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CHAPITRE 46 (part IV) : Des nouvelles de MADI

Suite de la chronique de France Delville, cette semaine dédiée à MADI...

Pour quelques artistes (manque de place inévitable) de « MADI. OLTRE LO SPAZIO », à la Galleria Monteleone, Palermo, en association avec la GALLERIA MAReLIA de Bergamo (directrice Paola Silvia Ubali), et la GALERIE ALLER SIMPLE de Champlan, Paris, France (directrice Catherine Topall), voici quelques brèves vignettes biographiques prises dans le catalogue de l’exposition « Conscience polygonale, De carMelo ArDen QuIn à MADI contemporain » au CIAC de Carros en 2011.

Une vue de l’exposition Monteleone
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Joël Froment, qui théorisa Madi devant l’auditoire du vernissage « MADI. OLTRE LO SPAZIO ».

Vernissage Monteleone, Joël Froment commentant la « démarche madi »
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Né en 1938 à Versailles, vit et travaille à Paris. Beaux-Arts de Paris, Prix de Rome en 1968. Dès 1972 expose à Rome, Paris, New-York, Albuquerque. Rallie MADI en 1984 avec la série « Madi maintenant/Madi adesso » organisée par la Galerie Alexandre de la Salle. En 2008, participe à l’exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.

Oeuvre de Joël Froment dans l’exposition « Conscience polygonale » au CIAC de Carros (2011), à droite de Catherine Topall
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Une très belle phrase de lui : « Se dissoudre dans l’anonymat d’un métier lisse comme l’objet » (JF)

Reale Franco FRANGI, né en 1933 à Milan, vit et travaille à Milan. Dans son cursus : Académie de Brera, enseigne l’art et l’architecture. En 1969, premières œuvres construites et invention d’une « cellule habitable ».

Les exposants (dont Frangi, Cortese et Zangara) en compagnie des organisateurs (dont Paola Silvia Ubali, directrice de la Galleria MAReLIA de Bergame
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Dès 1979, fonde et dirige des revues. Impliqué dans Madi depuis 1990 et présent à la galerie Alexandre de la Salle dans beaucoup d’expositions à partir de 1992. Chez Akié Arichi : « Cinq artistes de Madi International », avec Charasse, Kimura, Mascia, Zangara. Et au Centre Orion. En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris. Le grand critique italien Giorgio di Genova écrit, dans « Arte Madi Italien » en 2002 : « Frangi, artiste madi particulièrement actif qui s’est fait connaître en 1963 en prenant la tête de la revue Artestudio, expérience qui préluda à sa recherche sur les matières plastiques pour espaces-environnements… »

Franco CORTESE, né en 1949 à Giovinazzo (Italie), vit et travaille à Terlizzi. Diplômé des Beaux-Arts de Bari, peintre, sculpteur, designer. Commence à exposer en 1972 et devient membre de Madi International en 2004. Madi lui confirme son goût pour la liberté et l’essentiel. Ce qui produit aujourd’hui des plis de l’espace-temps. En 2008, exposition « Mouvement MADI international. Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris. Le critique d’art Giorgio Segato écrit, sous le titre « La matière déployée » : « Dans ses sculptures les plus récentes Franco Cortese développe la thématique MADI de la liberté de marche, de distribution, de construction, tout cela entendu comme action de contraction et déploiement de la matière dans l’espace, comme « origami » dans un espace matérialisé qui correspond à la perception de plis intérieurs et psychologiques. La matière déployée est la modulation d’ombres englouties dans les labyrinthes de l’âme et projetées dans le mouvement d’un champ matiériste qui se plisse et se détend, ou bien c’est l’irradiation de valeurs énergétiques qui activent des parcours multiples de la matière dans l’espace et dans le temps, et qui combinent savamment, avec grande mesure formelle et finement élégante, la pierre de Trani, le fer, les fils, les cartons, le bois et autres matériaux. L’adhésion à la poétique MADI a pour Cortese le sens d’une continuation naturelle de ses propositions plastiques vues au commencement comme amulettes pour l’espace (simples et suggestives structures harmoniques en suspension spatio temporelle) et à la fin comme le développement de formes aux coupures nettes et aux mouvements curvilignes et sensuels comme de libres germinations et nouvelles définitions de croissance, d’occupation emblématique et d’un élan vital dans l’espace et pour l’espace.(…) Son œuvre entière est vécue comme exploration des plis de l’espace et du temps. Il a sélectionné des éléments authentiquement MADI (avant même une connaissance de MADI) et il a laissé la couleur, pour la reprendre, peut être, dans des bois nouveaux…(…) Sa volonté est « polysens », multilatérale, ouverte, expansive, disponible aux mouvements, écarts, sons… »

Piergiorgio ZANGARA est né en 1943 à Palerme, vit et travaille à Cologno Monzese (Italie). Son premier maître fut son père, peintre et restaurateur. Ecole publique des arts de Palerme. Enseigne le dessin et l’Histoire de l’art à Milan. A partir de 62, nombreuses expositions. Rencontre déterminante de MADi à la galerie Arte-Struktura en 1996. En 1999 adhère au Groupe International MADi en Italie.
Dans « Arte Madi Italien » (2002), Giorgio di Genova écrit : « … extrême complexité de l’agglomération séquentielle des cubes et des demi-cercles superposés de Zangara… »

Gaël BOURMAUD (France), né en 1975 à l’Isle-Adam, vit et travaille entre Paris et Buenos Aires. Arts Plastiques à l’Université Paris VIII, Beaux-Arts de Grenade. Expositions personnelles et de groupe dans Madi International (La Plata) à partir de 2003. En 2007 Galerie Orion. En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
Patrick-Gilles Persin, critique d’art et historien, écrit : « Emule indéfectible du carré, le peintre Gaël Bourmaud s’attache aux notions fondamentales du plein et du vide. Ainsi, pour tous, les données sont-elles claires et précises, tout autant que rigoureuses pour lui ».
Il écrit encore : « Gaël Bourmaud, qui n’a pas trente ans, a suivi un singulier parcours dû, peut-être, au hasard de sa proximité d’Auvers-sur-Oise (Van Gogh !) qui le conduit aux Pays-Bas, où il découvre De Stijl. Plus tard, à Grenade, il étudie l’art mozarabe. Ceci s’accorde de sa fascination, dès l’adolescence, pour le carré. Ainsi suit-il naturellement un parcours artistique exceptionnel. Depuis une bonne dizaine d’années, il travaille sur le plein et le vide, envisagés sans sortir de l’aplat des carrés qu’il trace, créant des espaces en mouvance, très fort, strictement, sans bavardages. De savants calculs succèdent aux croquis préparatoires. De subtiles élaborations envahissent l’esprit, supportées par le plaisir de ce jeu. Le carré initial se décale, se divise, se déforme, se casse, éclate au fil des déclinaisons intuitives et puissantes. Puis, des effets d’optique posent la forme mère sur l’illusion des fonds peints et, plus tard, sur une croix née de l’éclatement du carré. La forme pure alors choit, sort du cadre par le cadre… »

Mitsuko MORI est née à Ashikaga (Japon), elle vit et travaille à Paris. En 1968, elle est diplômée de l’Université (Beaux-Arts et musique) de Tokyo. En 1970-72, boursière du gouvernement français, Ecole d’Art et Architecture de Marseille-Luminy. 1994 « Madi en perspective » Galerie Claude Dorval, Paris. En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
« J’ai rencontré Madi en 1994 lorsque j’ai été invitée à exposer à la galerie Dorval à Paris. Depuis longtemps je travaillais avec la forme polygonale sans connaître le Mouvement Madi. Puis j’ai assisté à une conférence donnée à Maubeuge en 1994 et visité l’exposition Madi au Musée de Grenoble en 2002, ainsi j’ai connu l’histoire de ce Mouvement. »
Il y a quelques années, nous avions lancé un « questionnaire proustien » auprès des peintres MADI pour qu’ils puissent préciser un peu leurs motivations, et Mitsouko Mori avait répondu ainsi :

Quand et comment avez vous rencontré Madi ?

Mitsouko Mori - En 1994, lorsque j’ai été invitée à exposer à la galerie Claude Dorval.

Pourquoi avez vous pensé à ce moment que vous et votre œuvre étiez concernés par un mouvement né sur un autre continent, dans un autre temps ?

MM - Depuis longtemps j’avais travaillé sur la forme polygonale sans connaître le Mouvement Madi.

La rencontre a t elle été un choc, ou est ce la connaissance de l’histoire de Madi qui vous a fait vous y reconnaître ?

MM- Ce n’était pas choc, j’avais assisté à la conférence donnée à Maubeuge en 1994, puis visité l’exposition Madi au Musée de Grenoble en 2002. J’ai commencé à approfondir l’histoire de Madi.

Quel sont les concepts du Mouvement Madi qui vous intéressent ?

MM - Une espèce de la liberté qui libère des contraintes.

Comment, en une phase, définiriez vous Madi historiquement ?

MM – La libération du cadre a solutionné le problème rencontré par les cubistes.

Et Madi dans ses développements actuels ?

MM – La diversité : chaque artiste peut accomplir sa recherche, en utilisant toutes sortes de matières.

Comment définiriez vous l’importance de Madi, son avenir, sa place, dans l’histoire de l’Art ?

MM - Le mouvement Madi est né après une guerre, sur un autre continent, l’Amérique du Sud. Au XXIème siècle les idées Madi peuvent nous permettre de trouver de nouvelles solutions, accomplir de nouvelles créations…

Gaetano PINNA (Italie) est né 1939 à Sassari (Italie), il vit et travaille à Vérone. Dans l’exposition du Groupe Sincron Galerie de la Salle en avril 1987. En 1994 adhère au Madi italien. En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.

« 563 due arancio » (1997) de Gaetano Pinna dans l’exposition « Conscience polygonale », juste derrière Catherine Topall
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« Le plus jeune madiste de la génération des années trente est le sarde Pinna qui s’établit à Vérone en 1974 pour enseigner la théorie de la vision à l’Académie Cignaroli… sa simplicité apparente est le fruit de savants calculs et d’une expertise créatrice consommée » (Giorgio di Genova in « Arte Madi Italien », 2002)

Suite au prochain numéro, avec des photos d’œuvres de Gaël Bourmaud et Mitsouko Mori…

- Retrouvez la première partie de cette chronique ICI

- Retrouvez la deuxième partie de cette chronique ICI

- Retrouvez la troisième partie de cette chronique ICI

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