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La Danish Design House est-elle un show-room ou une galerie ?

Parce que le raffinement légendaire du mobilier scandinave était peu représenté sur la Côte d’azur, et parce que l’on y sublime les liens reliant le design aux Beaux-arts, la « Danish Design House » a créé l’événement en s’installant à Cannes !

« Alors que je cherchais à m’établir ici avec ma famille, je me suis rapidement rendu compte de la difficulté qu’il y avait à trouver sur la Côte autre chose que du design italien ou français ! ». C’est en partant de ce constat et selon l’adage « on n’est jamais mieux servi que par soi même » que Mark Jochumsen décide en 2005 de se lancer dans l’aventure. Une aventure que ce danois itinérant (un pléonasme ?) maîtrise parfaitement, car après avoir été formé dans une école de Londres, il exerça sa profession d’architecte d’intérieur durant huit ans en Russie : « essentiellement pour des particuliers d’origine anglo-saxonne ou scandinave exilés à Moscou », tient-il à préciser. En ouvrant sa boutique, rue d’Antibes à Cannes, il y a trois ans, Mark misait aussi sur « une ville cosmopolite réputée pour son pouvoir d’achat et sa culture du nec plus ultra ».

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Une collection danoise et des invitations d’artistes

Mais ce tout jeune quarantenaire est mû par la passion, et le lieu se change rapidement sur ses deux étages en un espace modulable de 250 m2 dédié au design de son pays natal, leader historique en la matière. Certes l’on y vend en exclusivité des pièces de mobiliers rares, mais l’on y raconte et fait vivre également l’âme de tous ces créateurs, du père fondateur du fonctionnalisme Kaare Klint (1888 – 1954) à ses disciples (Wegner, Mogensen, Koch, Salto), avec un faible pour le plus fameux d’entre eux : Arne Jacobsen, auteur d’un icône dessiné en 1958, le fauteuil « Egg chair ». « Le but est de créer un lieu dont l’habillage évolue régulièrement sur le même concept esthétique ».
C’est ainsi que ce féru de lignes claires et de matières noblement assujetties par la main de l’homme ouvre plusieurs fois par an son espace à la présentation d’artistes plasticiens, pour majeure partie d’origine scandinave. L’an dernier Johanna Oras y accrochait ses toiles : une artiste peintre qui est, depuis trois mois, l’invitée du Château Musée de Cagnes sur Mer.
Trois manifestations autour d’un plasticien, d’un architecte et d’un designer jalonneront 2009. Des rencontres qui permettront de découvrir, entre autres, la génération émergente de ces designers danois, qui sans renier leurs pères cherchent à s’en émanciper, tel Thomas Pedersen dont le fauteuil Stingray conçu comme un nid zen évoque la forme d’une raie manta. Ou Keld Moselhomm qui y exposera en juin. Une première sur la Côte d’azur pour ce sculpteur déjà reconnu dans le nord de l’Europe.
Et si Mark aime tant marier l’art plastique et le design c’est que le croisement de ces deux pratiques lui offre la possibilité de nuancer la scénographie des lieux et aussi de sublimer les correspondances qui existent entre les deux univers. « Est-ce vraiment un hasard si la plupart des grands musées modernes de Bilbao à New York sont décorés avec du mobilier danois ? » souligne-t-il à ce propos.

Originaux ou rééditions ?

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Véritable ambassade du bon goût venu du froid la Danish Design House ouvre parfois une fenêtre sur d’autres horizons. « Nous agissons un peu comme un musée d’art contemporain, notre collection permanente est danoise mais, sur invitation ou lors d’expositions temporaires, nous accueillons aussi des créateurs venus d’ailleurs, de Belgique ou de Hollande par exemple ».
La Danish Design House est-elle alors un show-room ou une galerie ? Car le parallèle avec les Beaux-arts ne s’arrête pas là. Ainsi la plupart des pièces que vous y trouverez ne sont pas des reproductions mais bien des pièces originales. Mark s’en explique : « Les rééditions de meubles ou d’accessoires cultes ont fleuri depuis quelques années mais le design danois le plus ancien n’a jamais cessé d’être produit. Aujourd’hui des modèles qui ont plus de cinquante ans sortent encore des ateliers où ils ont vu le jour. Ce sont donc des originaux contrairement à d’autres classiques du genre, dont les brevets ont été rachetés et qui sont aujourd’hui usinés par des enseignes étrangères. Ainsi les chaises de l’architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe sont des rééditions tandis que la « Egg chair » ou les lampes de Jacobsen demeurent des originaux ! ». Il était bon d’apporter cet éclairage à l’heure où la vogue du vintage fait des ravages !

Cette expertise et ce souci du détail se retrouvent dans l’autre activité que dispense la Danish Design House.
Car Mark Jochumsen, qui n’a pas pour autant délaissé son activité d’architecte d’intérieur, s’est entouré d’une équipe soudée autour de la charmante Berit, en charge de la logistique et du marketing de l’enseigne. Ainsi Steen, un compatriote et Tim d’origine anglaise, eux aussi architectes d’intérieur, collaborent avec lui sur de gros chantiers y compris des villas qu’ils font construire pour être vendues « décoration en main ». « Un marché qui séduit la population étrangère désireuse de s’installer sans souci sur la Côte », précise Mark avant de rajouter, « dans ce même esprit nous avons intégralement réalisé un appartement témoin pour le chantier du Parc immobilier Blanche de Castille sur la moyenne Corniche à Nice ».

Si en pénétrant dans La Danish Design House tout ne semble que luxe calme et volupté, c’est aussi que la passion qui anime ses hôtes et leurs objectifs d’excellence évoluent toujours de concert. Cette harmonie, qu’ils aiment faire partager, ressemble d’ailleurs à la définition même du design : « Une discipline visant à représenter concrètement, un concept ou une intention en tenant compte des toutes les contraintes fonctionnelles ».

www.danishdesignhouse.net

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