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Cinéma : Deux films à voir et à revoir - Critique de films - Toute la région -

Parce que c’était la fête du cinéma, on a décidé de vous parler de deux coups de cœur : « Very Bad Trip » de Todd Phillips et « Whatever Works » de Woody Allen. Deux univers diamétralement opposés mais tout aussi drôles. De quoi oublier ses petits tracas en allant se réfugier dans la salle obscure d’un cinéma.

« The Hangover » de Todd Phillips

Traduit de anglais (en anglais !) « Very Bad Trip”. Pour l’Amérique, c’est l’histoire de quatre comparses qui boivent trop et oublient tout, jusqu’où est passé leur copain venu enterrer sa vie de garçon. Pour la France, c’est une très mauvaise expérience que vont vivre les quatre compères. Mauvais moment s’il en est pour les personnages du film, mais pas pour le spectateur. On rit, on se marre, on rigole et on en redemande. Alors oui certes, les blagues sont potaches, la vanne facile, l’humour pas toujours léger mais ça marche et on passe un « very good moment ». Des situations insolites, des personnages aussi touchants qu’amusants, un scenario loufoque voire hallucinant, c’est la pari tenu de son réalisateur Todd Phillips. Après son « Old School », il revient avec un film délirant qui captive de la première à la dernière seconde.

Un very bad trip...
DR

L’histoire ? Celle de Doug, venu enterrer sa vie de garçon comme il se doit avec ses trois meilleurs copains (dont le frère de sa belle) à Las Vegas, ville de tous les péchés s’il en est. Ce qui était parti pour être un week-end mémorable va s’avérer être plus facile à oublier qu’il n’y parait. Trois garçons d’honneur amochés, un futur époux envolé dans la nature, un bébé dans le placard, une chambre d’hôtel sans dessus-dessous, un tigre dans la salle de bain, un boxeur énervé… Et surtout une immense gueule de bois. Que s’est-il passé ? Comment remonter le cours de la soirée ?
De bribes d’informations à la télévision en tickets de carte bleue, les trois « rescapés » de cette nuit plus qu’agitée, vont croiser un mafieux efféminé, une strip-teaseuse mariée et amoureuse, un Mike Tyson en colère, un dealer douteux, soit une pléiade de personnages tous plus tordants les uns que les autres. A retenir : la prestation flegmatique de Bradley Cooper, Justin Bartha, Ed Helms, Heather Graham, avec une mention spéciale pour l’emblématique de Zach Galifianakis. Et comme le réalisateur a de la « cuite dans les idées » (il fallait la faire), « Very Bad Trip 2 » devrait se retrouver sur les toiles française d’ici à deux ans.

« Whatever Works » de Woody Allen

Woody retrouve son Manhattan chéri et ça lui va bien ! C’est peut-être même le meilleur cru de sa cave (on disait pareil de « Match Point » et « Vicky Christina Barcelona »), mais cette fois on en est convaincu ! Le maître du cinéma réussit une fois de plus un tour de génie, un film par an et quel film ! Ici Larry David campe un inquiet, à l’instar d’un Woody Allen himself ! Un sexagénaire névrosé, bourré de tics, de manies, un presque Nobel de physique… C’est ce même « presque » titre qui le rend associable, limite aigri, mesquin, un tantinet insupportable et pourtant on adore l’écouter parler et râler. Un savant fou en quelque sorte, plus fou que savant finalement. Un blasé que la vie n’épargne pas. Il a raté son mariage, son prix Nobel mais aussi son suicide, alors forcément quand une jeune blondinette pointe le bout de ses couettes, la carapace du misanthrope fond progressivement comme neige au soleil et les deux tourtereaux aux deux générations d’écart, finissent par roucouler de concert. Elle fuie sa famille, lui la réalité et l’ennui du quotidien et des gens. Ils vont même jusqu’à se marier et trouvent enfin un équilibre commun. Le film prend un tournant d’autant plus drôle lorsque la mère de Mélody (la nouvelle muse d’Allen, Evan Rachel Wood), débarque à New York, fraîchement séparée du père, elle décide de reprendre sa vie en main, elle, l’artiste trop longtemps bafouée sous ses airs de puritaine.

Whatever, it works...
DR

Woody Allen, le réalisateur à la parlote, signe une fois de plus, un film basé sur l’autodérision. Du grand Woody Allen, les discours sont cossus, l’humour cinglant, les situations loufoques et inattendues… Le talent du réalisateur c’est avant tout, ces grandes tirades qui lui sont propres, une verve qui n’a d’égal que le talent du maestro ! Ces acteurs ont tous plaisir à jouer devant sa caméra et ça se voit. Un bijou du 7e art qu’il sera bon d’ajouter à sa collection dès la sortie en DVD. Un seul petit bémol tout de même, le réalisateur reste derrière sa caméra : dommage, on aurait pu croire que ce premier rôle, il l’avait écrit pour lui !

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