PARIS : Lucian Freud de retour au Centre Pompidou

Petit-fils de l’illustre père de la psychanalyse, Lucian Freud aime à peindre dans le silence de son atelier. Les œuvres qu’il y produit sont autant de miroirs en huit-clos de l’artiste lui-même, enserré dans un art cru, sans concession. La beauté des corps étalés, broyés de coup de pinceau vifs dévoilent des physiques peu conventionnels, modèles réalistes et dérangeants.

Reflection with Two Children (Self-Portrait), 1965 - Reflet avec deux enfants (autoportrait), 1965 - Madrid, Museo Thyssen Bornemisza - photo : José Loren © Lucian Freud

Certains ne nous sont d’ailleurs pas inconnus : le peintre Francis Bacon pose sous l’œil acéré de cet artiste membre de l’école de Londres qui « ne peint que ce qu’il voit et pas ce qu’il souhaite que l’on voit ». De cette atmosphère sombre et sans faux-semblants se forge ainsi la réputation du peintre aujourd’hui octogénaire.

La rétrospective s’applique à nous faire revivre le thème de l’atelier dans l’œuvre de Lucian Freud, peignant ainsi de multiples personnages isolés, aux corps grandeurs nature et dont les poses torturées provoquent inévitablement mal être et intérêt soudain.
Sur plus de 900 m2, l’exposition présente une cinquantaine de tableaux de grands formats, complétées par une sélection d’œuvres graphiques ainsi que des photographies de l’artiste. Ce Panorama de chefs-d’œuvre et récentes productions -dont les autoportraits de Leigh Bowery et Big Sue- dévoilent ce qui se fait d’inhérent à l’œuvre de Lucian Freud : enfermement minimal dans un atelier dénudé, décoré ou non de longs draps révélateurs de ce « nu freudien » parfois dérangeant sinon toujours captivant. Rétrospective majeure pour des compositions non moins mineures et dont la vente en Mai 2008 de Benefits Supervisor Sleeping à plus de 33 millions de dollars ne saurait démentir la valeur « ajoutée ».