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Les oiseaux du lac Stymphale : Exposition de Juliette Elie

Dans le cadre de Mars aux Musées le Musée de Paléontologie de Nice vous propose une exposition étonnante !

De récentes investigations paléontologiques mettent en lumière la découverte d’un oiseau
étonnant ! Cette créature fabuleuse surprend le monde de la recherche scientifique et
interroge l’imaginaire de chacun d’entre nous.
Ces nouvelles découvertes sont dues à Juliette Elie, plasticienne, qui expose « Les oiseaux du
lac Stymphale » au musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata.

Présentation

Le musée de Paléontologie humaine de Terra Amata se propose de faire découvrir au public
les travaux archéologiques et paléontologiques réalisés cette année aux abords du lac
Stymphale (Arcadie), en Grèce.
Lors d’une expédition conduite par Bertrand Roussel, l’équipe archéologique française du
musée de Paléontologie humaine de Terra Amata a découvert des restes animaux, qui
semblent témoigner de l’existence mythologique d’oiseaux gigantesques. Débutée en janvier
2010, la campagne de fouilles extensives a duré près de 6 mois, mobilisant une équipe
pluridisciplinaire. Durant l’été 2010, Juliette Elie, spécialiste des concrétions matérielles issues
de l’imaginaire, a été contactée pour expertiser l’ensemble des vestiges mis au jour. Selon elle,
ces restes révèlent les sources psycho-physiques du récit d’Hercule que les mythologies
grecques et romaines nous ont laissé.

L’exposition

Pendant un mois, l’artiste plasticienne Juliette Elie donne corps à la mythologie. Son
exposition est l’occasion de redécouvrir l’un des douze travaux d’Hercule : la sixième tâche du
demi-dieu fut de détruire les oiseaux monstrueux qui infestaient les bois autour du Lac
Stymphale, en Arcadie. Pourvus de becs et de griffes de bronze, ces volatiles se nourrissaient
de chair humaine….

Une archéologie de l’imaginaire

L’art et la science sont souvent conçus comme deux dimensions de la pensée et de l’action
humaines radicalement opposées : l’art situerait ses territoires sur le pôle de l’imagination, du
mythe, de la rêverie, à l’inverse de l’activité scientifique qui chercherait à toujours mieux définir ce
qu’est la réalité. L’art viserait à nous faire prendre nos désirs pour la réalité là où la science
lutterait pour délivrer aux hommes une connaissance du réel véritable. A ce titre, évoquer une
archéologie de l’imaginaire pourrait bien sembler n’être, au mieux, qu’une contradiction dans les
termes, au pire, un mensonge vain et inutile.

Pourtant l’oeuvre Les oiseaux du lac Stymphale vient volontairement brouiller les cartes en invitant le spectateur à interroger les frontières entre réalité et imaginaire, au point de mêler plutôt que de diviser les territoires respectifs de la science et de l’art.

En donnant à la
reprise artistique d’un épisode de l’un des plus fameux mythes de la culture occidentale – la figure
d’Herakles et de ses douze travaux - la forme d’une exposition scientifique, Juliette Elie transfére
ainsi le lieu d’exposition d’un travail artistique de la galerie d’art au musée de paléontologie
humaine. Il ne s’agit cependant nullement, en dépit des premières apparences, de se jouer du
spectateur mais de l’inviter au plaisir d’explorer ce qui, en dépit de leurs différences de polarité,
peut dès lors apparaître comme le territoire commun à l’art et à la science.
Retrouver trace, par un essai d’archéologie imaginaire, des oiseaux gigantesques inspirés d’un
mythe, et donner à ces retrouvailles l’apparence volontaire d’un réel chantier de fouilles, c’est
insister délibérément non sur l’aspect fictif du mythe, mais au contraire sur sa valeur de vérité
humaine permanente. C’est retrouver le mythe comme récit universel et inoubliable, qui nous
parle de la lutte permanente des hommes pour donner sens à leur vie à travers l’amour et la haine,
malgré leur condamnation mortelle.

C’est pourquoi le lieu d’exposition et la collaboration étroite de l’artiste avec la direction
scientifique du musée ne sont pas un simple fruit du hasard : la paléontologie humaine, tout en
étant une activité qui obéit à toutes les exigences de la démarche scientifique, ouvre en nous les
portes du fantastique et du mystèrieux. En nous faisant retrouver toute l’étendue de notre
mémoire concernant les couches du passé humain, elle nous conduit également à imaginer
d’autre existences, d’autres modes de vie possibles.
L’exposition nous invite à mettre au jour le champ de fouilles de notre mémoire, à en retrouver les
strates successives, conscientes et inconscientes.

Musée de Paléontologie humaine de Terra Amata
25, bd Carnot – 06300 NICE
Tél. : 04 93 55 59 93 – Fax : 04 93 89 91 31
www.musee-terra-amata.org

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