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La Côte d’Azur et le cinéma : une si belle histoire d’amour

Tous les gamins qui portaient des culottes courtes ou des nattes au milieu des années 60 se sont forcément identifiés à Sébastien et à sa chienne Belle, une énorme boule de poils blanche. Tiré du roman de Cécile Aubry, comptant treize épisodes de 26 minutes, le feuilleton fit les belles soirées de la télévision encore en noir et blanc.

À Belvédère, ceux qui ont connu cette époque n’ont pas oublié le tournage réalisé dans le village même. Avec les "vrais" habitants pour figurants, comme par exemple les scènes sur le marché au débouché de la rue du Navel. On y croisait le jeune Mehdi, fils de l’auteure et principal comédien ; Edmond Beauchamp (César) son grand-père à l’écran, et tous les personnages de cette histoire poignante.
La Gordolasque et les montagnes environnantes ont servi de décor à la série. Aujourd’hui encore, des gamins de l’époque reviennent sur les lieux pour tenter d’y retrouver des éléments, comme la cabane en pierres sèches du vieux César, qui existe encore, en contrebas du village. L’équipe de l’ORTF et les comédiens furent logés dans les hôtels des environs et dans le chalet du Grand Capelet qui fut construit par EDF pour ses techniciens.
Les suites - aujourd’hui on dirait les saisons 2 et 3 - Sébastien parmi les hommes et Sébastien et la Mary-Morgane ne furent pas tournées à Belvédère. Pas plus que les films pour le cinéma de Nicolas Vanier (2012) ou de Christian Duguay (2014).

La Main au Collet

Le soleil, la mer, la montagne, les villes et les villages pittoresques de la Côte d’Azur ont inspiré les cinéastes depuis... l’invention même du 7ème art.
Des "films", généralement drolatiques, furent tournés dans la région de Nice dès le début du XXème siècle. À une cadence quasi industrielle, avant d’être diffusés partout en France, dans les premières salles obscures ou dans les arrière-salles enfumées des cafés transformées en lieu de projection. Pathé et les Frères Lumière furent ainsi les premiers à s’installer pour tourner des "péplums" et des "vaudevilles" à la chaîne, profitant des décors naturels de la Riviera et de quelques grandes bâtisses entourées de jardins dans lesquels on voyait les comédiens costumés en d’Artagnan ou Hermès se balader entre deux prises...

Bien sûr, les studios de la Victorine...

Un des endroits mythiques du cinéma français, qui permit à Marcel Carné de mettre en scène Arletty, Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur dans Les Enfants du paradis, chef-d’œuvre absolu, pourtant réalisé dans la période crépusculaire de la guerre.
Roger Vadim - Et Dieu créa la femme - avant François Truffaut - La Nuit américaine - Jean Cocteau, Jacques Demy, Alfred Hitchcock - La Main au Collet, avec Cary Grant et Grace Kelly - et même plus récemment Woody Allen ont été inspirés par notre région qui continue à attirer les tournages. Ainsi que les comédiens, qui aiment revenir chez nous en villégiature, et que vous croiserez peut-être un jour à Cannes...

Photo de une (détail) Le charme absolu, avec Cary Grant et Grace Kelly, dans "La Main au Collet" d’Alfred Hitchcock. DR

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