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Nice : Du beau monde en février sur les planches du TNN !

Le Théâtre National de Nice (TNN) accueille une pléthore de talents en février. Voici le programme qui vous attend !

Tartuffe du 7 au 12 février ? Création

Molière ? Mise en scène Marion Bierry ? Avec Claude Brasseur, Patrick Chesnais, Chantal Neuwirth, Guillaume Bienvenu, Émilie Chesnais, Jacqueline Danno, Arnaud Denis, Roman Jean-Élie, Alice de la Baume, Beata Nilska, Marcel Philippot, Julien Rochefort ? Production Pascal Legros Productions

Tartuffe est une des plus brillantes comédies de Molière. Rien n’est plus drôle que le tragique surmonté. Molière a ouvert la voie de la modernité, celle qui ne saurait s’assujettir à aucune mode, à aucun dogme, surtout pas ceux de la morosité. La distribution constitue la première vision d’une oeuvre : Claude Brasseur, Patrick Chesnais, Chantal Neuwirth sont les petits-enfants de Molière, libres, légers, insolents. Je vois ce Tartuffe, je l’entends, il vibre d’effervescence, de joie, de musique, de grande santé et de sensualité. Je ne peux pas ramener cette oeuvre complexe à un concept, la réduire à une formule. Orgon n’est pas un trader ni Tartuffe un témoin de Jehovah. On y peint ses rêves, ou sa révolte. Nous avons tous souffert à vif de l’hypocrisie, de la trahison en amitié. Molière n’est pas un vigile de la bonne pensée, il ne met pas en garde, ne “dénonce” pas. Il risque, il s’expose, il combat l’imposture encore et toujours, et nous convie, par le rire, au grand mépris des bassesses humaines.

Hand Stories du 8 au 11 février

Scénographie, marionnettes et conception Yeung Faï ? Jeu et manipulation Yeung Faï, Yoann Pencolé ? Production Théâtre Vidy-Lausanne, Théâtre Jeune Public de Strasbourg – CDN d’Alsace, Théâtre des Marionnettes - Genève avec le soutien de l’Institut International de la Marionnette – Charleville-Mézières

Yeung Faï, maître de la marionnette chinoise, nous convoque au récit fantastique de sa propre vie, celle d’un marionnettiste “héréditaire”, originaire de Hong Kong. Il y est question de mains. Les siennes. Celles de son père. Celles de ses frères. Il y est question d’infiniment petit et d’infiniment grand. Il y est question d’images et de couleurs. Il y est question de transmission. Il y est question de mémoire et de générations. Il y est question de vie et de destin.
Du grand art, pour tous les publics. C’est une belle surprise insolite et émouvante. Ces marionnettes évoluent de manière si précise et si légère qu’elles semblent danser sur les mains de leur propriétaire. Cet aspect du spectacle, magique, est partageable par tous les publics.

Courteline, amour noir du 15 au 19 février

Georges Courteline ? Mise en scène Jean-Louis Benoit ? Avec Thomas Blanchard, Ninon Brétécher, Lolita Chammah, Sébastien Thiéry ? Production Compagnie Jean-Louis Benoit ? La Compagnie Jean-Louis Benoit est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication

Ces trois courtes pièces - relatives à “la vie de couple” - mettent en scène un lâche avec une épouse trop belle, un littérateur minable et mesquin avec une petite femme rouée, un couple haineux qui passe son temps à se déchirer et à déchirer son invité jusqu’à la terrible explosion finale, résolument dévastatrice.
On se reconnaît chez Courteline. Le miroir qu’il nous tend est peu déformant. Courteline est un pessimiste, bien entendu. Un pessimiste pourvu d’un don d’observation aussi aigu que celui de Labiche, autre grand pessimiste. Ce pourraît être du Henry Becque, mais cela n’en est pas pour une simple et bonne raison : c’est drôle. Très drôle. La forte intensité comique de ces “saynètes” est terrible, surréelle. On n’avait jamais vu sur scène de telles farces, et on n’en verra jamais plus.

© DR

Le Torticolis de la girafe du 17 au 19 février ? Création

La girafe tend son long cou pour se nourrir. Quitte à en attraper un torticolis. Ainsi agissent les quatre couples
imaginés par Carine Lacroix dans leur quête amoureuse. Par une succession de courtes scènes et de répliques rapides, cette comédie évoque avec fantaisie les rêves et les frustrations, les désirs et les manques générés par notre époque en perte de repères.
L’expérience à tenter dès le départ était claire et nette : le rire. Aller chercher du côté des zygomatiques. Essayer le rire. J’ai choisi les relations de couple, le rapport homme-femme, comme terrain de jeux. Illustrer cette quête contemporaine et éperdue de sentiments, de liens, de rencontres après lesquels on ne finit pas de courir. Comme si l’époque avait mal au coeur... Pas de girafe dans le texte, mais à la fin c’est l’animal qui sommeille en nous qui se réveille et se déploie. Le désir en toute liberté !

La nuit juste avant les forêts du 22 au 24 février

Bernard-Marie Koltès ? Mise en scène Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang ? Avec Romain Duris ? Production Comédie de Valence - CDN Drôme-Ardèche, CNCDC - Châteauvallon, Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre

Romain Duris magnifie la phrase de Bernard-Marie Koltès. Un moment de théâtre d’une force rare. “J’ai cherché quelqu’un qui soit comme un ange au milieu de ce bordel, et tu es là”, dit-il, tel que Patrice Chéreau le met en scène, dans une chambre d’hôpital blanche et anonyme, le visage en sang après s’être fait castagner dans le métro. Sans doute n’est-il là, le mystérieux ange-confident, que dans le désir d’amour qui habite cet homme que Romain Duris ne fait pas seulement exister grâce à sa belle gueule d’"étranger”, mais en incarnant les mots de Koltès avec une puissance impressionnante.

Table ronde autour de la création Whatever Works le mercredi 22 février

Basée sur le scénario de Woody Allen ? Texte français, adaptation et mise en scène Daniel Benoin

- Théâtre National de Nice – Promenade des Arts – 06300 Nice
- 04 93 13 90 90
- www.tnn.fr

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