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Nice : Une expérience cinéma à la Villa Arson

S’adressant au public le plus large, L’ECLAT favorise la rencontre des arts en plaçant le cinéma dans un débat avec les différents champs artistiques, autant qu’elle recherche de « nouvelles situations » pour les films et les cinéastes. Du 15 au 17 mars, l’Eclat "carrément politique" sera à la Villa Arson.

Le temps de production d’un film est-il compatible avec celui d’un tweet ?
De toute évidence, oui.

Longtemps, le cinéma a vécu dans la peur. C’était l’époque de la pellicule
et de la télévision analogique. Le septième art semblait cumuler du retard
sur sa cousine. Et la tentation était forte de répondre par une conception
identitaire du septième art. Faire de la différence physique, la pellicule
contre la bande magnétique, une supériorité esthétique voire morale.

Les années 2000, avec l’uniformisation numérique, ont effacé ce débat
réactionnaire. Le "cinéma" a montré un autre visage, qui n’est pas celui
d’un support, ni celui d’un certain mode d’enregistrement ou de projection. Il s’agit d’un regard. Rien ne caractérise davantage l’identité du cinéma récent que sa curiosité vis-à-vis des autres images. Et Pierre Carles a montré dans son œuvre que le cinéma offre un terrain à l’abri de la pensée des médias dominants et de leurs modes de productions. Dans les deux cas, le cinéma recommence à zéro. Car ce qui le définit est de ne pas avoir un format imposé.

Qu’est ce que le cinéma In media res sinon celui qui, à chaque époque, sait se replacer au fond de la hiérarchie des autres médias, et de là observer les autres ?

Programmation

Jeudi 15 mars

> à 18h : Videocracy de Erik Gandini (Suède, 2009, 1h25) - animée par Eugenio Renzi

En tant que magnat de la télévision, puis en tant que Président du Conseil, Silvio Berlusconi a su créer un parfait système de divertissement télévisuel et politique. Ses chaînes sont connues pour leur surexposition de femmes nues... 80% de la population italienne ont la TV comme première source d’information.

> à 20h : Au prochain printemps de Luc Leclerc du Sablon (France, 2012, 1h38) « en exclusivité »
>> Débat avec le réalisateur

Du monde comme il va, de la chance qu’on a, de l’ENA, des Weston aux pieds, de Maupassant, de la vierge Marie mère du Che, des ronds-points, de la conscience des gens, de 1917, de l’énergie pour les Chinois, des mauvais délinquants et des bons footballeurs… 36 semaines dans la vie d’un pays qui va se choisir, pour cinq ans, un président nouveau. Quelle était la question au juste ? Inventaire avant élection.

Vendredi 16 mars à 20h >> en partenariat avec les Amis du Monde diplomatique

>> Débat avec Serge Halimi, auteur du livre éponyme, et Gilles Balbastre, réalisateur du film

Les Nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat (France, 2012, 1h44) précédée d’une parole vive "Sur le journalisme" de Serge Halimi

En 1932, Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi. Aujourd’hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques. Sur le mode sardonique, Les
Nouveaux chiens de garde dénonce cette presse qui se prétend contre-pouvoir démocratique.

Samedi 17 mars à 20h

>> Débat avec Julien Brygo, reporteur et photographe, co-réalisateur du film DSK, Hollande, etc...

Juppé, forcément... de Pierre Carles (France, 1995, 31 min)

Comment s’exerce la démocratie quand un ministre en fonction, secrétaire général d’un parti politique de première importance, brigue la mairie d’une grande ville de province ? Comment les médias locaux traitent-ils l’illustre parachuté ? Juppé, forcément... décortique une campagne électorale à travers le regard des journalistes et montre à quel point la politique, comme le reste, fonctionne à deux vitesses, « selon que l’on soit puissant ou misérable... »

suivi de DSK, Hollande etc... de Pierre Carles et Julien Brygo (40 min, copie de travail) « en exclusivité »

Comment les grands médias (tous styles confondus) préselectionnent certains candidats aux élections ? Deux épisodes marquants ont été choisis par les réalisateurs : l’accession en 1995 d’Alain Juppé à la Mairie de Bordeaux et les propagandes pro DSK puis pro Hollande pour la présidentielle de 2012. La presse peut-elle influer sur le choix des électeurs ?

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