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PARIS : Expo "Papier Photo"

Recourant à des procédés divers qui vont du polaroid au photomontage en passant par l’image imprimée, le collage et le photogramme, les oeuvres présentées dans « Papier photo » interrogent l’univocité du document dans la matière même de l’image photographique poussée aux limites de son intelligibilité. Du 27 février au 03 avril 2010. Vernissage le 27 fév. 2010.

Les œuvres des artistes réunis dans « Papier photo » sont traversées par la question du document photographique, objet a priori stable et factuel mais ici poussé vers un brouillage et une illisibilité qui révèle le caractère obsolète de la photographie. Le point de départ de l’exposition est un projet de recherche sur le document comme forme artistique dans l’art contemporain. Employé dans le photo conceptualisme et les pratiques éphémères des années soixante et soixante-dix, le document redevient central dans le « tournant documentaire » des années 1990.

Amy Granat, One and one #2, 2008. Photogramme. 56 x 65 cm Courtesy Galerie Chez Valentin
© Amy Granat

Là comme avant, il est traditionnellement perçu comme une forme non remarquable, plutôt neutre, dont la valeur se situe au niveau du contenu : faits, témoignages, preuves. Mais à l’opposé de ces conceptions, certains artistes voient dans le document une forme, qui sous couvert de n’être qu’un contenu, articule et perpétue des systèmes de distribution du savoir. Ces artistes examinent les conventions de présentation des documents et les pratiques discursives auxquelles ils se rattachent afin de les démanteler et de réfléchir à la production, la circulation et la nature même de savoir. Ce travail critique fait apparaître le document comme une forme instable et équivoque bien plus que comme fait absolu.

- On trouve cette ambivalence dans les travaux d’Haris Epaminonda, dont les polaroids, objets presque désuets, révèlent des images photographiques bien antérieures et qui semblent ainsi étrangement projetées dans le présent.

-  ?Alexandra Leykauf explore des espaces architecturaux vertigineux et des images en miroir par le biais du collage et de la photographie trouvée dont les assemblages troublent la perception de lieux et de faits distincts.

- Les photogrammes d’Amy Granat opposent à l’image limpide, translucide d’une forme inscrite par la lumière sur le papier, l’opacité floue d’une matière froissée et les déchirures d’une image perdue.

- Pierre Leguillon se réapproprie des formes comme le diaporama, la présentation d’archives et de documents, la vente de collection. Cette mise en exposition participe d’une pratique artistique dont la photographie est un axe central.

- Shannon Ebner, dans une relation constante au language, interroge l’héritage de la photographie conceptuelle. En photographiant signes et mot dans l’espace, elle laisse incertain ce qui est fait de ce qui est trouvé.

- Sophie Berrebi écrit sur l’art et est maître de conférences en histoire et théorie de la photographie à l’Universiteit van Amsterdam. Elle termine la rédaction d’un livre intitulé Equivocal Documents : Photographic Documents in Contemporary art.

Recourant à des procédés divers qui vont du polaroid au photomontage en passant par l’image imprimée, le collage et le photogramme, les oeuvres présentées dans « Papier photo » interrogent l’univocité du document dans la matière même de l’image photographique poussée aux limites de son intelligibilité.

Informations Pratiques

- Galerie Chez Valentin
9, rue Saint-Gilles
75003 Paris 3e arrondissement
- T. 33 1 48 87 12 00
F. 33 1 48 87 06 22
- [email protected]
- http://www.galeriechezvalentin.com

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