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ART CANNES : ouverture de la 2ème édition au Casino PALM BEACH !

Deux interviews pour deux acteurs majeurs d’Art Cannes 2010 qui ouvre ses portes demain vendredi 23 avril : Juanita Sonigo est l’instigatrice du projet et nous parle de sa méthode anticrise, -les enchères à la carte- ; Raphaël Barbibay -galeriste à Tel-Aviv- évoque quant à lui les 20 artistes israéliens qui exposeront tout au long de cette deuxième édition du Salon d’Art Contemporain à Cannes. On prend ses aises au Casino Palm Beach pour trois jours de découverte, ateliers, échanges et rencontre entre publics et particuliers… un rendez-vous qui s’annonce convivial !

Le lieu est plutôt inhabituel. Pourquoi exposer au Casino Palm Beach ?

D’abord parce que c’est un lieu de prestige, et les artistes qui viennent sont souvent connaisseurs, ça leur parle. Cannes et son Festival du Film en tête forment en quelque sorte un carrefour des influences, sa renommée est mondiale. De plus, le Casino Palm Beach est un très beau lieu, nous avons toujours eu de bonnes retombées concernant ce lieu d’exposition. Les plafonds sont très hauts, l’espace est particulièrement vaste. Cela me semblait être vraiment parfait pour accueillir les artistes, assez nombreux de surcroît. Le succès de l’année dernière a confirmé l’importance du Palm Beach dans l’organisation de l’événement.

Juanita Sonigo

À propos du Salon d’Art Contemporain : Sur quels critères sélectionnez-vous les artistes exposés ?

Le plus important dans la sélection est le statut : nous nous devons de promouvoir les professionnels, car ils sont aussi là pour vendre leurs œuvres, même si le plaisir de l’art est l’essence première. À part ce critère marchand, mon jugement n’importe pas. Nous nous devons -car je ne suis pas seule dans le choix des artistes- d’être totalement objectifs.

Quels seront les événements majeurs du Salon ?

Juanita Sonigo

Histoire d’oxygéner le monde de l’art contemporain, j’ai eu l’idée de mettre en place des « enchères à l’aveugle », ou à la carte, appelez-ca comme vous le voulez. Le concept est simple : toutes les heures des « pastilles vertes » seront mises en place et indiqueront les œuvres à vendre. Si le visiteur est intéressé, il remplit un formulaire et inscrit la somme qu’il désire investir. Ensuite, l’enveloppe est remise à l’artiste qui décide à son tour s’il vend ou non. C’est une bonne façon de remédier à l’embarras qui subsiste entre les créateurs de l’œuvre, qui pour la plupart ne savent pas vraiment les évaluer, sachant qu’ils y ont investi leur âme ; et les visiteurs qui croient bien souvent à un coût trop élevé pour leur bourse. L’opération « pastille verte » rétablit ainsi un certain ordre des choses.

Revenons-sur vos propos : Qu’entendez-vous par « oxygéner » le monde de l’art ?

Pour moi, oxygéner signifie faire un pied de nez à la crise qui existe bel et bien, on le voit tous les jours ! Les gens doivent faire un effort, l’artiste également. Les prix traversent aussi ce moment de creux, malheureusement. Enfin, tout le monde doit vivre.

D’autres événements à connaître ?

Oui, par exemple il y aura l’atelier de l’artiste José Curti, qui permet cette année aux adultes de découvrir différentes techniques en peinture tandis que Eve N anime un atelier destiné aux enfants. José Curti sera aussi sur scène pour une performance le Vendredi 23 Avril.
Côté Photo, nous avons mis au point un concours, permettant de saisir les clichés les plus insolites du salon. Puis il y aura deux conférences très intéressantes, dont l’une sur l’importance de la lumière dans la photo donnée par Pierre Anthony Allard, l’ancien directeur artistique des studios Harcourt. Les sujets abordés se calent d’ailleurs toujours sur un thème dans l’art, avec en plus le petit coté mystique qui est très tendance (rires)…Par exemple, parler de la lumière c’est très important puisqu’elle est essentielle au travail de création, que cela soit en peinture, en photographie, etc.
Pierre Anthony Allard va également proposer une série de leçons sur les techniques du « Portrait ». Les visiteurs peuvent d’ailleurs réserver leur séance photo exceptionnelle, pour s’immortaliser en « star d’un jour » et repartir avec leur cliché noir et blanc, épreuve signée de l’artiste. Il fait un shooting vendredi. Puis dimanche, ce sera la remise des trophées de la Ville de Cannes qui récompense trois artistes en peinture, sculpture et photographie…Les gagnants auront le droit à une exposition dans la ville. Il y aura aussi les « Prix de la Presse ».
Le clou du spectacle si j’ose dire, ce sera la grande vente aux enchères le même jour, sous l’égide de Maître Jean-Pierre Besch. Les œuvres à la vente seront exposées tout au long de l’événement qui dure trois jours. Enfin, il faut rappeler la présence du 9ème Salon d’Art « Nature Animaux » qui se fait conjointement à Art Cannes pour la deuxième année consécutive après 7 ans passés à Paris. C’est à peu près tout. Mais c’est déjà pas mal !

Au final, si vous deviez décrire le Salon Art Cannes, en un mot ?

Un mot, c’est peu (rire) : convivial, interactif… Il y a des ateliers d’enfant, des rencontres, des échanges, on essaye d’en faire un événement chaleureux, tout simplement.

Votre actualité prochaine ?

Je compte monter un autre salon à Paris, mais je ne peux pas encore en parler. Si ca marche à Paris, pourquoi ne pas le proposer au public cannois, un peu plus tard… Surtout, je voudrais remonter une troisième édition d’Art Cannes pour l’année prochaine, mais cela c’est en fonction de la fréquentation du Salon Art Cannes 2010. Et si ca marche toujours, j’aimerai faire deux sessions à Cannes. Enfin, pour l’instant ce n’est qu’un projet, mais ca viendra (rires).

Raphaël Barbibay


Comment avez-vous eu connaissance du salon Art Cannes ?

Par Juanita Sonigo que j’ai rencontrée à Paris. J’avais précédemment participé au Salon du Livre afin de présenter l’art israélien, car je viens de Tel-Aviv. Mon travail me permet de rencontrer beaucoup d’artistes, de galeristes, d’organisateurs…dont Juanita, qui avait donc ce projet, monter une seconde édition d’Art Cannes. J’ai trouvé cela très intéressant. C’était aussi une bonne occasion de faire participer quelques artistes de la scène Israélienne. Pour ceux qui exposent en Israël et ailleurs dans le monde, Cannes ça parle tout de suite ! Autant faire d’une pierre deux coup, promouvoir ceux qui créent et participer à un événement nouveau sur la Côte d’Azur.

Quels liens entretenez-vous avec les artistes israéliens présents sur place à Cannes ? Pourquoi ces 20 artistes en particulier ?

Mon métier est celui de galeriste. Avec l’association que j’ai fondé « Art Connections Israël », je participe à faire connaître des artistes parfois occulté par le « circuit » international bien que Tel-Aviv soit très axée art et culture –mais émergente dans ce domaine-. À vrai dire, je ne connais pas encore assez bien le marché français. Que cela soit à Cannes ou ailleurs, j’essaye de choisir des artistes plutôt « commerciaux », plutôt côtés. Comme je suis directeur artistique d’une galerie à Tel-Aviv, je connais bien ceux qui peuvent se vendre facilement à l’étranger. Attention, il n’ y a pas qu’une facette marchande, je fais aussi cela pour l’amour de l’art, « l’art pour l’art » . Je m’efforce donc, si c’est possible, de faire la connexion entre ces artistes et l’international. Il faut les promouvoir sans cesse. En commençant par mettre le pied à cannes, puis ensuite à Monaco, je teste le marché français et monégasque, on verra bien (rires).

Le Salon ArtMonaco’10 accueillera justement quelques-uns de ces artistes, du 29 Avril au 2 Mai 2010. Cannes, Monaco…Exposer sur la Côte d’Azur, c’est important pour vous ? Quelle vision entretenez-vous de la région et de la place qu’elle accorde à l’Art Contemporain ?

Tout d’abord, l’art n’a pas de frontières. Que cela soit sur la Côte d’Azur ou ailleurs, je pense qu’il est important pour chaque artiste d’avoir la possibilité de faire connaître son œuvre. L’art, ca se communique partout. Mais bon, comme je le disais, je ne connais pas encore très bien la région, j’essaye de faire au mieux pour m’adapter à la vie en France. Même s’il est vrai que j’ai déjà travaillé pour des magazines français, et que je vis aujourd’hui entre la France et Israël, c’est un challenge nouveau pour moi. Par rapport à la place que peut prendre l’art contemporain dans cette région, et bien je pense qu’il est très facile d’attirer l’attention sur un artiste ici car il y a cette part de rêve, cette image que l’on connait bien, la fameuse « french riviera ». Les média s’en servent très bien et donc je trouve normal que les artistes quels qu’ils soient veuillent toucher à ce « rêve » pour se faire davantage connaître.

L’association que vous avez fondée en 2007 « Art Connections Israël » prend place à Tel-Aviv, scène bouillonnante de l’Art contemporain en Israël. Pouvez-vous nous en dire deux mots ? Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à créer une telle association ?

Et bien le siège d’ « Art Connexions Israël » est à Tel-Aviv comme je l’ai dit auparavant. J’en suis son fondateur, et la mission de cette association est donc de faire connaître, promouvoir l’art israélien à l’international. C’est la force motrice, dont le siège se trouve à Gebo’s Art Space, un « studio-galerie » créé en 2007. Je suis aussi directeur artistique et curateur de cet espace d’exposition. Les artistes qui m’accompagneront à Cannes et une partie à Monaco (Ruven Kuperman, Amnon David Ar, Baruch Elron, Mika Drimer, Roy Pajurski, Helen Francis Attar, Daniela Orvin, et Doron Dahan) sont déjà exposés à Tel-Aviv, et ont depuis bien longtemps acquis une grande renommée. Et puis il y a aussi ceux de la périphérie israélienne qui tentent de se faire connaître dans le centre de Tel-Aviv, et je suis aussi là pour faire le relais entre le public et ces créateurs. Et puis l’art contemporain est de très haut niveau, tout simplement ! Je voulais faire une démarche d’ouverture vers l’Europe pour montrer à quel point l’art en Israël est de qualité !

Vous mentionnez également le fait de vouloir lier Art et Design, dans quel but ? Est-ce une façon d’apporter aux deux disciplines un renouveau certain ?

J’ai un projet à Paris : Je vais bientôt présenter un des plus grands designers israélien dont je tairais ici le nom, mais cela sera encore un pas de plus en avant pour faire connaître ceux qui créent en Israël. Les stylistes, les créateurs de mode, les designers…ou bien les artistes numériques, tous doivent être connus. Aujourd’hui, vous me demandez pourquoi le design, en particulier ? Et bien je dirai que le monde de l’art est un grand mix, il y a le net, le « digital art », etc. il faut faire avec, bien entendu. Et le design c’est aussi cela, une entente parfaite avec l’art contemporain. Il y a un nouveau langage à connaître pour comprendre et mieux appréhender les œuvres qui se présentent à nous. Et il n’y a pas de limite car tout a changé. Donc, j’essaye de présenter des projets qui font le lien entre ce mélange des media quels qu’ils soient et le public, qu’il soit israélien ou français, peu importe.

Quel est l’ « état » actuel de la scène artistique en Israël ? Est-elle menacée ? En pleine expansion ?

Je dirai que c’est une question que l’on me pose souvent. Et je me dois de répondre que l’art et la politique, il me semble cela ne va pas ensemble, car l’art est universel, sans frontières. Par exemple si je décide de faire une exposition Palestine-Israël, tu vois de quoi je parle, et bien ce thème, de menaces, de guerre, etc. je ne veux pas l’aborder. Je vais parler de l’image, du plaisir artistique, de ce qui est humain. Donc l’art n’a, pour moi, vraiment aucun rapport avec la politique.

Quelle comparaison pourrait-on faire entre exposer à Tel-Aviv et dans les grandes villes/métropoles internationales (Berlin, Barcelone, Moscou…) ?

Tel-Aviv est exactement comme Paris, une ville très dynamique, cosmopolite, il y a de tout, surtout beaucoup de jeunes pour faire bouger les choses ! L’ambiance, l’énergie, la création, les festivals...J’ai visité de nombreuses villes comme Berlin effectivement, et il me semble qu’entre Tel-Aviv et ses villes la comparaison est identique. Donc il n’y a aucun souci à ouvrir une galerie, au contraire ! Les israéliens cherchent à avoir le maximum d’ouverture au monde, donc on travaille avec tous ceux qui le souhaitent. S’il doit y en avoir un, c’est seulement le problème vis-à-vis des médias, qui diffusent une image fausse de la ville, du pays dans lequel je vis. Ce n’est vraiment pas la réalité !

Votre actualité prochaine, quelle est-elle ?

Au mois de Mai chez Pierre Bergé, il y a une énorme vente d’art israélien qui s’organise, on commence à promouvoir nos artistes et nos galeries ! J’ai également fait des projets pour Paris, je vais notamment présenter chez Pierre Cardin quelques artistes israéliens, sur le thème des femmes. Mais c’est encore trop tôt pour m’avancer, j’évite de trop en parler. Ensuite il y a le projet à Monaco, puis je voyage ensuite pour l’exposition universelle à Shanghai, en Octobre !
Au final ce que l’on demande c’est juste d’être au maximum en contact avec le public que l’on ne connait pas, dans les salons, les galeries, les festivals etc. Sur la riviera, espérons que le message passe. Je ferai tout pour ! (rires)

Informations pratiques :

Horaires d’ouverture au public : Vendredi 23 avril 2010 : de 11h à 22h Samedi et Dimanche : de 11h à 20h Tarifs : Gratuit : enfants accompagnés jusqu’à 12 ans, invitations, présentation de revue Tarifs réduits : 3 € (couple, étudiant, famille nombreuse…) Plein tarif : 5 € Organisation et Commissariat Général : SOCAG 17, rue François Miron -75004 Paris GSM : 06 16 48 89 86 - Email : [email protected] SARL SOCAG – RCS Paris B 322 019 381 Juanita Sonigo – Tél. +33 (0) 6 16 48 89 86 @ : [email protected]

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