2010 Champ libre, Cap d’Ail et L’arboretum de Roure
Le thème de 2010 est à nouveau une interrogation sur la liberté…. Champ libre.
"CHAMP LIBRE" semble être une invitation à faire ce qu’on veut, mais cette locution est à la fois simple et complexe pour ne pas dire paradoxale."Libre", ne signifie pas avoir entièrement "carte blanche", faire n’importe quoi… puisqu’il y a une première contrainte : le cadre du thème.
La deuxième contrainte, c’est le champ… d’action de no-made dans le jardin de Cap d’Ail, ou l’espace de l’arboretum de Roure qui est à priori délimité, circonscrit, connu...et non pas sauvage et illimité, même s’il est ouvert.
Que nous inspire "Champ libre" ? Comment concilier, donner sens artistique, et surtout donner forme, créer des "choses",des formes concrètes, suggestives, matérielles pour exprimer ce que nous suggère l’association de ces deux mots, champ et libre, subtilement antagonistes et pourtant liés.
"Champ libre" est une invitation à créer sur la délivrance, l’évasion, la révolte.
"Champ libre" suggère l’élan, la fantaisie, la spontanéité, la désinvolture.
"Champ libre" ouvre sur l’infini, l’imaginaire etc…
"Champ libre" c’est aussi créer des œuvres qui s’opposent… à la contrainte, à l’enfermement, aux limites, aux murs, aux normes, aux consignes, quelles qu’elles soient…
Interroger la thématique de "Champ libre", dans la continuité de "Si le printemps revenait" dans le parc de Valrose, et des expos Jardin, Dehors,Toucher, sans oublier Hors champ à Cannes, c’est cohérent et c’est inhérent à l’esprit et au champ d’action de no-made. Il est toujours question de Territoire et de limites à franchir.
Et puisque en latin, laborare, labourer… c’est travailler, il ne nous reste plus qu’à travailler, labourer le "champ libre".
La liberté ne peut elle se concevoir que dans un champ ?
Un champ (du latin campus) est un espace défini et ouvert, parcelle de terre cultivée ou terrain réservé à une activité spécifique.
Libre : signifie qu’il n’y a pas d’entrave, de limite.
Avoir le champ libre, avoir la liberté de faire une chose.
Comment concilier, donner sens artistique à l’association de deux mots subtilement antagonistes et pourtant liés, champ et libre, dans une création originale ?
no-made continue à se confronter à ses propres limites, « non-fait » va devoir se faire, produire, double difficulté, produire dans un lieu dédié à la production : le champ. Il va falloir travailler, laborare, labourer.
Quelques dates
à Cap d’Ail, le vernissage aura lieu le samedi 4 septembre 2010 à partir de 17h30.
A l’Arboretum de Roure le vernissage se fera le dimanche 10 octobre 2010 à partir de 10h.
Quelques artistes no made 2010
Maria Amos, Lorenzo Biagi, Étienne Borgo, Gilbert Casula, Véronique Champollion, Cathie Cotto, Louis Dollé, Doo Hwa, Sally Ducrow
Falsetti, Christian Fulcheri, Denis Gibelin, Gérard Haton Gauthier, Jean-Pierre Joly, Michèle Kleijnen, Héléna Krajewicz et Robert Rowlands, Laurent Lassource, Lee Sungkuen, Marie-France Lesné, Maryline M’Gaïdes, Roland Moreau, Olivier Roche, Jacques Saquet, Franz Stähler, Paul Stapleton, Sophie Taam, Anne Sophie Viallon
Début du projet 2010 : Si le printemps revenait, Valrose
OVV du 08/02/10 sur Nice Azur TV
envoyé par niceazurtv. - Films courts et animations.
Lieux : le parc Valrose de l’UFR sciences de Nice.
Date : du samedi 16 janvier 2010 au lundi 21 mars 2010
Le printemps : du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison commençant autrefois l’année
L’Esprit du projet : Investir Le Parc Valrose en hiver devient pour no-made le lieu où le lien se fait entre arts et sciences au travers de la thématique « si le printemps revenait ».
Le choix du thème s’est fait spontanément en parcourant le Parc. C’était l’hiver.
L’intention est de révéler ou de créer les signes d’un printemps réel ou symbolique à venir, et cela pendant les mois d’hiver ; ou de retrouver les traces des printemps enfouis. Les plus beaux printemps ne sont-ils pas ceux que l’on s’invente ?
Esprit et sensibilité scientifiques ou artistiques vont cohabiter le temps de cette saison dans le même lieu, le Parc Valrose. Tout autour dans les bâtiments de la faculté : savoir, culture, recherches, études…Etc. Les artistes investiront l’espace, le Parc, en écho ou en opposition à cette réalité, à son histoire. Le thème ouvre la voie au doute et à l’interrogation qui dans des domaines différents, sont communs à la démarche des chercheurs et des artistes.
Agir sur le temps réel ou fictif, créer un printemps, s’émerveiller, ou se révolter. Le lieu se prête à toutes les divagations, à toutes les utopies sur le devenir du monde. C’est un microcosme.
« Si », est la clef de tous les possibles, de l’imaginaire, de l’enchantement. Il introduit le doute, la supposition. Il dérange. Il remet en cause nos certitudes. Il induit le pire : et si le printemps ne revenait pas. L’optimisme : s’il revenait malgré tout. Le merveilleux : s’il revenait différent. Si les changements de saison n’étaient pas ceux que nous attendons, connaissons, ou redoutons ?
Cet espace de création est une chance à saisir pour les 10 ans de no-made. C’est un lieu chargé d’histoire, de culture, de sciences au milieu d’une flore exceptionnelle, et fréquenté par des milliers d’étudiants, de chercheurs et un public diversifié.
Les magnifiques photos de no made à Valrose
no made en remontant le temps !
Toujours soutenu par des artistes de renom, intéressés par sa démarche, no-made a instauré un dialogue avec des artistes amis et bienveillants :
Ben, prompt à encourager les mouvements en rupture, signe le mouvement no-made en 2003 ; en 2004 Ernest Pignon Ernest, intéressé par les travaux intégrés à la nature à Roure, établit un lien avec ses recherches intégrées au végétal en Australie ;
Jean-Michel Folon, séduit par le lyrisme poétique apporté à l’arboretum, offre sa collaboration en 2005 ;
en 2006 Valerio Adami, dont Derrida a analysé la démarche déconstructiviste, est fortement intéressé par les travaux sur la voie déferrée ;
en 2007 l’authenticité et la sincérité des approches séduisent Ousmane Sow ;
Nicolas Lavarenne, compagnon de route de nombreux artistes du groupe se joint à eux pour signer no-made 2008 et présenter une de ses œuvres.
La fondation Pietro Rossini de Milan participe activement en confiant des œuvres majeures d’artistes internationaux, notamment celles de Dennis Oppenheim en 2004, d’Erik Dietman en 2005 et en 2006 l’architecte américain James Wines, fondateur de la green architecture.
Les lieux qui accueillent no made
Arboretum de Roure,
En lisière du Parc National du Mercantour, le premier et le seul Arboretum d’Altitude Européen musée vivant de l’Arbre qui constitue un patrimoine arborescent essentiel à diverses disciplines et à la préservation de l’environnement. Recherche botanique et recherche plastique s’entremêlent.
Voie ferrée de Cap-d’Ail, qui longe la Méditerranée, construite dans la douleur de l’immigration, maintenant mise à l’écart, bientôt réaffectée.
Villa Roc fleuri à Cap d’Ail, lieu typique de la Côte d’Azur en bord de mer.
Clans, village perché à 700 m d’altitude dans la vallée de la Tinée
Palais des sports de Cannes, témoin de prodiges sportifs, lieu voué à la destruction.
Quartier Mimont Cannes « Images et mémoire d’un quartier »
Monaco, immeuble de La Colle « Secret ».
Historique
2001, « Eurototem », Cap-d’Ail Occupation du jardin par 15 artistes
2002, « Verbes », Cap-d’Ail
Prolongement vers le texte, le chant lyrique, des lectures, no-made déborde vers la mer et s’y répand.
2003, « Débordement », Cap-d’Ail, Clans et Roure
Installations d’œuvres in situ dans l’Arboretum de Roure pour la première fois. Chacun de ces lieux est traversé de chemins, l’idée est de les relier, de renouer un lien entre le Haut Pays et le bord de mer, de créer une route, du sens à partir de ces points d’ancrage.
A partir de 2003, no-made adopte l’Arboretum de Roure comme lieu permanent.
2004, « Détournement : la voie déferrée comme matériau », Cap-d’Ail, Clans et Roure
Le déferrement vécu comme déconstruction à travers la récupération, la réutilisation des matériaux découverts sur la voie. Réinvention de l’histoire de la voie en référence à Derrida. La voie s’impose comme un matériau de création que les artistes s’approprient et comme une oeuvre détournée, le rapprochement avec Marcel Duchamp se précise.
2005, « no-made signe la voie déferrée », Cap-d’Ail, Clans et Roure
no-made comme une œuvre, no-made s’inscrit dans la dure histoire de la voie ferrée. Avant la nouvelle affectation de la voie dans un avenir proche, no-made poursuit ses investigations et l’utilise comme matériau à travers son histoire, un temps à la mesure des hommes, les œuvres s’inscrivent dans ce temps et disparaissent.
2006, « Jardin ? », Cap-d’Ail et Roure
À chacun son jardin : concret ? conceptuel ? symbolique ? secret ? Les sculptures et les installations sont autant d’invitations, d’incitations à regarder autrement, à transgresser ou à s’inscrire dans la réalité complexe du jardin.
2007, « Dehors », MJC Picaud Cannes, Cap-d’Ail et Roure
Sur invitation de la MJC Picaud, no-made propose « Hors-champ », rencontre d’influences autour des arts plastiques et du cinéma, à Cannes pendant le 60e festival du film. Comment les artistes no-made se situent-ils : Dedans ? Dehors ? Ils vont décliner la polysémie de dehors/dedans, les formes de l’exclusion, représenter l’Autre et ses limites, sa peau, ses cloisonnements.
2008, « Qu’est-ce ? », MJC Picaud Cannes
Pour la première fois, le groupe d’artistes no-made s’est confronté au milieu urbain : le quartier Mimont-République, à Cannes :
L’une des difficultés de ce milieu est la lisibilité des œuvres confrontées, mêlées, à la circulation, au mobilier urbain, à la signalétique, aux affiches et images diverses, aux activités quotidiennes… Il nous fallait un support visible et symbolique. Pour cela et en accord avec l’histoire du quartier qui a connu de nombreux mouvements de population nous proposons un parcours qui débute à la gare et qui est jalonné de caisses de déménagement de 8 m3, caisses associées aux souvenirs du départ, de l’installation, du provisoire, du nomadisme qui plantées là pour un laps de temps sur la place publique ont balisé le quartier détournées, utilisées, modifiées par les artistes no-made pour leur donner une autre destination : artistique, poétique, provocatrice.
2008, « Toucher », Cap-d’Ail et Roure
Que peut-on toucher ? Qui peut-on toucher ? Comment s’y prendre ? Faut-il toucher pour voir ? Qu’est-ce qui nous touche ?
Marcel Duchamp au bas de l’une de ses œuvres représentant un sein féminin propose en légende « prière de toucher ». Il invite ainsi le spectateur à transgresser le tabou qui sanctionne les comportements dans les musées où l’on est prié de « ne pas toucher ». L’interdit du toucher, réservé à la sphère intime, révèle une dévalorisation croissante de la tactilité dans l’appréhension du monde : « manger avec ses doigts, se gratter, tâter la marchandise » sont des gestes qui connotent rusticité, comportement enfantin ou vulgarité.
Ainsi le processus de civilisation invite à prendre de la distance par rapport aux objets et aux sujets qui nous entourent.
« Toucher », pour un artiste-plasticien, ça va de soi, c’est inhérent à sa démarche, à sa technique. Il se coltine à la matière, il l’utilise, il la prend en main, la palpe, la transforme, parfois la détruit, et ressent, en travaillant, toute la palette des sensations, du plaisir à la souffrance. L’œuvre façonnée interpelle, donne une émotion, touche l’artiste avant de toucher « l’autre », celui qui regarde, et qui ne résiste pas toujours à l’envie de toucher.
Où se situe la frontière entre le touchable et l’intouchable ?
2009, « Secret », Monaco, Cap-d’Ail et Roure
À Monaco les 17 et 18 janvier 2009, en secret, un appartement du 6ème étage de l’immeuble sis rue de la Colle a été investi par les artistes no-made.
Pourquoi, aujourd’hui, lever le secret ?
L’immeuble va être démoli ; dans les gravats vont apparaître des signes de cette intervention éphémère. Ces traces vont se mêler à la mémoire des habitants, aux secrets des familles de cet immeuble, elles en seront l’expression à la fois vivante et intime.