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Fin de cet événement Octobre 2017 - Date du 20 juin 2017 au 30 octobre 2017

Eileen Gray, une "Artchitecture" de l’intime

Consacrée à l’œuvre d’Eileen Gray, cette exposition rend hommage au génie de la créatrice irlandaise qui fut à la fois architecte, designer, peintre, photographe et dont les œuvres ont traversé l’Art Déco comme le mouvement moderne. Elle dialogue directement avec la Villa E-1027 construite avec Jean Badovici à quelques pas de l’ancienne gare accueillant l’exposition. L’espace, le corps, la lumière, la couleur, la matière, les matériaux, le son et la musique, la fonction, le langage et le paysage : tels sont les thèmes de l’exposition qui met en lumière sept projets architecturaux majeurs conçus par Eileen Gray au cours de sa carrière.

D’origine irlandaise, après des études d’art à Londres, Eileen Gray s’installe à Paris en 1902 où elle suit les cours de l’académie Colarossi.
Au contact du maître japonais Seizo Sugawara, elle devient une spécialiste de la laque et des résines.
Touche à tout de génie, unissant Art Deco et design, elle ouvre une boutique où sont présentées ses réalisations (paravents, tentures, miroirs en acier tubulaire, etc.), s’imposant dès les années 1920 comme désigner et décoratrice.

La rencontre avec Jean Badovici, architecte et rédacteur en chef de la revue « L’architecture Vivante » va l’ouvrir à de nouveaux champs de création.

Elle s’initie à l’architecture, une discipline qui la fascine et comble son désir d’un art total englobant tous les autres.

Grâce à Badovici, elle a accès aux grands architectes et se passionne pour les nouvelles approches d’un art en pleine évolution, ce qui lui donnera envie de réaliser une maison d’un type nouveau.

Entre 1926 et 1929, elle construit la villa E-1027 (E pour Eileen, 10 du J de Jean, 2 du B de Badovici, 7 du G de Gray) sur un bout de terrain en restanques au bord de l’eau.

Pensée de l’intérieur vers l’extérieur, la Villa est conçue comme un bateau (elle a même des voiles qui claquent au vent, les pares-soleil en toile du balcon).
Tout est minutieusement pensé : du moindre objet (comme les poignées de porte), aux matériaux, aux essences, aux textures. Chaque meuble est un prototype : lit-bateau influencé par les barques africaines, fauteuil bibendum, fauteuil transat, etc. Les lampes, les étagères de rangement, le mobilier, etc., sont soigneusement revisités.

La Villa pourrait être considérée comme le manifeste de son travail d’architecte, de désigner et de créateur.

Passionnée d’aviation, Eileen Gray est aussi photographe et grande voyageuse, ses œuvres ont traversé l’Art Déco comme le mouvement moderne.

Durant sa longue vie (décès à 98 ans), elle explorera de nombreux domaines, imposant sa modernité sensible face à une conception très rigoureuse ou fonctionnaliste des formes et des espaces.

Ami de Badovici, le Corbusier decouvre le Cap-Martin dans les anne ?es 1930. Il se prend d’amitié pour un plombier, Thomas Rebutato, propriétaire d’un petit restaurant L’Etoile de Mer, juste à côté de la Villa dont il peindra deux murs intérieurs.

Dans ce petit écrin au bord de l’eau se créera un ensemble exceptionnel comprenant la Villa, l’Etoile de mer, le cabanon de travail du Corbusier, ainsi qu’une rangée de cinq maisonnettes colorées (« unités de camping ») réalisées dans l’esprit de « cabanons de plage ».

Il bâtira ensuite un « château » pour sa femme, en fait une petite une cellule carree de 3,66 x 3,66 me ?tres couverte de rondins, plus proche d’une cabane de trappeurs que d’un château.

L’exposition est une coproduction entre Cap Moderne, la très active association mandate ?e par le Conservatoire du littoral afin de prendre en charge la restauration du site et le Centre Georges Pompidou.

© Alain Amiel
20 juin au 30 octobre
Avenue Le Corbusier à Roquebrune-Cap Martin
Re ?servation visite : T 06 48 72 90 53 (du mardi au dimanche, de 10h a ? 17h)
[email protected]

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