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L’art plastique à l’assaut du rocher princier !

Monaco brasse autant de cultures différentes qu’elle peut accueillir de créateurs internationaux. Et si la Principauté cultive depuis toujours le goût des arts et du spectacle, depuis le début de ce nouveau millénaire elle semble vouloir briguer une place de choix sur la scène de l’art contemporain.

Avec en ligne de mire, l’édification de son Nouveau Musée National de Monaco (NMNM), la Principauté a négocié depuis 2000 un nouveau virage en s’ouvrant chaque année un peu plus au monde de l’art plastique. Cet élan qui prend sa source autour de l’effort institutionnel s’est cristallisé sous la poussée de quelques galeries qui offrent leurs cimaises aux talents de créateurs confirmés ou émergeants dignes d’attirer les collectionneurs et amateurs d’art. Ceux qui se contentaient de leurs déplacements en Principauté pour faire un détour par des salles de ventes, comme l’Etude Tajan qui a fait la Une en 2007 en vendant le fameux Pouce de César, viennent désormais sur le rocher pour y suivre l’actualité et pourquoi pas y faire des découvertes !

L’avant et l’après Grimaldi Forum

- Depuis février 1998, suite au réaménagement du Port, le Quai Antoine 1er, est devenu le Quai des Arts offrant sous l’impulsion de Folon et de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de vastes ateliers à des artistes de renom tels Adami, Arman, Botero, Cane ou Sosno.
Un espace de démonstration de 1 000 m2 qui abrite depuis 2003 les préfigurations du futur NMNM ainsi que des expositions thématiques : l’exposition des peintres du « Valet de carreau » dévoila ainsi en 2004 un courant pictural majeur à la racine de l’avant-garde russe.

- En 2000 le Grimaldi Forum ouvre ses portes pour accueillir lui aussi des expositions d’envergure qui connurent toutes un vif succès auprès du grand public, comme par exemple celle dédiée en 2003 à Andy Warhol et ses grands formats, sous le commissariat de Germano Celant et Matali Crasset.
- Chaque année les Espaces Ravel et Diaghilev offrent des événements forts, qu’il s’agisse d’expositions d’Helmut Newton ou de Doisneau.
- Dans le même temps l’espace public monégasque devait lui aussi s’ouvrir à l’art avec la première édition du Festival International de Sculpture (en partenariat avec le Gouvernement Princier, la SBM, le Centre de Presse et la DAC) présentant des œuvres monumentales dans le jardin du Casino.
L’exposition « éco-futuriste » organisée par l’association « Arty Ecology » investissait encore au printemps 2007 les abords du Casino avec 34 artistes dont certains résidant en Riviera (Ben, Nall, Sosno, Philippe Pastor, Jean Mas, Martin Caminiti etc.).

Oeuvre de Didier Marcel exposée à Monaco
Didier Marcel
Phoenix Canariensis, Jardins de la Petite Afrique, Monaco, 2008
Résine polyester, acier inoxydable, flocage
910 x 55 cm
Credit photo : Jérôme Schlomoff

Sans oublier la Fondation Prince Pierre aujourd’hui présidée par S.A.R. la Princesse de Hanovre, qui, depuis 2005, attribue son prix International d’Art Contemporain à une œuvre créée au cours des deux années précédentes par un artiste émergeant. Après la sud-africaine Candice Breitz, ce fut le sculpteur Didier Marcel qui en fut le lauréat 2008.

- Y a-t-il un « avant et après » le Grimaldi Forum ? Ce qui est sûr, c’est que ce « vaisseau des temps modernes », qui attira lors de l’été 2007 plus de 135.000 visiteurs lors d’un hommage rendu à la Princesse Grace sur une scénographie de Frédéric Mitterrand, a consolidé une volonté culturelle déjà amorcée.

Dans le sillage de la Marlborough Gallery

© JCh-Dusanter

- Ce regain de l’art porté par les institutions monégasques s’est doublé d’un renouveau des galeries privées.

- Depuis 2002 ont éclos la galerie Maretti Arte Monaco dédiée aux nouvelles tendances de l’art italien, puis la galerie Pastor-Gismondi (aujourd’hui galerie Delphine Pastor, face au Grimaldi Forum) et la Monte-Carlo Art Gallery.
- Sans oublier les galeries de Marescalchi et du Forum-Kamil. Inaugurées dans la foulée les galeries In Camera et Incognito, après avoir participé largement à cet essor, ont fermé cette année pour des raisons indépendantes de leur volonté.

Eva Menzio, Directrice de la Marlborough Gallery Monaco
© JCh-Dusanter

L’une des premières a avoir ouvert cette voie royale fut la Marlborough Gallery.
Implantée dans les grandes métropoles (New York, Londres, Barcelone, …) cette référence britannique fondée en 1946 par Lloyd & Fisher a inauguré, en 2000, 300 m2 d’exposition au niveau de la salle du Quai Saint Antoine. Dirigée par Eva Menzio, elle relaye dans le Sud et au-delà de la frontière transalpine le travail d’artistes majeurs (Kokoschka, Pollock, Gottlieb…) ou plus actuels comme Botero, Pomodoro, Estes, Otterness, Valdès etc. Sa directrice, qui est née dans le giron de l’art, voue une réelle passion à faire partager ses découvertes et à offrir à Monaco cinq fois par an le meilleur de l’art moderne et contemporain dépouillé de tout effet de mode. « Nous n’avons que huit ans d’existence et si ne pouvons encore offrir des artistes en exclusivité nous relayons les travaux de Roberto Barni, David Benati et Alberto Magnelli ainsi que les accrochages de la galerie de New York. Nous proposons d’autres artistes au gré de nos affinités telle l’exposition Les autres de Ben l’an dernier. Sans omettre quelques incursions de l’autre coté des Alpes ! » : car Eva Menzio exerça pendant dix-huit ans son métier de galeriste à Turin.

Barbieri, Site Specific_Jordan04, 2008, photographie 111 x 151 cm

La prochaine exposition à faire ce grand écart s’ouvrira le 4 décembre avec neuf artistes italiens, dont deux invités à la Biennale de Venise 2009 : « Pour l’anecdote le commissaire de notre exposition a été nommé entretemps commissaire de cette biennale qui se déroulera en juin 2009 ! » commente Eva, qui cet été, élargira le champ d’action de la Marlborough Gallery en direction de l’Ouest.

Manolo Valdès - Reina Mariana
© B. Bonnaz

« Nous présenterons dès fin juin, parallèlement dans les jardins du Casino et à Saint-Tropez, l’œuvre sculptée et monumentale de Manolo Valdés ».

Manolo Valdès - Reina Mariana
© B.Bonnaz

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