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Le Louvre-Lens : dix ans déjà !

Il a redonné une fierté au Pas-de-Calais et à la région en mettant en valeur un site minier abandonné et en présentant des œuvres majeures.

Une destination originale pour un week-end prolongé ou pour une semaine cet été ? Pourquoi pas mettre le cap sur... le Pas-de-Calais, plus précisément sur le musée du Louvre-Lens, qui fête cette année ses dix ans d’existence. L’ancien bassin minier, inscrit au patrimoine de l’Unesco, vaut vraiment le coup d’œil.

Venu du Louvre-Paris, le "scribe accroupi" ouvre l’espace muséal. DR

C’est sur une parcelle paysagée de vingt hectares, à la place de la fosse 9 fermée en 1980, qu’a été construit ce bâtiment tout de verre habillé. Une gageure, à l’époque, que de transformer la mine des gueules noires en lieu de culture, qui plus est en y associant le nom prestigieux du Louvre. Un pari réussi, à en juger par la fréquentation (4,5 millions de visiteurs depuis l’ouverture) ce qui le place dans le "top 3" des musées de France. Et par la "valeur" des expositions et des pièces présentées.

La galerie du temps

Au cœur de son projet, Lens présente dans sa Galerie du temps de 85 mètres de long plus de deux cents chefs-d’œuvre tirés du Louvre-Paris. Ils entraînent le visiteur dans un tourbillon temporel partant de l’invention de l’écriture (- 4000 avec JC) jusqu’à la révolution industrielle au 19ème siècle, en croisant les disciplines "pour un dialogue nouveau entre les époques, les techniques et les civilisation". Des objets africains, océaniens et américains ont été extraits des collections du musée du quai Branly - Jacques Chirac. Ils sont présentés dans une lumière semi naturelle en gris-bleu sans que rien ne soit accroché aux murs, pour pouvoir tourner autour d’eux.
Alors que le "pavillon de verre" a reçu pendant six mois une exposition du plasticien azuréen Bernar Venet, présentant une centaine de poutres d’acier corten monumentales et graphiques pour évoquer la gravité universelle, le musée a mis sur pied deux nouvelles expositions pour souffler sa dixième bougie.
La première est consacrée au photographe Robert Doisneau qui a immortalisé sur la pellicule le travail et l’engagement social des mineurs dont il avait su gagner la confiance : des clichés qui appartiennent maintenant au patrimoine commun comme à celui de cette région.
La seconde s’intéresse à Rome, la ville et l’empire, sur cette période d’un demi millénaire qui allait imprégner tout le bassin méditerranéen et au-delà. Quatre cents œuvres assez hétérogènes qui reflètent la complexité d’une civilisation

Un peu de tourisme

Il ne faudrait pas passer à côté des charmes de la région Pas-de-Calais.
Ses petits villages de maisons en brique, ses beffrois (Arras, Calais, Boulogne...), sa cinquantaine de sentiers pédestres, sa Côte d’Opale où la baignade est certes frisquette en été mais le bol d’air garanti.
Les férus d’histoire retrouveront les lieux et les monuments liés à la première guerre mondiale puisque ce secteur s’est retrouvé en première ligne pendant tout le conflit.
Ceux qui aiment la nature pourront pédaler sur 120 kilomètres de routes cyclables aménagées (ici, il n’y a pas de grande pente façon col de la Bonette...) ou canoter à la découverte de la vie sauvage le long de la Canche et la Scarpe, ou sur 700 kilomètres de canaux.
Et le soir, passage obligé à la baraque à frites, puis dégustation d’une petite mousse artisanale avec les gens du coin qui n’ont pas usurpé leur réputation de gentillesse et d’accueil.
Avec tout cela, le manque de soleil (assez probable) est bien vite oublié. Le Louvre- Lens est une porte d’entrée et une étape incontournable !

Photo de Une : Déambulation dans la galerie du temps, qui mélange les genres (peinture, sculpture...), les époques et les origines culturelles et géographiques. DR JP DALBERA

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