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Geneviève Azam au Festival du Livre de Mouans Sartoux

Geneviève Azam, économiste à l’université de Toulouse et co-présidente du conseil scientifique d’Attac est invitée au Festival du livre de Mouans-Sartroux les 1er et 2 octobre pour la sortie de son livre le Temps du monde fini, aux éditions LLL, Les Liens qui libèrent.

« Le temps du monde fini commence », écrivait Paul Valéry il y a plus d’un siècle. Pourquoi cet appel n’a toujours pas été entendu alors que le monde est non seulement fini mais aujourd’hui en partie détruit ? Il s’agit de prendre conscience que la crise est d’abord le symptôme d’un effondrement. De renvoyer les prophètes du "toujours plus" à leurs passions tristes. Et d’écouter d’autres voix, du Nord au Sud, souvent celles des vaincus... Et si la transition vers un post capitalisme civilisé avait déjà commencé ! Un livre qui ré enchante la politique par l’une des hautes figures d’ATTAC, économiste, collaboratrice à la revue Mauss et à Politis.

Le monde est indissociablement celui de la Terre, creusée et épuisée dans ses moindres recoins, et le monde commun des humains, menacé par d’insoutenables inégalités, le déracinement et la globalisation des crises. Le temps long de la nature qui semblait aller son cours, croise désormais celui des sociétés humaines : les activités modifient l’écosystème, de manière parfois irréversible, au point de menacer le monde commun et l’ambition démocratique. La promesse d’une émancipation, soutenue par une expansion infinie, la croyance au progrès continu, l’arrachement à la condition terrestre et la fabrication d’une seconde nature, la soumission au cycle de la production-consommation, bref l’imaginaire capitaliste, s’effondre. Il laisse derrière lui un monde de déchets et de friches, d’humains précarisés et devenus superflus. Ce monde-là est clos, il est autophage et ne peut s’alimenter que de nouvelles destructions. Tout comme celui promis par les forces « progressistes » quand elles continuent à laisser croire en un futur qui pourrait poursuivre le modèle en l’humanisant. La crise n’est pas une étape, elle est le symptôme d’un effondrement.

Le constat est sévère et les issues incertaines. Il s’agit d’en prendre acte lucidement et de renvoyer les prophètes du bonheur par le « toujours plus » à leurs passions tristes. Et d’écouter d’autres voix, au Nord et au Sud, souvent celles des vaincus, de regarder des expériences vivantes, qui nous disent que la Terre et ses éléments sont un bien commun premier, vital, un patrimoine commun inaliénable. Des voix qui opposent le « bien vivre » au « toujours plus », qui luttent pour conserver tous les biens communs qui les protègent et les enracinent. Sous les décombres est en train de s’inventer un autre rapport au monde, fait d’attachement au lieu de l’arrachement, de coopération au lieu de la concurrence, d’une propriété usage au lieu d’une propriété-appropriation, d’une reconnaissance de l’autre au lieu de sujets tout-puissants et fermés sur eux-mêmes. Et si la transition vers l’après-capitalisme civilisé avait déjà commencé ?

états d’urgences

“Nous sommes une espèce parmi des millions d’autres ; l’espèce qui a développé le cerveau le plus riche en neurones. Depuis un siècle, nous éliminons mille fois plus d’espèces qu’avant l’époque industrielle. Cette extinction massive, l’humanité en est la cause. Elle pourrait en être la victime.” (Hubert Reeves)

L’humanité victime d’elle-même ?
C’est un appel urgent à la raison.
Les signaux d’alerte se multiplient.
A moins d’être sourds ou complètement inconscients, allons-nous continuer à foncer dans le mur à grande vitesse ?

Ce n’est pas seulement la planète qui nous inquiète, mais aussi l’atteinte aux libertés, les injustices envers les femmes, la faim, l’eau, les réfugiés climatiques, les Droits humains partout dans le monde…

Nous souhaitons convier au Festival du Livre celles et ceux qui résistent à la pensée unique,
aux idées reçues, au creusement des inégalités, à la puissance de la consommation…et qui portent sans doute les prémisses du monde à venir.

Marie-Louise Gourdon
Commissaire du Festival du Livre
Conseillère générale des Alpes-Maritimes
Maire adjointe à la culture

23e Festival du Livre de Mouans-Sartoux
1 – 2 – 3 octobre 2010

http://www.lefestivaldulivre.fr/

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