Une femme peut en cacher une autre.
Dans un pays qui n’est pas le sien, en l’occurrence la Corée du Sud, une femme (Isabelle Huppert) qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, a rencontré, rencontre, et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite.
Tel est l’argument de ce film gigogne réalisé par le très subtil Hong Sangsoo,
cinéaste coréen, auteur notamment en 2004 de "La femme est l’avenir de l’homme" ou de "Ha Ha Ha" en 2010 déjà sélectionné à Cannes.
En trois épisodes successifs, Isabelle Huppert incarne respectivement Anne,
une cinéaste convoitée par un réalisateur coréen (!) tombé sous le charme mais étroitement surveillé par une épouse enceinte et très jalouse, puis une femme adultère dans l’attente de son amant coréen et enfin une épouse abandonnée qui tente d’oublier les affres de sa vie sentimentale en compagnie d’une vieille amie coréenne.
Le fil rouge entre ces historiettes en forme de contes est la rencontre répétée avec un maître nageur local avec qui va s’ébaucher une idylle qui restera néanmoins sans lendemain.
Un film sur la pointe des pieds qui fait penser à du ROHMER, moins bavard et plus minimaliste, mais dans lequel on ne s’ennuie pas un instant.
Le cinéma asiatique et particulièrement sud coréen (notamment avec le cinéaste Kim Ki Duk) nous rapporte une nouvelle fois la preuve que l’on peut faire avec trois fois rien et sur presque rien un film brillant, surprenant et séduisant, même s’il est incontestable qu’Isabelle Huppert transcende et illumine désormais tous les films dans lesquels elle joue.
Celui-ci ne fait pas exception.
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