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Pierre Soulages à Rodez

Pierre Soulages est un artiste exceptionnel par sa longévité, il aura cent ans en décembre, et par la reconnaissance qu’il a de son vivant, il est un des rares artistes à avoir initié son propre musée dont il a suivi la conception. Il en a choisi les architectes et même le chef du restaurant attenant au musée.

Les paysages et les vieilles pierres de ses Causses natales, les statues menhirs de Rodez qu’enfant il a découvertes, l’abbatiale de Conques qui l’a ébloui, ont façonné son regard.

C’est à Conques qu’il sent confusément que c’est l’art qui l’intéresse, qu’il veut être artiste.

Vue du Musée Soulages (DR A.A)

Dans ses premiers émois artistiques aussi, les peintures rupestres des grottes de Pech-Merle, de Font de Gaume. A 18 ans, il part pour Paris où il découvre le Louvre et les peintures de Picasso et Cézanne, mais l’enseignement de l’Ecole des Beaux Arts ne lui convient pas et il revient à Rodez pour se consacrer à la peinture.

Après guerre, en 1946, le brou de noix devient son matériau de prédilection. Il peint de grandes toiles abstraites très gestuelles avant de tenter à l’instar de son ami Atlan quelques toiles lyriques en couleurs.
A partir de 1948, il commence à être reconnu, participe à des expositions de groupe avant d’avoir sa première expo personnelle à la galerie Conti de Paris. Il travaille avec un graveur et expérimente de nouvelles techniques.
Dès l’âge de 30 ans, ses toiles sont achetées par les musées et sa reconnaissance internationale ne cessera de croître. Il expose aux USA avec Hartung, Scheider, Debré, Alechinsky, Matta, etc.

Un soir, de retour à son atelier, il découvre les lumières et couleurs que le noir reflète, qu’il appellera outre-noir.

Chaque toile est une nouvelle expérience : il trace, gratte, entaille, créant des sillons et des reliefs que le noir sublime. Ce qui intéresse particulièrement Soulages, ce n’est pas le noir en tant que couleur, mais la lumière qu’il révèle et organise, créant un nouvel espace entre le tableau et le regardeur, un espace changeant quand il se déplace : d’un noir profond et mat à des brillances qui renvoient des lumières et des couleurs différentes.

Après guerre, en 1946, le brou de noix devient son matériau de prédilection (DR A.A)

A partir de 1948, il commence à être reconnu, participe à des expositions de groupe avant d’avoir sa première expo personnelle à la galerie Conti de Paris. Il travaille avec un graveur et expérimente de nouvelles techniques.

Dès l’âge de 30 ans, ses toiles sont achetées par les musées et sa reconnaissance internationale ne cessera de croître. Il expose aux USA avec Hartung, Scheider, Debré, Alechinsky, Matta, etc.

Un soir, de retour à son atelier, il découvre les lumières et couleurs que le noir reflète, qu’il appellera outre-noir. Chaque toile est une nouvelle expérience : il trace, gratte, entaille, créant des sillons et des reliefs que le noir sublime. Ce qui intéresse particulièrement Soulages, ce n’est pas le noir en tant que couleur, mais la lumière qu’il révèle et organise, créant un nouvel espace entre le tableau et le regardeur, un espace changeant quand il se déplace : d’un noir profond et mat à des brillances qui renvoient des lumières et des couleurs différentes.

En 1986, Jack Lang lui commande de réaliser cent-quatre nouveaux vitraux pour l’église Sainte-Foy de Conques, chef d’œuvre de l’art roman, au lieu même qui l’avait décidé de devenir peintre. Il élabore avec des ingénieurs un verre particuliers fait de petites billes qui réfractent la lumière différemment. Ainsi, selon la clarté extérieure, la couleur varie, prenant des teintes rosées ou bleutées.

À découvrir en ce moment au Musée l’expo "YVES KLEIN,
DES CRIS BLEUS…" (DR A.A)

Pour ses 90 ans, le Centre Pompidou lui consacre une très importante rétrospective avec 2000 mètres carrés d’exposition, qui va attirer un très nombreux public conquis à son art singulier.

En 2014, un musée lui est consacré dans sa ville natale. De conception originale en acier corten, un acier rouge corrodé, avec de grandes salles très hautes de plafond, la plus belle et plus grande donnant sur le paysage alentours. Prévu pour cent mille visiteurs par an, le musée en accueille huit fois plus.

Pour ses cent ans, en décembre 2019, le Louvre lui consacrera une importante rétrospective dans le salon carré de la salle Denon.

Le musée de Rodez comprend aussi une belle salle de 500 mètres carrés réservée aux expositions d’artistes modernes et contemporains. Dans cette salle, au contraire de la sobriété et du sérieux de Soulages, l’œuvre de Yves Klein présentée cet été est colorée, foisonnante, chantante. Un grand sol de pigments bleus, les éponges, les monochromes, les anthropométries, les inventions… Un travail du Sud, ensoleillé. qui contraste fortement avec Soulages.

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