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Palmarès 2010 FONDATION PRINCE PIERRE DE MONACO

Autour de S.A.R. la Princesse de Hanovre, de gauche à droite, Guido Van der Werve (Prix International d’Art Contemporain), Dominique Bona (Prix Littéraire), Unsuk Chin (Prix de Composition Musicale), Fabio Viscogliosi (Bourse de la Découverte), et Anne Icart (Coup de Coeur des Lycéens). Photo : Eric Mathon, Centre de Presse de Monaco.

Le Palmarès 2010 de la Fondation Prince Pierre vient d’être proclamé :
· Lauréat du Prix Littéraire
Dominique BONA, pour l’ensemble de son oeuvre à l’occasion de la
parution de Clara Malraux, Grasset, janvier 2010
· Lauréat de la Bourse de la Découverte
Fabio VISCOGLIOSI, Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit,
Stock, janvier 2010
· Coup de Coeur des Lycéens
Anne ICART, Les lits en diagonale, Robert Laffont, août 2009
· Lauréat du Prix de Composition Musicale
Unsuk CHIN, pour son oeuvre Gougalon – Scènes de théâtre de rue
pour ensemble
· Lauréat du Prix International d’Art Contemporain
Guido VAN DER WERVE, pour son oeuvre Nummer Twaalf, 2009.

Prix Littéraire

- Dominique BONA

Née en 1953, à Perpignan, d’une famille catalane, Dominique Bona est la
fille d’Arthur Conte, écrivain et homme politique. Agrégée de Lettres
modernes, elle a travaillé comme assistante à France Culture et France
Inter de 1976 à 1980 avant de devenir journaliste et critique littéraire au
Quotidien de Paris (1980-1985) puis au Figaro littéraire depuis 1985.
* * *
Dominique Bona entre en littérature avec les romans Les heures volées
(1981) et Argentina (1984) avant de se tourner vers la biographie qui
constituera la plus grande partie de son oeuvre : Romain Gary (1987), Les
Yeux noirs ou "les vies extraordinaires des soeurs Hérédia" (1989).
En 1992, elle publie Malika (Prix Interallié), l’histoire d’une jeune et
attirante Marocaine, d’origine berbère, qui pénètre dans le petit univers
futile et snob d’une famille en vacances à Saint-Tropez, avant de
consacrer une biographie à Gala (1994, Prix Méditerranée) et à Stefan
Zweig, l’ami blessé (1996).
En 1998, elle reçoit le Prix Renaudot pour Le manuscrit de Port-Ebène, le
journal d’une jeune fille issue de la noblesse vendéenne, qui livre sa
révolution personnelle, organisée en Haïti entre 1789 et 1793. En 2000,
Dominique Bona est récompensée par la Bourse Goncourt de la
biographie pour Berthe Morisot, le secret de la femme en noir, où elle rend
hommage à la seule femme du groupe des impressionnistes.
Avec Il n’y a qu’un amour (2003), elle offre une biographie d’André Maurois
à la fois fouillée et inspirée. « Elle a choisi pour cela de s’intéresser aux
trois femmes qui ont tenu, dans la vie de Maurois, des rôles dissemblables,
mais pareillement essentiels. […] Chacune tient à son côté une place
différente. Mais toutes les trois fournissent à son oeuvre romanesque le
principal de sa substance. Dominique Bona se livre ici à une lecture
croisée de l’existence chahutée de l’écrivain et des livres qui en ont
résulté. » (Jean-Claude Lebrun, L’Humanité, 24 juillet 2003)
Dans La Ville d’Hiver (2005), voyage initiatique vers des contrées
insaisissables et dangereuses, la romancière s’interroge : Comment
réapprendre à aimer ?

En 2006, Dominique Bona publie Camille et Paul, la passion Claudel, où
elle réunit, pour la première fois, les destins passionnés des Claudel, frère
et soeur.
Poursuivant son travail de biographe, elle livre Clara Malraux (Grasset,
janvier 2010) dans lequel elle « brosse un beau portrait croisé du couple
détonant que formèrent André et Clara Malraux... Clara aime cet homme complexe, le comprend, le subit, s’en agace. Il est brillant, fantasque,
égoïste. Elle est plus sobre, plus austère, plus profonde à certains égards
que le flamboyant Prix Goncourt 1936. […] L’auteur d’Il n’y a qu’un amour
et de Camille et Paul, qui a connu Clara, a écrit l’histoire de ce couple de
légende en les plaçant face à face comme deux miroirs qui se
réfléchiraient à l’infini, tout en s’éloignant. Au contact de Clara, André
s’éclaire d’une lumière singulière, plus conforme à la réalité. » (Etienne de
Montety, Le Figaro, 14 janvier 2010)
Dominique Bona a publié, en mai 2010, Stefan Zweig.

Bourse de la Découverte

- Fabio VISCOGLIOSI, Je suis pour tout ce qui aide à traverser la
nuit, Stock, janvier 2010

Né en 1965 de parents italiens, Fabio Viscogliosi vit en France. Il est
musicien et dessinateur.
« Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit est un récit à multiples
facettes, un kaléidoscope qui, par petites touches, dresse le portrait d’un
homme de quarante ans vivant en France, fils d’immigrés italiens, enfant
du rock tout autant que de Magritte ou de Laurel et Hardy. Dans le grand
catalogue sensible qu’est son récit – une suite de textes aux titres
intrigants –, Fabio Viscogliosi convoque avec tendresse ceux avec qui il
dialogue depuis toujours et lui permettent d’interroger le monde : saviezvous
que Picasso admirait la fragilité des chauves-souris ? Que Buster
Keaton portait des chaussures bien plus grandes que ses pieds ? Que
Georges Simenon rêvait d’une belle urne rouge vif pour accueillir ses
cendres ? Franck Sinatra, Bob Dylan, Alfred Hitchcock ou Eddie
Cochran…autant d’hommes illustres qui s’invitent également dans l’univers
de l’auteur, ne faisant que passer mais déposant l’épaisseur de leurs
mystères ou la singularité de leurs pratiques et de leurs questionnements.
[…]
Questionnement sur l’absurde, la force du lien, la nature du bonheur, le
récit de Fabio Viscogliosi est fait des petites choses du quotidien, d’infimes
détails révélateurs, montrant toujours l’envers du décor. Et c’est ainsi que
le lecteur prend une place centrale dans ce texte, parce que Je suis pour
tout ce qui aide à traverser la nuit parle de lui, avec des mots justes et un
style délicat emprunt de pudeur, de sa propre traversée, de ses jours et de
sa nuit. » (Présentation de l’éditeur)

Coup de Coeur des Lycéens

- Anne ICART, Les lits en diagonale, Robert Laffont, août 2009

Ariégeoise de coeur mais Parisienne depuis toujours, Anne Icart est née en
1968. Elle exerce la profession de rédactrice juridique.
Il a cinq ans de plus qu’elle, ils dorment dans la même chambre, leurs lits
en diagonale, et il est son grand frère adoré, son héros. Anne a à peine
sept ans - " l’âge de raison " - quand sa mère lui dit que Philippe est
malade, et qu’il ne guérira pas. Elle ne comprend pas tout, elle est trop
petite, mais elle reçoit l’essentiel, de plein fouet : elle comprend qu’il faudra
toujours veiller sur lui. Ne jamais le laisser seul. L’aimer plus fort que les
autres. De ce jour, elle va grandir le coeur accroché à son frère, " son
héros aux ailes brisées ", handicapé mental à cause d’une césarienne faite
trop tard lors de sa naissance. Comme des instantanés ultrasensibles de
leurs vies, les souvenirs affluent, mêlant passé et présent, parfois cruels et
douloureux, le plus souvent tendres et joyeux, voire cocasses. Et avec eux
des sentiments extrêmement forts, le désir sauvage de protéger, la honte,
le remords, la rage impuissante, la culpabilité, la peur, la difficulté à
construire sa vie à soi, à aimer d’autres hommes - mais surtout l’amour, cet
amour plus fort que les autres. " Personne ne peut imaginer comme je suis
nouée à toi ; même pas moi " : c’est ce qu’elle raconte ici, de leur enfance
dans les années 1970 à aujourd’hui où " tout va bien ", parce que le regret
de ce qui aurait pu être a laissé la place à l’acceptation de ce qui est
vraiment. Portée par une écriture lumineuse, l’émotion vous prend dès les
premières pages et vous mène d’une traite jusqu’à la dernière ligne de ce
récit aussi fort que bref : c’est rare. (Présentation de l’éditeur)

Prix de Composition Musicale

- Unsuk CHIN (Seoul - Corée, 1961)

Unsuk Chin s’initie très jeune au piano et à la théorie musicale. Elle entre
ensuite à l’Université nationale de Séoul où elle suit des cours de
composition avec Sukhi Kang jusqu’en 1985. Elle se produit comme
pianiste aux Pan Music Festivals.
Sa composition Gestalten est retenue pour les journées mondiales de la
musique de la Société internationale de musique contemporaine au
Canada en 1984 et pour la Tribune internationale des compositeurs de
l’Unesco à Paris. Une bourse du DAAD lui permet de suivre des cours
avec György Ligeti à l’académie de musique de Hambourg de 1985 à
1988. Depuis 1988, elle vit à Berlin et travaille au studio électronique de
l’Université Technique.
Ses pièces sont jouées dans de nombreux festivals et cycles de concerts
principalement en Angleterre, en France, en Corée du Sud, en Finlande et
récemment en Scandinavie. Son oeuvre la plus jouée, Akrostichon-
Wortspiel (1991), a été programmée dans quinze pays et interprétée par
de grands ensembles comme l’Ensemble Modern, le Birmingham
Contemporary Music Group, le Nieuw Ensemble, l’Ensemble Asko,
l’Ensemble Ictus, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre
Philharmonia.

Elle est compositrice en résidence pour l’Orchestre symphonique de Berlin
en 2001/2002 et reçoit une commande pour son Concerto pour violon, créé
en janvier 2002 à la Philharmonie de Berlin par Viviane Hagner, sous la
direction de Kent Nagano.
Parmi ses oeuvres principales, notons également Fantaisie mécanique et
Xi, commandes de l’Ensemble intercontemporain, ParaMetaString,
commande du Kronos Quartet, un Concerto pour piano écrit pour Rolf
Hind, Miroirs des temps, commande de la BBC pour l’Ensemble Hilliard et
l’orchestre philharmonique de Londres, Kalá, co-commande par les
orchestres symphoniques de la Radio danoise, de Gothenburg et d’Oslo.
Unsuk Chin obtient de nombreux prix ; en 1985, le grand prix du concours
international Gaudeamus (Amsterdam) pour son oeuvre Spektra ; en 1993
et le premier prix du concours pour les oeuvres pour orchestre en
commémoration du cinquantenaire du gouvernement de Tokyo pour
Santika Ekataka. En 2004/2005, elle compose Cantatrix Sopranica,
commandée par le London Sinfonietta, le Los Angeles Philharmonic New
Music Group, le Festival St Pölten (Autriche), l’Ensemble
intercontemporain et Musikfabrik. Elle est compositrice en résidence pour
l’orchestre philharmonique de Séoul de 2006 à 2008. Alice au Pays des
Merveilles, un opéra inspiré du livre de Lewis Carroll a été créé à l’Opéra
de Bavière à Munich en juin 2007 et sur une série d’Etudes pour piano.
Les oeuvres de Unsuk Chin sont publiées exclusivement chez Boosey &
Hawkes.

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