, après le prologue très conséquent, le film devient dessin d’animation au style naïf de cartoons aux couleurs flashy. L’image réelle de Robin Wright se transforme et tout spectateur ne peut qu’applaudir au talent du dessin de l’actrice que l’on voit courir ou rouler en Ferrari. Bravo ! Cependant cette deuxième partie du film est fastidieuse. Le choix du dessin d’animation ne semble pas adapté au sujet qui, de plus, semble aujourd’hui dépassé et même un rien ringard. Tout devient confus jusqu’à la fin où Robin Wright, en mère toujours inquiète, retrouve son enfant. Mais le spectateur a été perdu en route dans ce film d’animation fantastique et futuriste qui, pourtant, est peut-être un cri de nostalgie pour ce cinéma « à l’ancienne » que nous aimons tant.

Pour accéder à la bande-annonce, cliquer ici : http://www.allocine.fr/video/player...

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