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Jean Charles Blais au musée Picasso à Antibes

Exposition temporaire du 17 Mars au 9 Juin 2013

Jean Charles Blais est arrivé sur la scène artistique
au début des années 1980, à un moment où la
réapparition de la peinture en Europe se manifestait
en France avec un groupe d’artistes réunis sous la
bannière de la Figuration libre, soit par le retour à
une tradition picturale.
Dans ce contexte, il a proposé
d’emblée une oeuvre essentiellement intuitive qui,
depuis trois décennies, s’est développée avec
un appétit permanent pour de nouveaux dispositifs
et des propositions visuelles toujours renouvelées.

17.08.12, 2012, peinture à l’huile et craie sur affiches, 290 × 192 cm
© François Fernandez / ©Adapg, Paris 2013

L’exposition du musée Picasso propose, dans
une lecture à rebours, en partant des plus récentes
productions de l’artiste, de parcourir ce processus
créatif fait davantage de glissements que de ruptures,
d’improvisations que de programmes, d’une salle
à l’autre, d’une forme à l’autre, dans la superposition
ou au contraire l’évidement, convoquant, pour toujours
mieux l’éluder, la question de la figuration ou
de la narration et celle aussi, déjà et immédiatement,
de la dématérialisation, avec l’utilisation des affiches
arrachées qui allaient, quelques années plus tard,
se transformer en tableaux dépecés.

Patrons, 1993, toile de laine découpée, 280 × 350 cm, collection particulière
Photo © François Fernandez / ©Adagp Paris, 2013 20

Cette mise en morceaux de choses légères,
transparentes, diaphanes donna naissance à des pièces
fantomatiques que la série, en 1997-1998, des
« Sur mesure », à la mesure de rien, tenta d’incarner
dans une forme ressemblant à des vêtements, tout
en pointant subtilement la différence entre anatomie
et représentation du corps, comme, quelques années
plus tôt, les « grands bazars » peints sur les affiches
déchirées montraient la distance entre image
et figure, lorsque de toutes petites têtes énigmatiques
se trouvaient fixées sur des corps de géants, avec
une volonté de déjouer le sujet du tableau en le
ridiculisant par sa forme monstrueusement grotesque
qui fonctionnait – l’artiste le rappelle dans l’entretien
qui suit – un piège à sens interprétatif, volubile,
mais ne menant finalement nulle part.

L’atelier de l’artiste à « Tilimbom », Vence 2012
Photo © Grégoire Gardette © Adagp Paris, 2013

L’image numérique permit ensuite à Jean Charles
Blais de poursuivre la recherche du comment
de l’apparition des formes, en produisant des oeuvres
qui n’existent que par leur consultation, sans format
définitif, avec une grande économie de moyens
et d’interprétations par laquelle l’effet sensoriel de
la peinture devient assez minime, avant qu’ en 2007
une commande à point nommé lui fît reprendre
les pinceaux, les ciseaux et les papiers pour porter
un nouveau regard sur la notion de modèle, à travers
le répertoire singulier de l’opéra, libérant le bonheur
déclenchant des images partagées et des récits
déjà construits.

Informations pratiques
www.antibes-juanlespins.com
Château Grimaldi
06600 Antibes
T. +33 (0)4 92 90 54 26/20

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