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Nice : Villa Arson Henri Olivier et ses patios

Le Vendredi 1er juin, la Villa Arson , présentait le travail d’Henri Olivier en inaugurant les quatre patios sur lesquel il avait travaillé. Un avant-goût des Rendez-Vous au Jardin.

Les Rendez-Vous au Jardin étaient l’occasion parfaite pour profiter de l’ombre des palmiers sur les hauteurs de Nice.

Le Lieu

La Villa Arson est un lieu mythique de Nice, pourtant reculée sur sa colline, elle semble inatteignable. Sublimée de l’aura de son école, on oublie trop souvent que son accès est possible et surtout que ses jardins valent le détour.

Vendredi 1er juin, Michel Maunier, chargé de la communication de la Villa Arson, profitait de l’inauguration des quatre patios d’Henri Olivier pour rappeler le statut de la Villa.

Coucher de soleil sur les terrasses de la Villa Arson - © Clara Di Benedetto

« Nous essayons d’attirer plus que le touriste qui vient visiter la région ». Il déplore l’absence de Niçois dans les jardins : « Trop de gens pensent encore que la Villa Arson est un lieu fermé ». Il rappelle aussi que de nombreuses expositions et rencontres sont programmées pour permettre aux amateurs d’art comme aux non-initiés, de profiter du lieu et de vivre des expériences artistiques.

« Il est vrai que nous sommes un espace particulier, à la fois école, jardin et lieu d’exposition […] Je pense que nous souffrons un peu de notre situation géographique dans la ville , mais qui ne devrait pas freiner les visiteurs puisque nous sommes maintenant à quelques minutes de la station de Tramway Le Ray."

Michel Maunier rappelle donc que la Villa Arson, plus qu’une école, est aussi un lieu d’exposition et de détente, où il fait bon se reposer et se balader.

L’artiste

Henri Olivier fut élève à la Villa Arson, c’est sur une commande de l’établissement que celui-ci s’est penché sur l’aménagement des quatre patios de la Villa.

Henri Olivier - DR

Il en parle entre deux coups d’œil aux plantes, le visage tourné vers l’avenir mais avec une pointe de nostalgie étudiante. La première de ses contraintes fut bien sûr « d’avoir du recul sur les lieux », d’arriver à les dessiner pour leur logique architecturale et non comme une lieu rempli de souvenirs.

Ensuite le côté pratique prend le dessus, et Henri Olivier nous explique les difficultés avec lesquelles il a dû négocier. Tout d’abord un terrain capricieux, seulement 25 cm de terre, donc très peu de profondeur d’où un choix draconien dans les variétés de plantes exploitables de cet espace. Deux patios qui profitent d’un cycle de six mois d’ombre et six mois de soleil violent, et deux autres plein sud, là encore le choix des plantes s’amoindrit.

Patios de la Villa Arson, conception Henri Olivier, réalisation 2011 - DR

Ensuite et surtout, un lieu architectural fort, chargé d’une volonté explicite et qu’il faut respecter.
Michel Marot, architecte de la Villa, a travaillé sur la frontière. Frontière des matériaux, effacement de celle-ci et frontière entre extérieur/intérieur. Henri Olivier a voulu « redécouvrir ces lieux avec un regard culturel », renouant ainsi avec le travail de Michel Marot.

Dans une volonté de « retrouver l’intérieur dans l’extérieur », de les lier, il a utilisé des matériaux rappellant l’intérieur : les galets noirs (que l’on peut retrouver au sol et sur certains murs de la Villa), avec côté nord, des plantes grasses à dominante verte. Un contraste total entre le rouge adobe de la Villa « Une couleur très présente dans l’art contemporain car très violente », et les plantes vertes.
Ces patios contrastés rappellent le lieu dans lequel on se trouve, autant dans leurs dialogues avec l’architecture de Marot que par leurs codes colorés aux connotations du Sud Est de la France.

Vue de la médiathèque où se trouvent 2 des patios - © T. Lombardi

Au sud, les plantes jouent aux caméléons avec leurs couleurs tirant sur le bleu argenté, qui répondent aux volets bleus de la Villa.

Henri Olivier a fait un travail d’échelle remarquable en choisissant à la fois des plantes hautes qui dépassent (ou dépasseront) la hauteur des yeux, mais aussi des plantes basses, rampantes qui offriront en grandissant un parterre garni. Ainsi dès aujourd’hui mais surtout avec le temps, ces quatre patios seront de véritables oeuvres d’art à part entière. Visibles du niveau supérieur, la volumétrie des plantes choisies a été étudiée pour créer un décor visuel et graphique de n’importe quel point de vue.

L’artiste qui attend avec impatience la confirmation de ses estimations quant à l’espace visuel qu’il a voulu créer assure : « Le décor pour moi est intéressant lorsqu’il dure suffisamment longtemps pour ne plus être un décor »... Quoi de plus logique alors que d’habiller l’espace de plantes !

http://www.villa-arson.org/
Villa Arson, 20 av. Stephen Liégeard
06105 Nice Cedex 2

tél. +33(0)4 92 07 73 73

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