PARIS : Le dessin toujours à la page !

Les collectionneurs et conservateurs du monde entier étaient réunis au Palais Brongniart et leurs achats ont été aussi nombreux que prestigieux. Les exposants sont très satisfaits et jugent cette édition meilleure que la précédente. En fin de parcours, les marchands ont vendu en moyenne pour un chiffre d’affaires par stand de 300 000€, soit un total de 12 millions d’euros.

Les dessins anciens séduisent toujours autant les institutions internationales prestigieuses

Par exemple, La Galerie de la Scala a vendu Deux femmes portant des houppettes de Stefano della Bella à un musée belge, ainsi qu’une quinzaine de dessins à des amateurs.
Ainsi, la Galerie Colnaghi-Bellinger a vendu sept de ses dessins les plus importants. Parmi ceux-ci, une sanguine de Simone Cantarini (1612-1648), Jupiter, Neptune et Pluton pour 85 000€ et Un Supplice de Saint-Sébastien de Paolo Farinati (1524-1606) pour 95 000€. Jean-Luc Baroni a vendu sa superbe Tête d’Homme du Piranese (1720-1778). A la Galerie Didier Aaron & Cie, le Christ en croix de Charles Le Brun (1619-1690) a trouvé sa place dans une collection privée. De même la Galerie Paul Prouté est satisfaite de ce Salon : elle a vendu 22 dessins, soit la quasi-totalité du stand, dont un Portrait de Jeune femme par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) pour 65 000€ ou Deux études de grenouilles à la sanguine du Parmesan (1503-1540).

Stephen Ongpin a trouvé acquéreur pour Une Course de chevaux de Géricault (1791-1824) pour 112 000€ en même temps que pour une aquarelle de Rosa Bonheur (1822-1899), Un Bosquet, à 73 000€. Un autre Géricault, grande star du Salon, a été vendu chez Thierry Normand à un cinéaste français très connu, alors que le marchand vendait 7 autres dessins de son stand. Pour la Galerie Talabardon & Gautier, ce Salon était le meilleur depuis longtemps ; leurs pièces maîtresses ont été vendues, notamment les Pensées d’Odilon Redon (1840-1916) ou le Portrait de René De Gas, par Degas(1834-1917) et 11 autres oeuvres du stand.

Le Salon du Dessin s’ouvre à une nouvelle clientèle et la présence des galeries d’art moderne et d’art contemporain augmente son éclectisme et sa transversalité. La Galerie de France a vendu son exceptionnel dessin Casting de 2009, de Martial Raysse (1936), alors que la Galerie Karsten-Greve trouvait acheteur pour une oeuvre Sans Titre N°542 de Pierrette Bloch (1928). Le dessin d’Anish Kapoor (1954) a trouvé acheteur chez le galeriste belge Patrick Derom avec un Sans titre de 1996. David Lévy, qui réserve ses dessins toute l’année pour les présenter au Salon du Dessin, a également fait une très bonne édition avec notamment des ventes à de nouveaux contacts, comme un Nicolas de Staël (1914-1955), dessiné au feutre, représentant Martigues.
Les nouveaux exposants, comme la Galerie Wienerroither & Kohlbacher se réjouissent de cette première participation. Ils ont vendu une Etude de nu masculin de 1991 par Egon Schiele (1890-1918) dès le premier jour. Damiano Lapicirella a été également très satisfait de sa première participation. Ils ont, d’ailleurs, tous deux édité des catalogues spécialement à cette occasion.

Le Salon du Dessin, c’était aussi...

 La présentation de la collection d’Alain Delon qui a eu beaucoup de succès et qui a permis au public de découvrir des chefs-d’oeuvre du dessin jusque-là cachés. Tous les grands noms y sont représentés : Rubens, Rembrandt, Vasari, Degas, Van Gogh, Matisse, Cocteau,… un véritable livre d’histoire de l’art, que l’acteur est venu inaugurer le jour du vernissage.

 Le Prix de Dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain qui a été attribué à l’artiste belge flamande Catharina van Eetvelde. Le Prix a été décerné le jeudi 25 mars 2010 à 19h au Salon du Dessin devant près de 240 personnes.

 Les Rencontres internationales autour des Marques de collections qui ont fait salle comble, attirant plus d’une centaine de personnes réfléchissant sur ce sujet, avec les plus grands spécialistes du domaine. L’évènement est la mise en ligne de la base de données www.marquesdecollections.fr, qui à terme devrait révolutionner les recherches entreprises dans ce domaine.

 La Semaine du dessin dans différents musées, qui ont ouvert à cette occasion au public, leurs collections d’arts graphiques, certaines organisant des expositions spécialement consacrées au thème des Rencontres, comme par exemple le Château de Chantilly. Une vingtaine de musées et institutions participaient à cette semaine. Toutes les visites étaient complètes au moins huit jours avant le début du Salon.
Odilon Redon Giovanni Battista Piranesi
Pensées Tête d’homme, tourné vers la droite
Galerie Talabardon & Gautier Jean-Luc Baroni Ltd
Martial Raysse, Ici Plage, 2009 Galerie de France 3

Le succès public de ce Salon du Dessin 2010 est très fort auprès des amateurs comme des collectionneurs ou des professionnels. La presse a souligné la qualité de cette dernière édition :
« Pour continuer d’être au sommet, il faut se renouveler. Le Salon du Dessin(…) présentant le meilleur de l’offre pendant six jours, l’a bien compris » (Béatrice de Rochebouët, Le Figaro, 25 mars 2010)
Titre : Drawning outside the lines of the times
« The right proportion of a few masterpieces strewn amid overall high quality displays... » (Souren Mélikian, International Herald Tribune, 27 mars 2010)
« … Salon du Dessin qui regroupe (…) trente-neuf antiquaires et marchands qui ont réussi l’exploit, pas mince de refaire de Paris la capitale de quelque chose. » (Harry Bellet, Le Monde, 26 mars 2010)
« C’est le rendez-vous annuel des petites merveilles. » (Judith Benhamou-Huet, Le Point, 18 mars 2010)
« En mars à Paris, les amateurs croulent sous le dessin. (…) Mais rendons à César ce qui est à César. » (Roxana Azimi, Le Journal des Arts, 19 mars 2010)
Titre : Ein Feier der Zeichenkunst (Le Seul et l’unique) (Angelika Heinick, Frankfürter Allgemeine Zeitung, 24 mars 2010)
« L’édition 2010 (…) semble bien partie pour confirmer les bonnes dispositions des acheteurs. De nombreux points rouges étaient visibles dès l’inauguration (…) de nombreuses feuilles inédites et rarement exposées . » (Didier Ryckner, La Tribune de l’Art, 25 mars 2010)