Gilles Traverso raconte Memories & Dreams

Vous exposez cet été au Palais des Festivals de Cannes une sélection de photos de la collection familiale sous le titre ’Memories and Dreams".
Peut-on en effet dire que la Collection Traverso est LA mémoire de Cannes et du Festival de Cannes ?
Y a-t-il dans le monde un fond photographique d’une telle ampleur et couvrant une telle période sur le Festival de Cannes ?

 Gilles Traverso : oui , très sincèrement la collection est La mémoire de Cannes.
Et non, la collection traverso est unique, couvrant par la même famille tous les festival (compris les 2 journées de 1939) avec environ 150 000 clichés originaux.

L’exposition que vous présentez à Cannes couvre une très large période de 1919 à 2010. Or la Collection Traverso comporte plus de 380 000 clichés simplement sur le Festival de Cannes !!
Comment avez-vous choisi les thématiques qui vous ont permis de sélectionner les photos que vous présentez à Cannes ?

Gilles Traverso : La recherche dans les archives (1 million 7000 clichés) est
toujours pleine de surprise !
J’ai défini les 3 axes de l’exposition, le festival 2010, l ’histoire du festival et Cannes les années 20 puis avec Marc Souliere nous avons anticipé sur le rendu final avec un choix de touches de colorisation et une sélection des tirages sur les différentes matières (cette sélection de 400 clichés est bien entendu non exhaustive et d’autres photographies seront traitées suivant l’inspiration future).

Vous avez donc collaboré avec Marc Soulière, diplômé des Beaux-arts dirigeant de H20 (spécialiste de l’impression numérique) : vous avez choisi ce concept original de tirages de quelques unes de ces photos sur des matériaux peu "habituels" (PVC, carrelage...) ? Qu’est-ce que ce tirage apporte à la photo ?

 Gilles Traverso : Le fait de se projeter sur des matières différentes apporte un vie nouvelle à certains clichés, la dématérialisation d’un négatif original par le numérique permet de créer des effet nouveaux qui, je trouve, peuvent apporter un plus et tant pis pour les puristes !

Pourra-t-on découvrir des photos inédites, jamais ou peu montrées au public ?

 Gilles Traverso : oui, certains clichés n’ont jamais été exposés ou publiés.

Les photos originales présentées pourront-elles être achetées ?

 Gilles Traverso : Les réalisations présentées, oui.

Vous gérez la Collection familiale qui dispose d’un catalogue de 1 700 000 clichés argentiques : comment assurez-vous la qualité de ces documents fragiles ?
L’ensemble des clichés est-il numérisé ?
Disposez-vous également de quelques vidéos ou le fonds est-il exclusivement photographique ?

  Gilles Traverso : Tous les originaux sont conservés en sécurité (ni lumière, ni
chaleur et humidité). Une toute petite partie est numérisée. Le fond est
uniquement photographique.

Quelles personnes achètent les photos de la Collection : ce sont majoritairement des collectionneurs ou des amateurs d’art et de culture ?

 Gilles Traverso : Oui collectionneurs, amateurs d’art photographiques, je pense élargir ce panel via la numérisation et les nouveaux supports !

Vous organisez des expositions dans le monde entier : l’image de marque "glamour" de Cannes est-elle toujours la meilleure ambassadrice dans le monde ? Le fait de donner à admirer les photos du Festival suffit-il à attirer les visiteurs et donc à promouvoir indirectement la Ville ?

 Gilles Traverso : Partout à l’étranger le nom Cannes est connu par son Festival, oui le glamour lui est toujours associé et c’est toujours un des arguments
de promotion !

Y-a-t-il une photo de cette collection de votre grand-père ou de votre père que vous ne vendriez pour rien au monde. Une photo à laquelle vous êtes particulièrement attachée d’un point de vue sentimental ?

 Gilles Traverso : D’un point de vue sentimental, c’est l’histoire de ma famille
depuis plus de 90 ans et la mienne depuis 34 ans donc... l’ensemble de la
Collection ! Par contre je n ai pas de soucis pour toute vente de tirages, car chacune est un partage et le moyen de continuer à faire vivre la collection.

Vous êtes à la tête de l’entreprise qui gère le fond et vous n’avez pour autant pas renoncé à venir vous aussi immortaliser la ville de Cannes et le Festival. Vous travaillez en argentique comme votre grand père ou êtes vous passés au numérique ?
Il est important pour vous de pérenniser cette saga Traverso ? Pour quelles raisons ? La relève est-elle assurée ?

 Gilles Traverso : Je travaille au numérique depuis 2006. Si la saga devait continuer, l’histoire serait très belle, mais c’est très lourd à porter et pour l’instant je ne tiens pas à programmer ma fille de 11 ans.

Votre histoire familiale est liée intimement avec la Ville de Cannes et le Festival de Cannes : vous devez avoir de nombreuses anecdotes sur les échanges entre votre famille et les stars. Ne songez-vous pas à les faire partager un jour en écrivant un livre...sans photographies ?!

 Gilles Traverso : Pourquoi pas , mon épouse écrit remarquablement !

Quelle ville pourrait détourner votre objectif de Cannes ?

 Gilles Traverso : Un pays, le Cambodge...