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Nice : Masterclass avec un cinéaste palestinien

Dans le cadre de son cycle dédié au cinéaste palestinien Elia Suleiman, L’ECLAT propose une masterclass, sur le thème de la “ Mise en scène du corps dans le cadre ”. Début des séances mercredi 22 février à 18h, dans le Grand Amphi de la Villa Arson.

Elia Suleiman, régulièrement sélectionné et primé dans les plus grands festivals, fait partie de ces cinéastes pour qui le projet politique du film est indissociable du projet esthétique. Souvent comparé à Tati et Keaton, il joue du corps et de son mouvement dans l’espace, du cadrage et de la mise en scène, pour percuter d’une manière décalée les enjeux politiques des plus graves.

Elia Suleiman intervient régulièrement dans des universités, des institutions d’art et des musées (Columbia, New York University, Berkeley, la Fémis à Paris), et donne des masterclass à l’occasion de festivals. Elia Suleiman a été honoré par le MoMa à New York, Istanbul Film Festival, Festival du Film de Estoril au Portugal, et a reçu le prix Rockeffeler (1992) et le prix de Prince Claus (2008). Ses essais et articles ont été publiés en anglais, arabe et français.

Les conférences et les échanges, en anglais, seront traduit en direct par Massoumeh Lahidji, interprète pour les plus grands festivals de cinéma.

LES TEMPS FORTS

- Mercredi 22 février (Grand Amphi)
18h >> Conférence d’Elia Suleiman introduite par Philippe Azoury (critique de cinéma à Libération, collaborateur aux Inrockuptibles et aux Cahiers du cinéma)

- Jeudi 23 février (Amphi n°1)
10h à 12h >> Rencontre et visionnement de travaux
14h à 16h >> Rencontre et visionnement de travaux

- Vendredi 24 février (Amphi n°1)
10h à 12h >> Fin du workshop

LE PUBLIC

Recherchant la mixité des profils des participants, l’appel à candidature s’adresse à :

• des étudiants de l’école Nationale Supérieure d’Art de la Villa Arson : à partir de la 3ème année

• de jeunes artistes et techniciens de l’audiovisuel de la région ou en cours de formation (ESRA ou autres)

Du 22 au 24 février 2012 à la Villa Arson – Nice

“Cartographier / documenter / déplacer – Cycle #1”
DR

Cliquez sur l’image pour visualiser la bande annonce du film

“En fait, pour moi, il n’y a pas de terre-patrie ; la seule “patrie”, c’est la mémoire, et la mémoire, ce sont d’abord des corps.” Elia Suleiman

Elia Suleiman fait partie de ces cinéastes pour qui le projet politique du film est indissociable du projet esthétique. Souvent comparé à Tati et Keaton, il joue du corps et de son mouvement dans l’espace, du cadrage et de la mise en scène, pour percuter d’une manière décalée les enjeux politiques des plus graves.

L’edito de Philippe Azoury, conseiller artistique et critique de cinéma

Ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir, aujourd’hui des cinémas arabes pourrait tenir en une liste de mots clés qui s’entrechoquent, quand ils ne vont pas jusqu’à se contredire : Paysage vs. Pensée, Peuple + Colère, Sommeil vs. Fantômes, Guerre(s) et Dépôt. D’un coté les corps (meurtris, tétanisés, guerriers, hystériques), de l’autre l’imposition à imaginer ce qui n’est pas là, ou à régler ce qui ne l’est pas (encore). Ces mots sont tous liés à l’histoire. Ces mots sont tous liés à la géographie. On a bien souvent rangés les films arabes (question embarrassante : le cinéma arabe existe-t-il, en dehors d’une appellation contrôlée propre à faciliter les programmations – celle-là, par exemple) sous la double bannière écrasante (cinématographiquement parlant) du Témoignage et de la Mémoire.

Quand, pour mieux y échapper, certains cinéastes (paranoïaques, forcément paranoïaques : par rapport à ces pièges, par rapport à ce que les uns et les autres – à l’intérieur, à l’extérieur-, attendent de leurs films avant même que ceux là réussissent à exister) ont su faire avancer leurs films à travers des interstices bien plus fins, bien moins palpables. Souvent en jouant à coups de déplacements et de réinventions, le jeu de la connaissance et du souvenir, mais en cassant cette métrique à coups d’invention (y compris jusqu’au sens délirant du terme), ou ne s’intéressant à la mémoire que du coté de ses lacunes.
Ce a quoi on a assisté devant les films du palestinien Elia Suleiman ou des libanais Khalil Joreige et Joana Hadjithomas, c’est précisément à la mise en joug des attentes et à la mise en jeu des thématiques devenues trop évidentes. On a assisté au pouvoir du cinéma, de faire et défaire ce manque d’imagination qu’imposent les situations politiques quand elles sont graves. Un écrivain français goncourtisé nous a récemment rappelé qu’un territoire (aimé, rêvé, revendiqué) inclut forcément une carte. Les films présentés lors de ce cycle nous disent à leur tour que s’il y a carte, il y a forcément déplacement, réinvention. Que s’il y a des frontières, il y a forcément du jeu.

Les frontières (entre les territoires, entre les genres) sont là aussi pour être franchies. Peut-on passer plusieurs frontières à la fois et en même temps ? A eux de nous le dire.

L’ECLAT Une expérience du cinéma

Lieu d’Expériences pour le Cinéma, les Lettres, Arts et technologies, L’ECLAT assure une circulation entre la diffusion, la formation et la création dans le domaine des arts visuels et sonores, notamment à travers ses missions de Pôle Régional d’Education Artistique et de Formation au Cinéma PACA.

S’adressant au public le plus large, L’ECLAT favorise la rencontre des arts en plaçant le cinéma dans un débat avec les différents champs artistiques, autant qu’elle recherche de « nouvelles situations » pour les films et les cinéastes.

Son implantation au sein de la Villa Arson fait de cette structure associative un lieu d’observation et d’expérience. Chaque année, L’ECLAT propose, en plus de ses programmations mensuelles, une contribution pédagogique destinée aux étudiants avec le concours d’enseignants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art – workshops, conférences, cartes blanches des enseignants, etc. – dans l’objectif d’établir un lien cohérent et fertile avec l’établissement public.

Programmation complète ici

- L’ECLAT
- Lieu d’Expériences pour le Cinéma et les Lettres, Arts et Technologies
- Villa Arson - 20 avenue Stephen Liégeard, 06100 Nice
- 04 97 03 01 15 / 19 – www.leclat.org
- Accès : tram Ligne 1 - Arrêt Le Ray / bus Ligne 7 - Arrêt 2 avenues

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