| Retour

PARIS 14ème arrdt : Héla Fattoumi danse Manta

Qu’arrive-t-il à un être libre de ses mouvements et de son apparence lorsqu’il disparaît sous les voiles que certaines formes de l’Islam veulent imposer aux femmes ? Qu’est-ce qui change, exactement, sous le tissu opaque pour celle qui le porte ?

Héla Fattoumi, Eric Lamoureux, Manta, 2010. Solo d’Héla Fattoumi. Courtesy Théâtre de la Cité internationale © Laurent Philippe

Héla Fattoumi, Eric Lamoureux

Manta

- Horaires : 20h30

- Chorégraphie : Héla Fattoumi et Éric Lamoureux
- Interprétation : Héla Fattoumi
- Création sonore et vidéo : Éric Lamoureux
- Costumes tissus : Marilyne Lafay
- Scénographie : Stéphane Pauvret
- Création lumière : Xavier Lazarini
- Construction décors : Jackie Baux
- Assistanat : Pauline Le Boulba

Voici qu’on entre en terrain miné. Le débat sur le voile, et plus encore sur le voile intégral, suscite — chaque jour en témoigne — des débats houleux et parfois un peu plus. On pourrait essayer d’en parler calmement, mais c’est sans doute presque impossible parce que toute position sur la question est toujours plus ou moins une position politique sur le temps et la société.

- Le hijab – en arabe, tout voile placé devant un être ou objet pour le soustraire à la vue ou l’isoler – est devenu un élément de plus en plus familier des villes occidentales. Mais pour celles / ceux qui le voient de l’extérieur, qui n’ont ni l’obligation ni le « désir » de le porter, se pose souvent la même question : ça devient quoi le monde vu de là-bas ? Il est presque naturel (presque seulement) qu’Héla Fattoumi qui joua jadis avec le safsari (voile blanc) des femmes tunisiennes « comme l’enfant joue à l’adulte en chaussant les escarpins de sa mère » se retrouve confrontée à cette question.

- Baignée dans une éducation axée sur une somme d’interdits liés à la tradition arabo-musulmane, Héla Fattoumi a choisi la voie de l’émancipation. Du coup, la vue des femmes voilées ne peut provoquer chez elle que le trouble, l’incompréhension, l’indignation, le rejet peut-être. D’où l’expérience, à la base de Manta : « J’ai fini par oser acheter un de ces vêtements, un niqab, je l’ai endossé,me suis mise à l’intérieur pour sentir. Les sensations ont commencé à m’envahir,me guider,me mener. Être immobile, oser un geste, un déplacement, une danse »…

- Dans le mot Manta, il y a beaucoup de choses (la mante, le manteau autant que l’insecte, et aussi pourquoi pas l’amante ou la mantis, la singulière prophétesse grecque) ; il y a surtout une femme qui danse en solo et réclame un corps pour et à elle.

Informations Pratiques

- Théâtre de la Cité internationale
17, boulevard Jourdan
75014 Paris 14e
- T. 33 1 43 13 50 60
- [email protected]
- http://www.theatredelacite.com Accès
- RER Cité internationale
- Réservations par téléphone au 33 1 43 13 50 50

pub