| Retour

Stefan Sehler, photographie ou peinture ?

Le Mamac nous en fait voir de toutes les couleurs ! Robert Longo à l’étage, Stefan Sehler au rez-de-chaussée. Et si, à première vue, ces deux artistes n’ont rien en commun, (univers torturé pour le premier, poétique pour le second) une même question se pose face à leurs travaux : peinture ou photo ?

Si vous faîtes partie de ces irréprochables amateurs d’art, qui ont déjà soupé des musées Picasso, des Blaise Cendrars et de l’Art Naïf ; si toutes les galeries du Vieux-Nice et des environs sont fermées pour congés annuels... Alors retournez au MAMAC.
Bien sûr, studieux comme vous-êtes, vous connaissez déjà par cœur l’exposition Robert Longo (non ? Courrez-y !). Mais avez-vous pensé à faire un crochet par le rez-de-chaussée du Musée, où sont exposées les pièces de Stefan Sehler ?

Red Flowers, 2005 Huile et émail sous Plexiglas, 210 x 158 cm

Pour l’exposition au Mamac, Sehler expose une série de huit nouvelles œuvres, pour certaines en grandes dimensions. L’artiste s’inscrit dans le genre de la peinture de paysage, en restituant l’ambiance mystérieuse et lumineuse d’une nature reconstituée.

Vous aurez ainsi l’opportunité de découvrir l’œuvre acquise pour la collection du Mamac, Red Flowers (2005), une branche de fleurs d’une espèce indéterminée, alliant une grande poésie au raffinement de la technique picturale.

Une technique déstabilisante pour le spectateur

L’œuvre de Stefan Sehler est dérangeante car elle déstabilise les repères du spectateur par son étrangeté et la quasi impossibilité devant laquelle celui ci se trouve à en identifier la nature. Il pense regarder une photo puis se rend compte qu’il s’agit de tout autre chose.
La surface glacée de l’œuvre puis la profondeur de l’espace qui baigne les formes induisent la confusion. L’œuvre ne renferme ni système éclairant et les ombres portées ne sont pas les projections habituelles de végétaux plus ou moins fixés au revers de la surface. Il ne s’agit que d’un effet savamment rendu par l’artiste, grâce à une grande maîtrise de la peinture malgré les apparences.

Stefan Sehler s’inspire d’une technique antique de peinture sous verre. Dans ses œuvres, le verre est remplacé par du Plexiglas dont il détourne l’usage habituel. Au lieu d’être l’élément protecteur de la surface peinte, celui qui vient en dernier mais n’intervient pas dans l’acte créateur, il devient le support de la peinture et il la conditionne.

L’artiste choisit des formes, généralement des végétaux mais aussi des paysages de montagne, jamais la figure humaine. Le processus de création de ses œuvres est long et la tâche est méticuleuse, lente et mainte fois répétée.

Une exposition qui vaut le détour !

Miroir, lumière, il y a un peu de magie dans les oeuvres de Sehler

Informations pratiques :

Stefan Sehler, jusqu’au 27 septembre 2009.

Galerie contemporaine du MAMAC, promenade des Arts - 06300 Nice.

Tél. : +33 (0)4 97 13 42 01.

Ouverture du mardi au samedi de 10h à 18h.

Entrée libre.

pub