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Exposition CBJC Le récit

Christophe Bauer et Julien Camy présentent CBJC le récit, une exposition à quatre mains qui fait se rencontrer le dessin, la photo et le récit. Installés au premier étage de la Galerie Depardieu dans le nouvel espace Initial, ces dessins regarderont ces photographies et inversement, dans une mise en scène qui essayera de générer des histoires, une histoire et d’ouvrir les imaginaires, l’imagination de chacun.

Introduction du récit

« Dans une balade nocturne urbaine à l’atmosphère jazzy, dans des bars du Sud chaud et humide, Joe essaye de fuir un passé qu’il sait trop dangereux pour son avenir. Il avait trop fait pour la lutte des classes et la musique.
Sa vie n’était plus qu’un mythe et son imaginaire ne savait plus démêler la fiction de la réalité. Une face visible et invisible. Il n’y avait plus que ces cris qui déchirent le figuratif, ces corps de femmes, ces formes et ces notes, ces espaces ouverts et ce saxophone qui résonne. Trop d’injustices et de musiques.
Et ce cadavre exquis jouant au ping-pong. »

Genèse et désir du projet - par julien camy

Ce projet est venu un peu par hasard.
Tout d’abord, Christophe Bauer collabore régulièrement en tant que dessinateur et illustrateur depuis 2008 pour l’hebdomadaire Le Patriote où je travaille. De coup de fil en coup de crayons, mais surtout à la suite d’une visite chez Christophe à Montpellier, j’ai découvert ses peintures et ses dessins, encadrés mais posés au sol ou accrochés à ses murs. J’ai été captivé, séduit par son univers.
Puis un soir, tard dans la nuit – celle-ci nous accompagne toujours - en regardant ces œuvres, j’ai eu l’idée de juxtaposer une de ses Suites asiatiques à côté d’une photo que j’avais prise au Japon. Cela fonctionnait pas mal. Christophe aimait.

Alors on a continué.
Ces juxtapositions évoluèrent. Les photos prises face à ses peintures perdront peu à peu de leur ressemblance ou dissemblance évidente visuellement pour essayer d’attraper ce lien indicible d’un univers commun, d’une narration évoquée, subjective, inconsciente, rêvée…
Le récit. Puis, il y eut le besoin de mettre quelques mots mais pas n’importe lesquels. Et un peu comme le projet, il fallait laisser la place à un hasard imaginaire. Une formule plus sensible que didactique. Voilà donc l’histoire du « cadavre exquis jouant au ping-pong. » Chaque phrase fut écrite à tour de rôle. L’un répondant à l’autre, essayant parfois de perdre l’autre, et de recherche ainsi à créer une sensation avant une idée.
Cette exposition se vit et se regarde. S’imagine. Des histoires pas claires avec Joe comme héros, des liens ou pas. C’est pour cela que les peintures et dessins ne sont pas mis côte à côte. Ce serait trop facile. Il ne fallait pas débroussailler la piste. Et c’est Sans espoir de retour.

L’installation


Les dessins - Tous ces dessins existent au moins depuis plus de 10 ans. Ils sont le résultat de mon désir de retour à la « peinture » par le biais du dessin. En dehors de la BD ou de mes travaux graphiques pour la presse, j’ai toujours eu l’envie de revenir aux sensations picturales que provoque l’acte de peindre et que j’avais connu du temps de l’école des Beaux Arts de la Villa Briguiboul à Castres. A l’époque, j’étais totalement fasciné par les monochromes bleus d’Yves Klein et l’art conceptuel. Évidemment mes premières tentatives de tableaux ont été infructueuses. Je n’avais rien à « montrer » picturalement dans cette direction. J’ai alors tout naturellement retrouvé le papier, l’art figuratif, la couleur et grâce aux questions que je m’étais posé, les premiers tableaux sont venus naturellement. Je repartais du monde moderne (l’imagerie scientifique, les photographies de mode, le cinéma…) et j’effectuais un retour en arrière en plongeant toute cette masse dans la matrice même de la peinture (de la couleur sur une surface). On perd certaines choses (le glamour, le futile ou l’abscons ) et l’on retrouve (du moins je l’espère) l’essence même d’une image : l’aura (concept cher à Walter Benjamin). Lorsque Julien m’a envoyé le premier collage mettant côte à côte une de ses photographies et l’un de mes dessins, j’ai trouvé ça superbe, le reste est venu naturellement. J’y ai vu comme une occasion unique de rassembler ce travail sur la figuration avant de repasser définitivement à la toile.
Les photos - Les photos ont été choisies ou prises en fonction du ressenti que j’avais sur les peintures de Christophe. Ce qu’elle m’évoquait et ce que j’imaginais derrière elles. Nous voulions créer une sorte de suite narrative, de dérive visuelle dans une ambiance urbaine et nocturne. J’ai ainsi essayé de travailler plus sur une certaine musicalité et une harmonie visuelle. C’est pour cela que ce sont souvent, des espaces libres ou de non-lieux. Ces instants où l’action est suspendue… parfois à rien. Ce sont des moments terriblement nostalgiques. Ce travail sur le temps, ces différentes émotions nostalgiques de "quelque chose" qui passe comme ça, est une de mes interrogations photographiques. Parfois très récentes comme très anciennes. Pour certaines, le négatif à même disparu.
Au fur et à mesure de la construction de l’exposition, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas mettre ces photos dans un cadre classique. Si le dessin porte une humanité par sa création manuelle, la photo non. C’est un acte mécanique. Une exposition uniquement d’œuvres encadrées aurait été trop représentative et pas assez sentimentale. Il fallait donner de la vie. Quitte à ce que les photos s’abîment avec la manipulation, la colle, le soleil… Mais une photo jaunie par le temps, cornée, pliée, peut raconter bien plus de choses qu’un tirage neuf et encadré. J’ai donc décidé de coller mes images dans des objets de la vie quotidienne. De faire des montages. Ce travail est en constante recherche et évolution.

Biographies

- Christophe Bauer par lui-même
Auteur, compositeur, interprète, je chante et je joue de la guitare dans le groupe de rock Léo the last et du saxophone dans le groupe de jazz The Shop. Je collabore régulièrement au Patriote avec Julien, en fournissant des dessins d’actualité et un strip qui s’appelle la « Vie sur Terre ». Je contribue au fanzine de cinéma « Peeping Tom », que ce soit avec des articles ou des dessins. Je viens de finir avec Jan Jouvert, écrivain de polars, le premier épisode d’une bande dessinée d’anticipation qui s’intitule « Les sentinelles de l’imaginaire ». Enfin quand il me reste un peu de temps après la peinture, je fais la synthèse de tout ça en faisant des courts-métrages. Je viens de terminer « Fatum » qui est visible sur Youtube.

Julien Camy par lui-même
Avant de devenir en 2008 rédacteur en chef du Patriote - hebdomadaire progressiste de la Côte d’azur, j’en fus un collaborateur culturel bénévole pendant 7 ans. J’ai également travaillé au sein du Festival Cinéma d’Alès-Itinérances de 1999 à 2005 entrecoupé par une année à l’Institut franco-japonais de Tokyo dans le service culturel en 2003. De 2006 à 2007, je fus chargé de mission à l’Institut Lumière de Lyon sur la collection livre et DVD. J’en suis donc parti fin 2007 pour le Patriote. Je continue de collaborer à l’historique et précieuse revue Jeune Cinéma et participe aussi au fanzine Peeping Tom, dédié au cinéma de genre et aux francs-tireurs. (http://fanzinepeepingtom.blogspot.com/).
Sinon quelques expos photos (Quartiers japonais Cannes, 2002/Lyon, 2007/Nice, 2009, Bord de route St Tropez, 2009) et un mémoire sur Ken Loach.

Informations pratiques :

CBJC le récit

Exposition du 5 au 29 mai – Espace Initial
Galerie Depardieu - 64 Bld Risso - Nice
1er étage
Une partition visuelle plutôt nocturne, écrite et modeste

Vernissage le mercredi 5 mai à partir de 18h30
avec les auteurs, un peu de musique et de quoi discuter...Contact :
Julien Camy / 06 15 74 15 89
Galerie Depardieu / 04 97 12 12 99

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