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Fin de cet événement Juin 2015 - Date du 25 juin 2015 au 25 juin 2015

Soirée lettriste Jeudi 25 juin à Nice en préambule au Festival du Peu 2015

Le Festival du Peu propose, en amont de l’exposition du mois de juillet dédiée à la Lettre, un éclairage particulier sur le mouvement lettriste avec la projection de films au Cinéma Mercury et une conférence de Eric Mangion sur le lettrisme au Café de la Place, place Garibaldi à Nice.

Le mouvement lettriste, très connu dans les années 1950, est aujourd’hui méconnu. Quelles idées et notions défendaient les lettristes ? Doit-on d’ailleurs en parler au passé ?

Cette soirée, qui se déroulera autant que possible dans l’esprit lettriste — c’est-à-dire comme un chamboulement —, invite à découvrir les productions cinématographiques de deux personnalités éminentes de ce mouvement : son créateur Isidore Isou et l’un de ses chefs de file, Maurice Lemaître.

En fin de séance, non loin du cinéma Mercury, au Café de la Place, Eric Mangion propose une conférence sur la perception du Lettrisme de son origine jusqu’à aujourd’hui.
Nous ne sommes pas à St-Germain-des-Prés en 1945, alors que naissait ce mouvement artistique et intellectuel, mais leur esprit nous accompagne.

18h30 Cinéma lettriste

Cinéma Mercury, PLACE GARIBALDI, nice
• Around the World with Orson Welles, épisode.5, 1955 [extrait, 3min]
• Lettrisme, l’ultime avant-garde, interview de Bernard Girard, 2010, réal. Florence Matton [11min]
• Traité de bave et d’éternité, Isidore Isou, 1951, prod. Marc Guillaumin dit Marc’O [bande-annonce, 7 min]
• Un soir au cinéma, suivi de Pour faire un film, Maurice Lemaître, 1962-63 [40 min]

20h Conférence lettriste

Café de la Place, PLACE GARIBALDI, nice
Eric Mangion, directeur du Centre national d’art contemporain de la Villa Arson à Nice, propose une conférence sur le Lettrisme, sa naissance au sortir de la seconde guerre mondiale et sa réception durant les décennies suivantes.

Isidore Isou • Traité de bave et d’éternité

Isidore Isou est le créateur du Lettrisme. Poète, peintre, cinéaste, dramaturge, romancier et économiste, il rédige le Manifeste de la poésie lettriste dans les années 40, puis il énoncera les lois d’une méthode de création qui prendra plus tard le nom de La Créatique ou la Novatique (1942-1976), et à partir de laquelle il redéfinira et transformera à peu près tous les domaines de la culture, des sciences aux arts en passant par les techniques, la philosophie, la théologie et la vie. Il est un des premiers avec Maurice Lemaître à organiser ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui des « happening » dans les salles de cinéma, brisant alors une frontière de plus entre les arts plastiques et le cinéma.
Dans ce film expérimental, première oeuvre cinématographique du mouvement lettriste, Isidore Isou offre une forme cinématographique révolutionnaire : par grattage et blanchiment du film, à travers la déconstruction de l’histoire et par la disjonction entre les pistes sonores et visuelles (montage discrépant, sans relation signifiante entre l’image et le son), il vise à renouveler le septième art de la même manière qu’il
a tenté de révolutionner le monde littéraire. Ce film fait scandale à Cannes en 1951 et reçoit le Prix des Spectateurs d’Avant-Garde.

Maurice Lemaître • Un soir au cinéma suivi de Pour faire un film

Maurice Lemaître est un des chefs de file du mouvement lettriste. Peintre, romancier, poète, photographe, philosophe, Maurice Lemaître est aussi un des pionniers du cinéma expérimental mondial en tant que créateur du Syncinéma et l’un des fondateurs de l’Ecole lettriste de l’écran. Son premier film, Le film est déjà commencé ? (1951), constitue une oeuvre majeure du cinéma lettriste tout comme il a largement
influencé la Nouvelle Vague et inspiré l’avant garde cinématographique y compris l’underground américain et européen. L’idée centrale de la première partie de l’oeuvre, Un soir au cinéma, est de faire imaginer au spectateur qu’il est sorti ce soir-là dans la rue, entré dans le cinéma où est projeté le film et qu’il fait maintenant la rencontre d’une inconnue, assise à côté de lui dans la salle. Maurice Lemaître lui-même raconte
« l’histoire », à la manière d’un monologue intérieur. L’image, pendant la plus grande partie du film, est une illustration autonome, mais qui peut avoir avec le son des rapports indirects, allusifs. Cette image est de plus ciselée de multiples dessins, surimpressions, etc., qui la rendent d’une richesse et d’une densité rares. Pour faire un film, la seconde partie de la séance, est une « invitation à faire un film », ce que l’auteur appelle une oeuvre super temporelle, parce qu’elle dépasse sans cesse
le temps, en intégrant continuellement celui-ci dans un cadre filmique ouvert, d’appel à la création du public lui-même.

Tout le programme du Festival en cliquant ici

Jeudi 25 juin / HORS LES MURS
place Garibaldi, Nice
Entrée libre
Festival du Peu | Mairie de Bonson
www.festivaldupeu.org

Artiste(s)