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Henri Maccheroni/ Michel Butor : art et écriture, plus de 30 ans de création

Depuis le 21 mai, et jusqu’au 28 novembre, le Musée de Paléontologie humaine de Terra Amata, à Nice, accueille l’exposition « En continuité, Henri Maccheroni à Terra Amata », en collaboration avec Michel Butor. Les deux artistes, l’un plasticien, l’autre écrivain, travaillent ensemble depuis près de 35 ans. Portraits croisés.

Critique vif, iconoclaste et solitaire, Henri Maccheroni est un virtuose de techniques plastiques aussi variées que la peinture à l’huile, la photographie noir / blanc et couleurs, le photomontage, le collage ou la gravure (eau-forte, pointe sèche, manière-noire). Il les déploie en séries pour penser des sujets aussi divers que les mythes de la peinture occidentale, la dévastation des œuvres architecturales par le temps, la ville ou la condition humaine (la peine de mort, la torture, l’exploitation des femmes, etc.).

Toutefois, il n’y a pas de hiérarchies spatio-temporelles, de périodes strictement délimitées : la série reste ouverte et l’artiste peut librement l’interrompre pour y revenir dès qu’il le souhaite. La datation des œuvres n’est donc pas déterminante. Seule compte leur résonance avec ce qu’il souhaite exprimer : « La vocation d’une œuvre d’art n’est pas de produire du sens, mais de faire sens, car il s’agit de transformer la sensibilité d’une époque, c’est-à-dire notre rapport au réel. C’est le fond de l’œuvre d’art, qui est, par essence même, révolutionnaire * ».

Henri Maccheroni et Bertrand Roussel, directeur du Musée Terra Amata lors de la préparation de l’exposition

Les changements de techniques déconcertants vont de pair avec l’absence de répétition d’un style formel clairement identifiable, adaptés à la prolifération des thèmes abordés. Entre photographie, collage et peinture, la représentation se fait reconstruction, le signe peut revenir pour justifier l’image, lui donner à nouveau sens en même temps que sens nouveau. « Je ne suis pas un peintre abstrait, pas plus que figuratif ou conceptuel. Je suis tout cela à la fois – absolument. Ces notions s’abolissent dans un « traitement » - dans le sens de retraitement – pensé du réel (ou de ce que nous croyons en percevoir* ». La seule série close dans l’œuvre de Maccheroni est son Archéologie du signe, réalisée en 1976 : 21 toiles découpées, cousues, oeilletées, lacées, comportant trois signes (x, +, o) et sept couleurs symboliques (écru, jean, rouge, noir, métallisé, blanc, tenue léopard). Cette œuvre va constituer la genèse et la base essentielle de son travail pictural. Entre 1972 et 1974, il réalise des œuvres conceptuelles et dénonciatrices, ses « Attitudes socio-critiques », comme l’Armoire aux bocaux et le Cadeau pour les partisans de la peine de mort, qui relèvent d’un engagement politique et social.

Expérimentation

Admirateur du mouvement surréaliste, Michel Butor fait la rencontre d’André Breton à la fin des années 40. Il commence son métier de professeur qui l’emmène, en 1950, en Egypte, séjour qui aura pour lui une influence majeure. En 1957, il obtient le Prix Renaudot avec La Modification qui attire l’attention du grand public sur son œuvre. Il est alors l’écrivain du Nouveau Roman qui a la plus large audience. Son roman Degrés est publié en 1960, ainsi que son premier recueil d’articles critiques, Répertoire. Il part une première fois aux États-Unis et, à son retour, inaugure une nouvelle période de son activité littéraire, marquée par des ouvrages d’une grande originalité formelle. Mobile, notamment, grand ouvrage fait de collages divers (encyclopédies américaines, descriptions d’automobiles, articles de journaux, etc.) essaie de rendre compte de la réalité étonnante des États-Unis contemporains. Réseau aérien, puis Description de San Marco et Illustrations suivront. Cette volonté d’expérimentation pour représenter le monde se retrouve dans toute son œuvre, qu’il s’agisse de récits de voyages (série Génie du lieu), de récits de rêves (Matière de rêves) ou de ses très nombreuses collaborations avec des peintres et artistes contemporains, pour réaliser des livres-objets. Le voyage joue un rôle essentiel dans la vie et les livres de Michel Butor. Le livre lui-même devient un espace d’invention et d’aventure, où l’écriture se fait « nomade »... « Souvent, à propos de l’œuvre de Michel Butor, on parle d’une sorte de galaxie, indique Henri Maccheroni**. L’image est assez juste si elle se réfère entre autres aux voyages et rencontres de cet insatiable « fouisseur » d’horizons et, de cette galaxie, nous ne sommes pas prêts d’en explorer toutes les étendues et le voyage sera sans doute infini ».

La rencontre

« D’une rencontre, Michel Butor fait un voyage. Il ne peut se passer du voyage comme il ne peut se passer de voyager avec l’autre et de le faire voyager », selon Henri Maccheroni. En 1972, cela faisait quelques mois déjà que Jean Petithory, qui exposait le travail d’Henri Maccheroni dans sa librairie-galerie Les Mains Libres à Paris, incitait ce dernier à prendre contact avec Michel Butor, ayant appris de Pierre Bourgeade que l’auteur de La Modification s’était installé à Nice. Une lettre plus tard, Michel Butor rendait visite au plasticien, qui lui présenta ses séries post-surréalistes, Mondes inachevés et Nocturnes, quelques Bleus et Rouges de 1968, des peintures sur papier et des dessins et lavis abstraits de périodes antérieures. Tandis que l’écrivain marchait entre toiles et cartons, l’inquiétude de Maccheroni grandissait. Puis Michel Butor s’arrêta et parla : « Ah ! C’est égal, c’est égal, les choses n’en resteront pas là… Je vois arriver une grande explosion, de grandes transformations… ». Puis ce fut le silence. Michel Butor partit enseigner aux Etats-Unis et ne revint qu’en 1975. Maccheroni lui écrit à nouveau, Butor retourne le voir. Le plasticien lui demande de préfacer le catalogue de son exposition des Archéologies et Archéologies blanches prévue pour l’été suivant au Musée d’art moderne de Céret. Quelques jours après, il reçoit de Michel Butor la première version du Rêve des Archéologies blanches pour Henri Maccheroni. Leur rencontre venait de prendre corps. « Depuis 1975, que de voyages n’avons-nous pas entrepris ensemble ! Je les commence, il les poursuit, parfois nous allons dans la direction que j’indique, d’autres fois, tout à fait ailleurs** ». Car Michel Butor et Henri Maccheroni ont peu à peu mis en place un processus de travail. Ce dernier commence le livre, le prépare, avec ses aquarelles ou ses gravures originales, et l’écrivain les poursuit, en apposant ses poèmes ou ses textes en écriture manuscrite. « J’ai parfois essayé de le piéger, en lui laissant moins de place pour écrire, s’amuse Henri Maccheroni. Mais il ne s’est jamais laissé faire ! ». « Henri Maccheroni est malin, ajoute Michel Butor. Il me connaît bien, il me propose toujours des choses dont il sait qu’elles m’inspireront ». La confiance a tout de suite été réciproque. « Je tiens de Roger Borderie, de la revue Obliques, qu’une rencontre sans amitié est un voyage sans souvenir, commente le plasticien. Avec Butor, l’amitié s’est établie au fur et à mesure du travail, pour en devenir indissociable, jusqu’au point de dire : « demande-moi tout ce que tu veux, je le ferai ». Cela n’est jamais arrivé qu’il fasse quelque chose que je n’aime pas ». « C’est à cause du travail qu’il y a l’amitié, puis parce qu’il y a l’amitié que le travail est possible, renchérit Michel Butor. À chaque nouvelle œuvre, c’est un aspect nouveau de l’artiste et de l’écrivain qui se dévoile. Je n’aime pas travailler avec des gens qui font toujours la même chose. Henri Maccheroni, lui, invente ».

Archéologues du temps présent

Un processus de création différent des autres collaborations d’Henri Maccheroni avec des écrivains. « Jean-Claude Renard me passait les textes, alors que Pierre Bourgeade me demandait plutôt des illustrations. Mais je suis davantage pour tenter de trouver des équivalences aux textes qui me sont donnés ». Une œuvre croisée, terme inventé par Henri Maccheroni et que Butor a tout de suite adopté, ce n’est ni un livre illustré, ni un moment où l’artiste vient se soumettre à l’écrivain. Peut-être quand l’œuvre d’art devient la pré-histoire du texte… « Une œuvre croisée, c’est quand il y a mouvement, précise ce dernier. Quand l’un commence, puis l’autre. C’est un lent dialogue qui s’instaure entre les deux auteurs ». En 1976, la première pièce réalisée en commun, Provision, est produite en 15 exemplaires. Il s’agit d’un peu de sable et d’un poème de Michel Butor sur une aquarelle pliée d’Henri Maccheroni, enfermés dans un bocal à conserve. « Je voulais lier le sable archéologique avec mes signes dits archéologiques, explique Henri Maccheroni. Butor parle de moi en disant l’« archéologue du temps présent ». Je crois d’ailleurs que je l’ai amené sur la voie archéologique. Le bocal a une histoire : quand j’étais petit, nous n’avions plus de nouvelles de mon père, qui avait été fait prisonnier à Dunkerque. Ma mère faisait alors une neuvaine. J’ai rêvé d’un mur de clinique avec une étagère comportant un bocal plein du sang de mon père. Au réveil, ma mère m’a dit : « ton père est vivant ». Vinrent ensuite les Archéologies blanches II, en 1978, où l’idée prédominait que ce qu’il resterait de nos villes serait de vastes cimetières, à une époque où la peur d’une guerre atomique planait. La même année, Michel Butor appose un texte sur une série de cinq aquarelles de Maccheroni, les seules bleues, les autres étant rouge pompéien, en hommage à son ami Georges Perros, à qui l’écrivain envoyait tous ses manuscrits à relire avant de les faire publier : c’est In memoriam Georges Perros. Les termes « figure » et « danger » sont inscrits au pochoir, termes que l’on retrouve dans toute la série. « Maccheroni a le sens des titres », estime Michel Butor. Un compliment que le plasticien lui renvoie volontiers. En 1979, un site comportant une dépression géologique, à Saint-Barnabé, inspire à Michel Butor le titre Le parlement des idoles, « un mini-canyon du Colorado, gris au lieu d’être rouge ». Avec des photos de Robert Geslin et une aquarelle de tête d’Henri Maccheroni naîtra un livre manuscrit édité en onze exemplaires. Avec Tarot, en 1980, Michel Butor travaille sur les 21 sérigraphies de l’Archéologie du signe de Maccheroni, comme Jean-François Lyotard le fait avec La partie de peinture. Pour La vallée des dépossédés, en 1979, et Métro, en 1981, où des textes de Butor entrent en résonance avec des photos et des collages de Maccheroni, c’est New York et Manhattan qui fascinent les deux artistes. Dans Trêves et rêves-Jérusalem (1996), préfacé par Shimon Peres, c’est la ville sainte qui les inspire.

Fascination réciproque

Invités par l’ambassadeur d’Israël en France, Yehuda Lancry, c’est de leurs contacts avec la partie juive francophone que naît l’idée d’un livre conçu en trois parties, avec trois couleurs : juive (sable archéologique), chrétienne (rouge pompéien) et musulmane (vert). Mais dans son texte, Butor ajoute une huitième porte à la ville qui en compte sept. Heureux hasard, on découvre peu de temps après une huitième porte, qui deviendra, dans le livre, la porte de l’espoir. « Les poètes ont toujours un temps d’avance », dira Henri Maccheroni. En 2000, Michel Butor estime qu’il faut tourner la page sur un siècle qu’il juge épouvantable. Exception à la règle, Récapitulation 2000 est conçu à partir des textes de l’écrivain, 20 poèmes au découpage syllabique subtil, pour en compter 2 000 au total. Très marqués par les événements du 11 septembre 2001, les deux artistes poursuivent leur travail sur New York et sur un de leurs thèmes de prédilection communs, Thanatos, avec Tocsin, en 2002.
Michel Butor et Henri Maccheroni ont aussi œuvré pour les autres et pour le rayonnement de la ville de Nice. En 1982, leur engagement les amène à fonder le Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson. Maccheroni le dirige tandis que Butor est le Président du conseil d’orientation. Leur première exposition, Ecritures dans la peinture, rassemble pas moins de 5 000 personnes lors du vernissage. Suivront Italia Oggi ou encore Georges Ribemont-Dessaigne. Mais trois ans plus tard, les deux amis quittent ensemble l’institution…

Outre l’amitié, c’est une fascination réciproque qui lie les deux hommes. « Ce qui m’a tout de suite plu chez Maccheroni, c’est cette sorte d’acharnement qu’il a à faire les choses, indique Michel Butor. J’ai trouvé l’homme intéressant, tout comme son œuvre, pleine d’audace et d’une grande variété, tout en sachant rester cohérente ». Maccheroni, lui, a toujours été fasciné par la culture et la mémoire phénoménales du poète. « Ce qui me trouble également, c’est son immense possibilité d’écriture dans tous les domaines et sa capacité à ramener la substance des choses. C’est un écrivain qui aura marqué le XXème siècle, un génie ! Ma fréquentation de cet homme m’a ouvert un horizon de mobilité dans mon œuvre. Si je ne l’avais pas rencontré, je ne serais pas ce que je suis ».

Après l’exposition au Musée de Terra Amata, leur prochain travail commun sera un ouvrage à paraître en novembre aux Éditions Mémoires Millénaires, regroupant les textes de Butor et les œuvres de Maccheroni sur les sites de Saint-Barnabé (Le parlement des idoles), Terra Amata (Jusqu’au site) et la Vallée des Merveilles (Le val des merveilles).

*Cité dans Tessa Tristan, Proximités Saint-John Perse, 2003.
**Dans Rémanences n° 6, avril 1996.

Ballade du pugiliste niçois de Michel Butor pour Henri Maccheroni

Je t’ai rencontré pour la première fois lors d’une exposition du groupe Phases
À ma rentrée en France après avoir failli me fixer au Nouveau-Mexique
Nous avons jeté notre ancre d’abord sur la Corniche fleurie puis à Saint-Laurent-du-Var
Avant de découvrir cette maison que nous espérions celle de toujours chemin de Terra Amata
Vendeur d’automobiles chez Peugeot tu te battais depuis des années comme un forcené avec la peinture
T’efforçant de regarder le sexe en face mais inguérissablement éberlué devant l’amour
Cherchant toujours le point sensible pour frayer un peu ton chemin de traverse parmi les coups
Tu m’as fait pénétrer dans ton repaire pour me promener depuis tes mondes inachevés jusqu’à tes archéologies
C’est alors que nous avons commencé un chant à deux voix en perpétuelle modulation
Que nous avons réussi à poursuivre depuis plus de vingt ans en dépit de tous et de tout

Œuvres croisées Principaux ouvrages réalisés en commun

- Michel Butor et Henri Maccheroni (1980)
Tarot, éd. Maryse Candela, Cannes (livre d’artiste).
Michel Butor et Henri Maccheroni (1981)
Métro (livre d’artiste).
- Michel Butor et Henri Maccheroni (1981)
La vallée des dépossédés (livre d’artiste).
- Michel Butor et Henri Maccheroni (1986)
Œuvres croisées, 1975-1985 / Michel Butor, Henri Maccheroni, La Casa Usher, Florence.
- Michel Butor et Henri Maccheroni (1995)
In ictu oculi : in memoriam Gustave Flaubert et Juan Valdes Leal, Liliane Mantoux-Gignac, Paris.
- Michel Butor, Yehuda Lancry [poèmes], Henri Maccheroni [eaux-fortes] et Shimon Peres [préface] (1996)
Trêves et rêves : Jérusalem, Liliane Mantoux-Gignac, Paris (livre d’artiste).
- Michel Butor et Henri Maccheroni (2000)
Tombes titubantes, Editions Ides et calendes, collection Photogalerie 7, Neuchâtel.
- Michel Butor et Henri Maccheroni (2000)
Récapitulation 2000, éditions La Sétérée, Crest (livre d’artiste).
- Michel Butor et Henri Maccheroni (2001)
Paris ville-ténèbres, L. Scheer / Maison européenne de la photographie, Paris.
- Michel Butor et Henri Maccheroni (2002)
Tocsin, Livre manuscrit sur le thème de l’Apocalypse, réalisé à partir de 7 collages originaux de la série des Crânes-vanités d’Henri Maccheroni sur les attentats du 11 septembre 2001 (CBN). Tiré à 6 exemplaires (livre d’artiste).
- Michel Butor et Henri Maccheroni (2002)
Nymphéas, Hendaye, Paris (livre d’artiste).

Principaux textes de Michel Butor sur l’œuvre d’Henri Maccheroni

- Michel Butor et Michel Sicard (1983)
Problèmes de l’art contemporain à partir des travaux d’Henri Maccheroni, Christian Bourgois, Paris.

- Michel Butor (1991)
Le génie du lieu. 6, Henri Maccheroni, A. Vivas, Paris.
- Michel Butor (1991)
"Avant le dialogue des vifs", pour Henri Maccheroni, In : À la frontière : poèmes, Éd. de la Différence, Paris.
- Michel Butor, Jean-François Lyotard, Raphaël Monticelli et al. (2008)
Essais sur "L’archéologie du signe" d’Henri Maccheroni, éditions de l’Harmattan, Paris.

Le fonds Butor à Nice

Le 11 mars 2004 a eu lieu la signature de l’acte de donation Butor à la Bibliothèque Louis Nucéra. Cette généreuse donation est composée de 91 ouvrages de bibliophilie, ouvrages précieux réalisés en collaboration avec des artistes ; 82 volumes manuscrits qui témoignent du processus créatif de l’écrivain romancier ; 292 éditions courantes et traductions ; 92 ouvrages critiques, thèses, correspondances ; 336 brochures, tirés-à-part, préfaces et 5 545 ouvrages d’auteurs contemporains reçus en hommage. Ces dons, complétés par des acquisitions réalisées par la Ville de Nice, permettent à la Bibliothèque de Nice d’abriter aujourd’hui le fonds Butor le plus important du monde.

Jusqu’à Terra Amata

Dans l’exposition « En continuité, Henri Maccheroni à Terra Amata », en collaboration avec Michel Butor, l’artiste se propose de présenter son regard sur la Préhistoire, sur le temps, la mort et la trace au travers d’œuvres préexistantes (photographies) ou créées spécialement pour l’occasion (photographies, collages, lavis et rakus) et accompagnées de textes de son complice et ami, Michel Butor. « Toute mon œuvre indique combien je me suis attaché au « temps », inséparable de toute manifestation humaine, précise-t-il. Or le temps, dans son lent écoulement – lent mais irrémédiable – a maintenu une continuité d’évolution dont il nous faut peu à peu retrouver, aligner, classer les divers fragments épars. M’attacher, m’investir dans la Préhistoire, intervenir de manière contemporaine sur des éléments mis au jour de ce qui a pu se passer 400 000 ans avant notre propre espace-temps est un acte « poétique » sans visée scientifique ». Pour Michel Butor, cette exposition représente beaucoup : il s’intéresse depuis longtemps à la Préhistoire et, surtout, il a vécu près de 15 ans dans la Villa Mira Monti, surnommée « Aux antipodes », qui jouxte le musée. D’où un fort attachement pour cet établissement…
À visiter au Musée de Paléontologie humaine de Terra Amata jusqu’au 28 novembre, 25 boulevard Carnot – Nice. Tél. : 04 93 55 59 93.

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